Lu dans le quotidien Sud Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/11/17/1814-l-autre-histoire-1738447-3269.php) :

14 dans les Landes, c’est aussi un bicentenaire à se remémorer

Une exposition aux Archives départementales conte le combat méconnu – et perdu – des troupes de Napoléon à Aire-sur-l’Adour en 1814

14 dans les Landes, c'est aussi un bicentenaire à se remémorer
Marie Balayer, commissaire de l’exposition aux Archives départementales, devant la maquette du combat perdu à Aire par les troupes de Napoléon. © Photo

photo nicolas le lièvre

Non, ne cherchez pas, Napoléon n’y était pas ! Mais ses troupes, oui. Et elles ont bien battu en retraite pendant quelques semaines dans le sud des Landes. Ce n’est pas la Bérézina mais presque. Ce moment méconnu de l’Histoire – et ses conséquences sur la vie des Landais ainsi qu’un combat à Aire-sur-l’Adour – est présenté par les Archives départementales pendant un an et demi (lire par ailleurs), à Mont-de-Marsan. « C’est une histoire très courte, jamais ou peu contée dans l’histoire de Napoléon, car le combat n’a duré qu’un jour et le passage dans les Landes, quelques semaines », explique Marie Balayer, commissaire de l’exposition.Avant de plonger en 1814, un petit rappel du contexte historique s’impose. « En 1808, commence une campagne en Espagne où Anglais, Portugais et Espagnols se liguent contre la France et Napoléon. En 1813, la défaite de l’armée française pousse les troupes à la retraite. Le sud des Landes est alors envahi. »

12 kilomètres d’archives
Cette exposition, qui a nécessité 12 kilomètres d’archives rassemblant 500 documents, pourra être vue à partir d’aujourd’hui et jusqu’en avril 2016. « En 2008, on avait déjà une expo sur la guerre de 1914-1918 et on ne voulait pas recommencer. Nous avons acquis les fonds du maréchal de Soult, comme le courrier militaire de Wellington. C’était le bicentenaire du passage des troupes de Napoléon, moment idéal pour mettre un focus sur ce dont on n’avait jamais parlé. On parle d’Orthez, de Toulouse mais pas d’Aire. » La maquette illustrant la bagarre d’Aire a été réalisée en partie par l’IUT, mais aussi par deux professeurs bénévoles : Laurent Abadie et Christophe Ramade. Comme la cinématique – qui reproduit le combat d’Aire – a été réalisée par Jean-Marie Mathé et Romain Gouzenne.

« La population étouffe »

Pendant ce temps, Napoléon, lui, est dans l’Est, pour la campagne de France qui sonnera le glas de son règne. Paris, encerclée, capitule le 30 mars 1814. L’empereur abdiquera le 6 avril 1814. Place aux Bourbons, avec Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI.

Auparavant, l’armée anglaise, dirigée par le duc de Wellington, traverse la Bidassoa en novembre 1813 et pénètre sur le territoire national. Les troupes napoléoniennes sont commandées par le maréchal de Soult, originaire du Tarn.

Après un âpre combat à Orthez qu’il perd le 27 février 1814, il tente de ralentir l’armée anglaise en décidant de livrer une nouvelle bataille, et choisit Aire-sur-l’Adour. « C’est un petit combat, le 2 mars 1814. Il a été peu relaté et ce n’est pas très clair. On ne comprend pas d’ailleurs qu’ils aient perdu. Peut-être que Soult n’a pas positionné correctement ses troupes. Les Anglais semblent être arrivés de part et d’autre », commente Marie Balayer. Après ces derniers combats à Aire, mais aussi à Vic-Fezensac, l’armée de Soult livrera son ultime bataille, perdue, à Toulouse.

L’intérêt de l’exposition ne repose pas uniquement sur le combat d’Aire – où l’on retrouve encore aujourd’hui des balles perdues ! – mais aussi sur les conséquences de cette invasion sur les Landais.

Pour faire face, les préfets organisent le recrutement militaire et assurent l’approvisionnement de cette armée en déroute. « Le préfet puis les maires font la liste de tous les conscrits. Cela désorganise une société essentiellement rurale. Les familles sont ponctionnées d’hommes qui travaillent, qui procréent. Il y a beaucoup de réquisitions, car rien n’est prévu pour faire manger les soldats, par exemple. À part les scies, les chirurgiens n’ont rien. Il faut réapprovisionner un peu de café, de l’avoine pour les chevaux. La population étouffe. Quand l’armée passe, les officiers sont logés directement chez l’habitant. D’ailleurs, les Anglais étaient punis lorsqu’ils volaient la population… Les Français n’ont pas eu un comportement correct, les Espagnols étaient pires ! Il y a peu de morts au combat, finalement, car les soldats tiraient au mieux quatre balles à la minute. Cela n’a rien à voir avec 1914-1918. Beaucoup meurent en fait de leurs blessures, souvent à la baïonnette. »

« 1814, mémoires d’une invasion », aux Archives départementales, 25, place du 6e RPIMA, à Mont-de-Marsan. Ouvert à tous, sauf le week-end (à part deux visites guidées organisées dimanche à 15 heures et 16 h 30). Rens. 05 58 85 75 20

Lu dans le quotidien Sud Ouest ce jour (source : http://www.sudouest.fr/2014/10/25/une-memoire-retrouvee-1715533-2964.php) :

Une mémoire retrouvée

Depuis le XIIe siècle, il y avait à Lesparre un important couvent où résidaient des moines franciscains. Il n’en subsiste que quelques traces d’un grand intérêt historique.

Une mémoire retrouvée
Sur cette peinture murale, on distingue des blasons avec armoiries qui mériteraient une étude approfondie. © Photo

Photo dr

 

Si la Tour de l’Honneur est à juste titre aujourd’hui le monument historique emblématique de la ville de Lesparre, sa hautaine présence ne doit pas faire oublier qu’il y en a eu d’autres auxquels leur passé ou leur état actuel n’ont pas permis d’atteindre à la même renommée.Le couvent des Cordeliers, par exemple, s’il avait été bien conservé, ferait certainement de l’ombre à la tour malgré sa position en contrebas. Car le couvent était situé au pied de la tour, le long du cours du maréchal Leclerc, et y occupait vraisemblablement l’emplacement de plusieurs pâtés de maisons actuels où l’on trouve maintenant notamment un laboratoire d’analyse et une brocante.Fondé en 1239

Il avait été fondé par Ayquem-Guilem III, sire de Lesparre, en 1239, et était donc presque contemporain de son inspirateur, Saint-François d’Assises, alors que Louis IX, futur Saint-Louis, était un jeune roi de France de 25 ans. Le couvent a été occupé par des Cordeliers, c’est-à-dire des moines franciscains, jusqu’à la Révolution française qui a entraîné leur départ et une appropriation des bâtiments par l’État qui les a ensuite revendus par adjudication à des particuliers.

Entre les aménagements réalisés par les propriétaires privés et les travaux de voirie d’aménagement de la Ville, ces constructions ont pratiquement disparu au fil des années en même temps qu’elles s’effaçaient de la mémoire collective. Seuls persistaient des restes de l’ancienne église du couvent, mais ils étaient devenus invisibles par leur imbrication dans des bâtiments plus récents.

Ils ont toutefois refait surface en 1995, lorsque le propriétaire d’alors a déposé une demande de permis de démolir. Après études, le service régional de l’archéologie est intervenu pour éviter cette démolition qui selon lui, aurait anéanti les restes de l’église du couvent et surtout de très intéressantes peintures murales gothiques. Depuis cette date, la situation ne paraît pas avoir beaucoup évolué. De l’église, qui mesurait d’après d’anciens plans plus de 32 mètres de long, il ne reste presque rien depuis les travaux de percement de l’avenue Thiers (cours maréchal Leclerc) en 1878. Il ne subsiste que des morceaux de mur qui ont subi de nombreux remaniements et sont intégrés dans des constructions ultérieures, présentant cependant des traces d’ouvertures anciennes, d’arc brisé ou d’arcades.

Peintures murales rares

Beaucoup plus intéressantes sont les peintures qui ont traversé le temps et se trouvaient dans ce qui était la nef de l’église. Ces peintures murales comportent des écus d’armoiries qui alternent avec des représentations animalières qui vont de l’aigle au dragon, et relèvent de techniques qui permettent de les dater du XIVe siècle au plus tôt. Elles sont aujourd’hui très difficilement accessibles en raison de la construction d’un plancher intermédiaire.

Intérêt indiscutable

Jacqueline Laroche, qui est spécialiste en peintures murales à Lesparre, a cependant pu s’en approcher et elle indique : « Pour moi, on peut effectivement les dater du XIVe ou du XVe siècle. Ce ne sont pas des chefs-d’œuvre, c’est de la peinture utilitaire dédiée à la reconnaissance du seigneur du lieu. Si l’intérêt artistique n’est pas certain, l’intérêt historique est indiscutable. Il faudrait revoir leur état, les consolider pour mieux les conserver, et en tout cas mieux les étudier, notamment en ce qui concerne les blasons. »

Il y a là manifestement un pan de l’histoire de Lesparre qui reste en déshérence et qui attend depuis longtemps qu’enfin quelqu’un se penche à son chevet avant qu’il ne soit trop tard.

Arnaud Larrue

Sur le sujet, on pourra consulter dans le tome LXXXVII de la Revue Archéologique de Bordeaux année 1996 un article de Michelle Gaborit intitulé « Nouvelles découvertes de peintures murales médiévales en Gironde au cours de l’année 1996 ».

La ville d’Oloron lance un appel à projet dans la thématique patrimoniale. Les objectifs du règlement sont plutôt ambitieux et variés :

Article 2- Les objectifs de la bourse
-Inciter et donner les moyens à des étudiants ou passionnés par les questions liées aux patrimoines, de concrétiser une expérience valorisante et valorisée dans le domaine et ce dans des conditions quasi professionnelles (+ pour le CV)
-Faire avancer la connaissance sur :
*l’histoire locale (sociale, de l’art…)
*le patrimoine architectural et l’urbanisme local
*le patrimoine industriel et artisanal
*la culture locale (traditions, fêtes…)
*le patrimoine naturel, paysager
*le patrimoine immatériel
*l’archéologie
-S’appuyer sur le regard des jeunes et leur sens de l’innovation pour développer des nouveaux outils de médiation, de nouvelles idées de valorisation au service du patrimoine oloronais et de son accessibilité.

On ne peut que saluer une telle volonté dans une collectivité territoriale. Plus de renseignements ici : http://www.oloron-ste-marie.fr/Bourse-jeunes-patrimoine.html

Lu ce jour dans le quotidien Sud-Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/10/10/bienvenue-dans-la-villa-de-blattius-1699467-2780.php) :

Plassac (33) : la villa gallo-romaine inaugurée ce vendredi

Après cinq ans de travaux, le site archéologique de Plassac sera inauguré ce soir. Il rouvrira au public au printemps

  • Plassac (33) : la villa gallo-romaine inaugurée ce vendredi
    La corrosion attaque la structure métallique © Photo

    J. J.
  • Plassac (33) : la villa gallo-romaine inaugurée ce vendredi
    Le grand hall métallique qui protège les mosaïques donne une idée des volumes de la villa gallo-romaine © Photo

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  • Plassac (33) : la villa gallo-romaine inaugurée ce vendredi
    La grande mosaïque est de nouveau visible. © Photo

    J. J.
  • Plassac (33) : la villa gallo-romaine inaugurée ce vendredi
    La corrosion attaque la structure métallique © Photo

    J. J.
  • Plassac (33) : la villa gallo-romaine inaugurée ce vendredi
    Le grand hall métallique qui protège les mosaïques donne une idée des volumes de la villa gallo-romaine © Photo

    J. J.

Plus de 2 000 personnes ont découvert cet été la villa gallo-romaine de Plassac. Rouvert au public au mois de juillet, ce site archéologique unique en Gironde a subi pendant cinq ans d’importants travaux de restauration et de mise en valeur qui seront inaugurés ce soir par le président du Conseil général Philippe Madrelle.Dominant l’estuaire de la Gironde avec son belvédère, la villa révèle aujourd’hui ses mosaïques exceptionnelles que le public n’avait plus vues depuis vingt ans. Parties en 1994 pour être restaurées par l’Atelier de Saint-Romain-en-Gal, dans le Rhône, elles ne sont revenues à Plassac qu’au printemps dernier.

Cinq siècles d’histoire

La grande mosaïque polychrome, protégée aujourd’hui par un vaste hall ouvert avec une mezzanine qui reprend les volumes de la villa, est caractéristique de l’école d’Aquitaine. Les couleurs sont encore étonnamment vives, et ça et là, on distingue les marques de la vie quotidienne au temps des Gallo-Romains dans leurs appartements privés. Comme ces traces de charbon qui désignent encore l’emplacement d’un brasero.

Le site de Plassac a été occupé pendant les cinq premiers siècles de notre ère. Il s’agissait d’une vaste exploitation agricole avec au centre la villa. On sait que le premier propriétaire se nommait Blattius, un riche aristocrate romain. Deux autres villas ont été successivement construites sur le site. On sait également que la seconde villa, la plus grande, reprenait le plan du palais impérial à Rome. Signe de la puissance des aristocrates qui possédaient ce domaine. On dit aussi que la vue sur l’estuaire rappelait sans doute aux Romains les villas de la baie de Naples…

Hypocauste

Les nouveaux aménagements mis en œuvre par le Département, propriétaire du site depuis 1984, permettent de déambuler librement sans craindre d’abîmer les vestiges. Notamment grâce à des petites passerelles par lesquelles on s’approche de l’ingénieux système de chauffage par le sol et par les murs encore visible et que l’on appelle hypocauste. On peut voir également la source qui jaillit toujours aujourd’hui et alimente des petits caniveaux antiques.

La visite ne serait pas complète sans un passage par le musée entretenu par l’Association des amis du Vieux Plassac. Outre les objets du quotidien exhumés et les peintures murales de la première villa, typiques du troisième style pompéien, un film en trois dimensions permet de prendre toute la mesure de ces vestiges archéologiques.

Le public devra cependant attendre le printemps prochain pour parcourir de nouveau le site qui est fermé depuis le 1er octobre pour permettre de finaliser les travaux d’aménagement (lire ci-contre).

Quelques petits problèmes à régler

Inauguration ne signifie par ouverture au public. Si l’on pouvait visiter le site cet été jusqu’au 30 septembre, il est désormais fermé jusqu’au printemps prochain.

Le temps pour le Département de finir les aménagements autour de la villa. Principalement paysagers, indique Éric des Garets, directeur général adjoint, chargé de la vie culturelle au Conseil général.

Il s’agira aussi « de rectifier les petits problèmes » qui sont apparus. Notamment les points de corrosion sur le hall métallique qui surplombe la grande mosaïque. L’entrepreneur n’aurait pas utilisé un antioxydant adéquat pour faire face à la salinité de l’air sur les rives de l’estuaire.

Autre petit problème, les pigeons qui ont trouvé là un refuge idéal pour nicher. Mais juste au-dessus d’une mosaïque datée de près de deux mille ans, ils ne sont forcément pas les bienvenus… Un système d’ultrasons a été installé cet été pour les faire déguerpir.

Enfin la pluie, qui parfois vient toucher la mosaïque et qui pourrait l’endommager : « S’il y a des adaptations à faire, nous les réaliserons avec l’architecte des Monuments historiques. C’est un parti pris d’avoir réalisé cette structure ouverte en plein air. Tout sera réglé pour la saison prochaine », assure Éric des Garets.