Une histoire étonnante de la forêt landaise pendant la Grande Guerre est à l’honneur dans le quotidien Sud-Ouest ce jour (source : http://www.sudouest.fr/2014/08/02/du-pin-pour-les-trancheesune-exposition-et-un-opuscule-1631404-3452.php) :

Du pin pour les tranchées : une exposition et un opuscule

Dès 1917, des milliers de bûcherons du 20e régiment du génie américain ont exploité la forêt landaise

Du pin pour les tranchéesUne exposition et un opuscule
Une scierie du 20e régiment du génie forestier américain implantée dans la forêt landaise. © Photo

Photo Archives numérisée par Michel Boquet

C‘est une histoire méconnue et pour cause : il n’y a aucune archive landaise ou française qui concerne l’épopée de ces milliers de bûcherons d’Amérique du Nord – Canadiens ou Américains – venus exploiter nos forêts pour alimenter en bois d’œuvre les tranchées et traverses, les chemins de fer ou les ponts durant la Grande Guerre. Et pourtant, le 20e régiment du génie américain fut la plus grande unité de l’histoire, et l’opération de bûcheronnage de l’armée américaine une des plus grandes opérations militaires par son ampleur, avec Panama, en ce début de XXe siècle.Dans le sillage du travail qu’ils ont réalisé à l’occasion du 85e anniversaire de la traversée de l’Atlantique nord par un équipage français à bord de l’« Oiseau canari », le docteur Georges Cassagne et son gendre Michel Boquet ont retrouvé aux États-Unis un grand nombre d’archives. À commencer par le journal des bûcherons du 20e génie forestier écrit en anglais et en français avec un titre évocateur : « Jusqu’au bout ».

Une armée de bûcherons

Michel Bocquet a même chiné à Las Vegas une carte postale de vœux du Nouvel An 1918 adressée depuis Pontenx-les-Forges par le soldat forestier James Cassidy à un ami dans l’Oregon. Ils furent jusqu’à 20 000 enrôlés pour leurs compétences dans les métiers de la filière bois. Certes, loin des combats, mais pas toujours du front pour ceux arrivés dans les Vosges et le Jura afin d’exercer une activité qui n’était pas faite « pour les cols blancs », comme le spécifiaient les annonces en Amérique. Venus de tous les États, 4 500 hommes ont été affectés dans près d’une trentaine de scieries montées par l’armée américaine dans les Landes. La majorité d’entre elles étaient situées dans le Born et en Haute Lande, commandées depuis Mimizan et Pontenx-les-Forges. Elles étaient dotées du matériel « high-tech » de l’époque : des métiers à scier très mobiles à ruban ou à scie circulaire d’un diamètre de plus d’1,2 mètre. Deux types de scieries ont été utilisés. La plus imposante avait une capacité de sciage de 20 000 pieds, soit 6 600 mètres en dix heures, servie par 240 hommes.

Elles étaient alimentées par la combustion des produits de délignage, les croûtes et la sciure qui produisaient également l’électricité indispensable à leur fonctionnement. Au total, en France, durant deux ans, plus de 185 millions de mètres de grumes ont été sciés, 225 000 tonnes de rondins produits et plus de 600 000 tonnes de chutes et bois de chauffage utilisés. Chaque unité s’efforçait de battre le record du régiment et, comme d’autres faits de guerre, leurs « exploits » étaient relatés dans le journal des armées américaines « Stars and Stripes ».

Sur l’eau ou sur les rails

À l’étang d’Aureilhan-Mimizan, les bois abattus sur la rive ouest étaient acheminés par flottage et remorqués par un bateau à moteur que le duc de Westminster, cousin du roi Georges V et ami de Winston Churchill, propriétaire de Woolsack, avait mis à disposition de l’armée américaine.

Sur l’autre rive, la scierie était implantée sur le domaine de Darricau, propriété de Roger Sargos, capitaine forestier mobilisé depuis le début de la guerre et qui a été l’un des fondateurs des papeteries de Gascogne. En période de basses eaux, il a même fallu creuser un chenal pour acheminer le bois au plus près.

Le transport des bois sciés vers le front était crucial. Aussi, les Américains ont construit 60 km de voies ferrées étroites, certaines déplacées, pour se raccorder au réseau landais. La gare de Pontenx disposait d’un quai de chargement de 160 mètres où s’amoncelaient des milliers de mètres cubes. Le trafic s’effectuait jour et nuit à destination de Labouheyre, puis de Bordeaux.

La population et les troupes

Des relations très courtoises se sont établies avec la population et les autorités locales, notamment lors des célébrations de l’Independance Day. Charles Balzer, né à Chicago, a épousé à Mimizan Marie Duverger, Aflons Durie et Hélène Bensacq se sont mariés à Pontenx, comme James Earl Baillie, originaire du Dakota du Sud, et Léonie Antoinette Dubrana, au bourg de Mimizan.

À la plage, le centre de commandement était installé dans la villa Sans Souci qui existe toujours. Le lever et le coucher du drapeau se faisaient au son de la fanfare militaire.

Les jours de repos, samedi et dimanche, les troupes organisaient des matchs de basket, de base-ball ou des combats de boxe.

Axel Frank

Histoire de bateau ce jour dans le quotidien Sud-Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/28/l-histoire-sort-de-l-eau-1626693-3921.php) :

L’histoire sort de l’eau

L’historien Andoni Etxarri fait découvrir le florissant passé maritime basque du côté de Pasajes.

L’histoire sort de l’eau
Les visiteurs pourront visiter le magnifique chantier naval du baleinier « San Juan ». © Photo

ARCHIVES P. DELOBEL

Andoni Etxarri est né à Hendaye. Son père est originaire de Pasajes, sa mère de Hondarribia. Depuis le 28 juin, il propose des visites guidées de Pasajes au départ d’Hendaye. Il suffit de le suivre pour découvrir le Pays basque maritime autrement. Suivez le guide.« Sud Ouest ». Quel est le ton de ces visites ?

Andoni Etxarri. Mon circuit ne sera pas bling-bling. Il est loin des orientalismes d’antan et du tourisme folklorique. Je souhaite juste faire découvrir l’histoire maritime du Pays basque.

Comment vous êtes-vous intéressé à ce passé ?

Né dans une famille de pêcheurs et charpentiers de marine, je me suis passionné très jeune pour notre patrimoine maritime. Un jour, lors d’une escale au Spitzberg, j’ai appris que Magdalena Bay abritait au XVIe siècle des marins basques.

Pasajes est le témoin de ce passé ?

L’unique rue de Pasaia Donibane est bordée de vieilles maisons du XVIe siècle. Son histoire est intimement liée à celle de la France. Pasajes a séduit Victor Hugo, a accueilli La Fayette et intéressé Napoléon Ier. Sa paroisse recèle un retable somptueux. À Pasajes, on faisait du commerce, on pêchait la morue et on chassait la baleine. Les chantiers navals et les métiers annexes se sont forcément développés sur place.

Il y a plusieurs Pasajes ?

Pasajes est partagé en trois : Donibane « Banda de Francia », Antxo qui devint un port de commerce avec l’arrivée du chemin de fer, San Pedro « Banda de España », situé sur la rive ouest du chenal qui forme le port naturel, est plus modeste mais il abrite aujourd’hui le centre culturel maritime Albaola.

Comment a été créé Albaola ?

Avec d’autres passionnés, nous avions ouvert à San Juan des ateliers de construction d’embarcations d’après des plans du XIXe siècle. Nous voulions réhabiliter ce patrimoine. Nous sommes partis faire un tour de l’Irlande à la voile et aviron sur notre trainière mythique Ameriketatik.

Aujourd’hui, qu’est devenu Albaola ?

Il est non seulement le centre culturel maritime le plus important du Pays basque, mais désormais un des plus remarquables d’Europe. Les recherches, doublées de la construction d’embarcations anciennes, ont permis de retrouver les gestes et techniques de nos ancêtres. Mais son impulsion a été donnée par le Canada. Au XVIe siècle, les pêcheurs basques chassaient la baleine et la morue sur les rivages canadiens et du Spitzberg. « Parcs Canada » a découvert l’épave du « San Juan », sombré à Red Bay en 1565.

Les archéologues ont remonté de l’eau glacée, pièce par pièce, les éléments du bateau. Albaola a complété leur travail en reconstruisant à l’identique la chaloupe baleinière de ce galion, avec laquelle nous avons mené une expédition épique sur le Saint-Laurent (au Québec) en 2006.

Et le San Juan ?

Les informations recueillies par les archéologues canadiens nous ont entraînés dans un projet utopique qui s’inscrit dans le cadre de « San Sebastien 2016, capitale européenne de la culture », celui de la construction d’une réplique du galion « San Juan ». Ce chantier unique au monde vient de démarrer et sera achevé en 2016. Mes visiteurs de Pasaia (Pasjes en basque, NDLR) en seront les témoins privilégiés.

Recueilli par Édith Anselme

Rendez-vous à Hendaye-gare à 8 h 30 pour un départ en Topo à 9 heures. Puis arrivée à Pasaia à 9 h 30 avec les visites, un repas sur place, et un retour prévu à 16 heures à Hendaye. 60 euros avec Topo, repas (à Pasajes) et retour en Topo. Andoni Etxarri : 06 07 18 05 83.

Le service archéologique de la CUB est encore à l’honneur dans les colonnes du quotidien Sud Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/19/166-sepultures-mises-au-jour-1619772-2780.php). En fait, il s’agit du second article en quelques jours relatif à la même découverte, à savoir celle de l’ancien cimetière de l’église paroissiale de Saint-Pierre-de-Bruges; nous en rapportions déjà l’info (http://clubdubalen.fr/blog/le-service-archeologique-de-la-cub-33-ne-chome-pas/). Doit-on y voir un besoin de communiquer pour convaincre les élus de l’intérêt de pérenniser une telle structure?

166 sépultures mises au jour

Deux tombes de l’époque mérovingienne se trouvaient dans le périmètre proche de l’église Saint-Pierre.

166 sépultures mises au jour
Juliette Masson (à gauche), archéologue médiéviste sur le site de l’église Saint-Pierre de Bruges, début juillet, aux côtés d’Hélène Réveillas, archéo-anthropologue. © Photo

photo C.M.

christine morice

c.morice@sudouest.fr

Elles étaient là, presque à portée de main, enfouies sous la terre à une profondeur de 25 à 40 centimètres pour la plupart. 166 sépultures ont été découvertes près de l’église Saint-Pierre de Bruges, lors des fouilles archéologiques opérées d’avril à juillet par l’équipe du Service d’archéologie préventive de la CUB que dirige Christophe Sireix. Le chantier avait été lancé dans le cadre du projet d’aménagement de la place de l’église mené par la municipalité.

Un ancien cimetière

La grande majorité de ces tombes datent soit du Moyen Âge (certainement à partir du XIIe siècle), soit de l’époque moderne (entre la fin du XVe siècle et la fin du XVIIIe siècle) selon Juliette Masson, archéologue médiéviste qui a dirigé l’équipe sur place. Les ossements sont généralement en bon état de conservation et, parmi les défunts, toutes les générations sont représentées, du nouveau-né au vieillard.

La découverte la plus importante a eu lieu quelques jours avant la fin du chantier : les archéologues ont mis à jour deux tombes datant de l’époque mérovingienne (entre le Ve et le VIIe siècle). Ce n’est pas vraiment exceptionnel puisqu’une telle trouvaille a eu lieu récemment à Villenave-d’Ornon ou ailleurs, mais l’étude de ces vestiges intéresse tout particulièrement les chercheurs.

Selon Hélène Réveillas, archéo-anthropologue qui a travaillé à Bruges, ces deux tombes ont été repérées grâce à leur « bâtière », un couvercle en pierre, en forme « de toit » affleurant à environ 40 centièmes de profondeur. Ils étaient placés chacun sur un sarcophage « trapézoïdal », se présentant lui-même d’un seul bloc taillé dans le calcaire. Ces tombeaux, très anciens, gisaient côte à côte, au sud de l’église Saint-Pierre.

En fait, la découverte de ces sépultures n’est pas une surprise puisqu’un cimetière se trouvait autrefois près de cette église présentant des parties romanes.

Fioles et épingles

Ceci dit, rien ne prouve, selon Hélène Réveillas, que les deux sépultures d’époque mérovingienne aient été enfouies dans un cimetière. La jeune femme préfère parler d’un « espace funéraire ». « Nous étions alors en pleine campagne. On ignore aussi, si un lieu de culte se trouvait à cet endroit. »

Les éléments mis à jour ont été transportés au dépôt du Service régional d’archéologie de Pessac où se trouve une ostéothèque.

Ils feront l’objet d’études portant notamment sur les rites funéraires, la mise en place des paroisses ou encore les pathologies pouvant être repérées sur les restes des défunts. On s’interroge aussi sur la présence de linceuls, de vêtements.

Les archéologues ont trouvé deux coquilles Saint-Jacques percées dans deux tombes médiévales ainsi que des éléments laissant à penser que des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle ont été inhumés là, avec leur canne.

Des épingles, une boucle de ceinture, des boutons en os et des fioles, des orcels, ayant certainement contenu de l’eau bénite ont également été prélevés à l’intérieur des différentes sépultures qui perdent, ainsi, un peu de leur mystère.

860 personnes dont des scolaires ont visité le chantier pendant les recherches.

 

La villa gallo-romaine de Plassac a fait peau neuve! Article paru ce jour dans le quotidien Sud Ouest (source : )

Villa gallo-romaine de Plassac (33) : elle rouvre après cinq ans de travaux

Surplombant l’estuaire, le site de la villa gallo-romaine a rouvert ses portes au public après cinq années de travaux et le retour des mosaïques

Villa gallo-romaine de Plassac (33) : elle rouvre après cinq ans de travaux
Le plan symétrique était inspiré de celui de la villa des empereurs sur le mont Palatin. © Photo

Jérôme Jamet

Cinq ans de travaux pour mettre en valeur cinq siècles d’histoire. La villa gallo-romaine de Plassac, fermée au public en 2009, a rouvert ses portes mardi. D’emblée, le site archéologique qui s’étend sur plus de 5 000 mètres carrés saisit par sa situation géographique, dominant l’estuaire. « L’endroit rappelle les villas romaines de la baie de Naples », commente la guide Brigitte Boulier.La vue spectaculaire sur la Gironde avait dû faire le même effet au riche aristocrate romain Blattius quand, il y a deux mille ans, il a décidé d’y construire sa maison de campagne et d’y développer une vaste exploitation agricole.

Mais ce n’est pas que pour la beauté du site que Blattius a élevé ici sa villa. L’estuaire est alors déjà un axe de communication important pour le commerce. Non loin passe également la voix romaine qui relie Bordeaux, Blaye et Saintes.

Le Conseil général de la Gironde, propriétaire depuis 1984 de la villa, ou plutôt des trois villas qui ont été construites successivement jusqu’au Ve siècle, a entrepris depuis 2009 de restaurer le site pour assurer sa conservation et améliorer les conditions de visite et d’interprétation pour le public.

« L’endroit est encore dans un état brut, il y a les derniers équipements à installer et quelques soucis de corrosion. Mais il est parfaitement visitable. Nous l’ouvrons dès cet été pour tester les visites et finaliser le projet définitif », explique Sylvain Gautier, en charge de la direction de la culture et la citoyenneté au Conseil général.

En cinq ans, les travaux ont permis la construction d’un vaste hall avec mezzanine par lequel on accède au site. La structure métallique donne aux visiteurs une idée des volumes de la villa. D’importants travaux de maçonnerie ont été réalisés pour consolider les bases des murs de chaque pièce. Des plateformes et passerelles permettent désormais au public de circuler sans abîmer les vestiges.

Vingt ans après son départ pour l’atelier de Saint-Romain-en-Gal où elle a été restaurée, la grande mosaïque caractéristique de l’école d’Aquitaine, qui date de la troisième villa, vient de retrouver sa place dans les appartements privés. Les restaurateurs ont pris soin d’y laisser les marques du temps et de la vie quotidienne, comme ces traces noires qui révèlent l’emplacement d’un brasero.

 

La grande mosaïque caractéristique de l’école d’Aquitaine, qui date de la troisième villa, vient de retrouver sa place dans les appartements privés.© Photo Jérôme Jamet

Les vestiges de la villa laissent apparaître d’autres systèmes de chauffage (hypocauste) par le sol ou à l’intérieur des cloisons grâce à des conduits en terre cuite. Pas de doute, les aristocrates romains qui se sont succédé à Plassac savaient vivre. En témoignent encore le belvédère ouvert sur l’estuaire, ou encore ces petits jardins d’apparat où l’eau de source s’écoule encore doucement dans les rigoles antiques. Qu’il devait faire bon se promener à l’ombre de la galerie péristyle… L’entrée de la villa au nord, face à l’estey qui déjà, à l’époque, servait de port, donnait sur un bassin étroit et long de 51 mètres. « Une sorte de miroir d’eau », ose Brigitte Boulier.

La comparaison qui est certaine, c’est le plan de la seconde villa avec celui du palais impérial à Rome. Pour saisir l’ampleur de ce site, une visite au musée de la villa gallo-romaine est indispensable. Tenu par l’association des Amis du vieux Plassac, il propose de nombreuses vitrines thématiques, des objets du quotidien aux éléments de décor.

La reconstitution des peintures murales de la première villa, typique du troisième style pompéien sur fond noir, laisse deviner ici Cupidon, là la Gorgone et, tout en haut, Neptune. À moins que ce ne soit Bacchus.

 

Les mosaïques sont de retour à la villa© Photo Jérôme Jamet

Un film présentant une reconstitution en trois dimensions de la seconde villa, la plus grande, finit de donner aux visiteurs les clés de ce site majeur en Gironde.

Visites guidées. Jusqu’au 30 septembre, tous les jours, de 11 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 16 h 30, puis sur rendez-vous les week-ends d’octobre. Tarif : 2 à 4 euros. Tél. 05 57 42 84 80.

article déjà ancien paru dans DiarioVasco en janvier 2013 (source : http://www.diariovasco.com/20130114/mas-actualidad/cultura/comienza-reconstruccion-sera-embajadora-201301121952.html)

Comienza la ‘reconstrucción’ de la nao que será embajadora de Donostia 2016

El ballenero San Juan, hundido en Canadá en 1565, es una leyenda de la navegación
12.01.13 -19:52 –

(cliquer sur le lien suivant pour accéder à la vidéo incluse dans l’article : http://www.diariovasco.com/20130114/mas-actualidad/cultura/comienza-reconstruccion-sera-embajadora-201301121952.html)
Comienza la ?reconstrucción? de la nao que será embajadora de Donostia 2016
La aventura ha comenzado. En los bosques de la Sakana navarra se talan ya los robles de los que saldrá la madera necesaria para reconstruir la nao San Juan, el ballenero paisatarra que se hundió en 1565 en Labrador, en la costa de Canadá, y es una leyenda de la arqueología marina, hasta el punto de que su imagen sirve de símbolo para el Patrimonio Cultural Subacuático de la Unesco.
A partir de junio, en el astillero Ondartxo de Pasaia, empezará la construcción de la nave con las mismas técnicas artesanales de hace 450 años. Será un largo proceso ‘musealizado’: los visitantes podrán seguir paso a paso el avance de los trabajos. En 2016 la nao estará lista para navegar y se convertirá en embajadora de la capitalidad cultural donostiarra.
«El San Juan navegará, también, con el sistema tradicional que se usaba en la época, sin el apoyo de los medios técnicos actuales», explica Xabier Agote, presidente de la asociación de cultura marítima Albaola, promotora de esta iniciativa que se ha convertido ya en uno de las piezas esenciales de San Sebastián 2016. ¿Por qué? «Porque mira al pasado para lanzarnos al futuro, porque es un proyecto que revitalizará toda la zona de Pasaia y porque, recuperando señas históricas del País Vasco, saldrá al contacto con el mundo», coinciden Eva Salaberria, coordinadora gerente de la oficina de la capitalidad, y Jon Maia, asesor de Donostia 2016.
El viejo astillero de Ondartxo, ya casi en la salida al mar de la bahía pasaitarra, es el epicentro de este proyecto a medio camino entre el romanticismo y las dimensiones titánicas. Convertido desde 2010 en centro de cultura marítima, Ondartxo será la factoría artesanal donde se construya el barco ante la mirada del público que quiera sumarse al proceso. Viejos oficios serán puestos nuevamente en valor para ‘fabricar’ las velas, las cuerdas y, por supuesto, el esqueleto de madera de una nave que tiene nada menos que 22 metros de largo.
El San Juan fue construido en 1563 en la bahía de Pasaia. «Eran los años en que el País Vasco era la mayor potencia del mundo en navegación, y territorios como Gipuzkoa vivían volcados en el mar», recuerda Agote. El ballenero, de 200 toneladas, podía transportar casi mil toneles de aceite de ballena («el preciado petróleo de la época», como recuerda Maia), se componía de tres mástiles y tres cubiertas, tenía capacidad para transportar 60 marineros y cinco barcas balleneras y sus estructuras principales eran de roble.
Hundido, pero sin víctimas
En la primavera de 1565 el ballenero partió de Pasaia y, tras surcar durante dos meses el Atlántico («es el tiempo medio que se tardaba entonces desde el País Vasco hasta América del Norte») el San Juan atracó en una bahía de Terranova que los vascos llamaban ‘Butus’ o ‘Buytes’, y hoy es conocida como Red Bay, en Labrador. Era un lugar frecuentado por los marineros vascos: hasta el siglo XVII reunía cada año a una decena de balleneros y 1.500 hombres.
En octubre de ese 1565 una fuerte tormenta causó su hundimiento, cuando se encontraba anclado en la bahía y con mil toneles en el interior. Al parecer no hubo víctimas, y la tripulación pudo volver a casa en otros balleneros.
Todo tiene carácter épico en esta historia, remarcan Agote y Jon Maia. Una investigación en el Archivo Histórico de Oñati arrojó a la luz unos documentos que servirían en 1978 para encontrar los restos del ballenero en Red Bay, a una profundidad de unos diez metros. La agencia del gobierno canadiense que gestiona su patrimonio histórico, Parks Canada, puso en marcha entonces un estudio que ha durado tres décadas, y que se considera «la mayor investigación científica sobre un barco jamás realizada», según los técnicos de Albaola. En 1985 el barco ya fue portada de la revista National Geographic.
Curiosamente, tras salvar algunos objetos de mayor valor que están hoy expuestos en el Museo de los Balleneros Vascos en Canadá, los restos fueron devueltos al mar «porque es donde mejor iba a seguir siendo conservado».
Robles de la Sakana
Con esos planos y todo el material investigado la gente de Albaola se dispone a reconstruir la nao. Los primeros pasos están en marcha: en la Sakana navarra ya se están talando los 200 robles precisos para hacer la estructura de madera del barco. «Para una zona acostumbrada a destinar 2.000 robles al año a otros usos esto es solo una pequeña parte, y además nos están suministrando la madera sin coste para implicarse también en el proyecto de la capitalidad», cuenta Jon Maia. «Todo va acompañado de un plan sostenible de reforestación».
Para junio estará dispuesta la estructura que cubrirá el astillero de Ondartxo y empezará el trabajo ahí. Unas veinte personas, recuperando el viejo oficio de ‘carpintero de ribera’, se ocuparán de la tarea. Habrá cordeleros, herreros, confeccionadores de velas… «Y todo, repitiendo la manera de trabajar del siglo XVI: hasta la pintura se hará con brea natural, como entonces», dice Agote. «El barco es solo la punta de la pirámide: lo importante es el trabajo de fondo de recuperación de la época».
Si todo marcha según lo previsto el barco empezará a navegar en 2016, y se convertirá entonces en ‘embajador’ de la capitalidad cultural donostiarra. Aún queda por fijar la singladura, aunque se da por supuesto que la nao recorrerá las costas europeas y acabará viajando hasta Canadá, repitiendo el recorrido de hace 450 años.
El presupuesto concreto del proyecto está todavía por perfilar. «Es una iniciativa que reúne muchos de los objetivos de la capitalidad», cuenta Eva Salaberria. «Ese barco es un hito en la cultura marítima internacional y en el patrimonio vasco, el proceso de construcción será una atracción turística que dinamizará la bahía de Pasaia y nos pondrá en contacto con el mundo».