L’historien médiéviste Guilhem Pépin, spécialiste de la Gascogne, nous a fait part il y a peu de la mise en ligne des vidéos des différentes interventions présentées lors du colloque Routiers et mercenaires d’Aquitaine, d’Angleterre et d’ailleurs (v. 1340-1453) organisé au Château de Berbiguières, les 13-14 septembre 2013.

Pour y accéder, il suffit de se rendre sur cette page : http://ausonius.u-bordeaux3.fr/new/index.php/manifestations/8-laboratoire/149-les-videos-du-colloque-routiers-et-mercenaires

En voici le détail :

_Mot d’accueil par Jonathan Sumption
_Introduction du colloque par Frédéric Boutoulle
_Introduction du colloque par Jean-Philippe Genêt
_Introduction du colloque par Guilhem Pépin
_Les routiers gascons, agenais et périgourdins du parti anglais : leurs motivations, leurs origines et la perception de leur présence (v. 1360 – v. 1440), par Guilhem Pépin
_Un capitaine « anglais » face à la reconquête de la Guyenne par les Français : Bernard de la Sale et la papauté, par Armand Jamme
_La guérilla anglo-gasconne dans le sud du royaume de France entre Garonne et Loire (1350-1390), par Nicolas Savy
_Les voisins contre la route. Réactions et imprécations communautaires en Gascogne face aux bandes armées pendant la guerre de Cent Ans, par Pierre Prétou
_Antoine de Chabannes, capitaine d’écorcheurs et officier royal : fidélités politiques et pratiques militaires au XVe siècle, par Loïc Cazaux
_Un « marmouset » contre les compagnies : Jean de Blaisy (+ 1396), par Philippe Contamine
_A small war in a far-off country: the mercenary careers of Breton soldiers in the service of Robert, duke of Bar, 1372-1373, par Michael Jones
_Les mercenaires et les routiers actifs en Provence durant la guerre de l’Union d’Aix (1382-1388), par Germain Butaud
_Compagnons aventureux et mercenaires dans les armées des ducs de Bourgogne (v. 1400-v. 1420), par Bertrand Schnerb
_Routier Perrinet Gressart : Joan of Arc’s penultimate Enemy, par Kelly DeVries
_Gens d’armes de Savoie, Dauphiné et Valentinois guerroyant en Gascogne en 1338-1341, par Françoise Lainé
_Edward Despenser, the Green Knight and the Introduction of the Lance Unit in Florence, de William P. Caferro (lu par Kelly DeVries)
_Mercenaires au voyage de Prusse, par Werner Paravicini
_Foreign Soldiers in English Pay: Identity and Unity in the Armies of the English Crown, 1415-1450, par Anne Curry
_Remerciements à Jonathan Sumption, par Françoise Lainé
_Conclusion du colloque, par Françoise Lainé

Les samedi 5 et dimanche 6 octobre, le Centre de recherches et d’études scientifiques du Pays basque, Ikuska, organise à Urepel (Basse-Navarre) un colloque d’archéologie antique sur le thème « Archéologie romaine en Pays basque, état de la question ».

Les horaires seront les suivants : le samedi 5 octobre, accueil à 9 heures ; début des communications à 9 h 30 ; repas à 13 heures, reprise à 15 heures ; fin du colloque à 18 h 30. Les horaires et les lieux de rendez-vous de la randonnée culturelle du dimanche 6 octobre seront fixés lors du colloque.

Pour tout renseignement : ikuska@free.fr, tél. 06 80 98 40 20.

 

Il y a encore 10 ans, on peinait à trouver des publications en langue française en matière d’histoire, d’archéologie, de géologie etc. librement consultables sur le net, donnant libre-cours à des cohortes d’hurluberlus malfaisant dont les sites de désinformation sur le Passé des populations caracolaient en tête des moteurs de recherches. Ces intoxicateurs professionnels sont toujours sur la toile, débitant leurs refrains ponctués de « secrets » ou de « mystères » ou encore de « complots » sur des sujets qui ne font plus débat depuis belle lurette chez les gens de bon sens (Glozel, Mu, les Géants, les pierres-figures  et autres délires monomaniaques chers au plus que douteux feu Robert Charroux). MAIS… il y a, depuis quelques années maintenant, des répertoires d’articles, voire de travaux universitaires où l’on peut puiser allégrement de la documentation actualisée sur bien des sujets. Qui n’a pas saturé son disque dur de pdf si nombreux qu »une seule vie de lecteur besogneux ne suffirait pas pour les lire tous? hein? hein? allez, avouez que vous faites partie de ces téléchargeurs compulsifs, de ces maniaques du « enregistrer la cible sous… ». Un jour, il y aura des thérapies, j’en suis sûr, comme pour les accros au sexe sur internet. Après bien sûr, il y a les cas compliqués où les deux pathologies affectent la même personne, mais nous dérivons.

Un des premiers sites à avoir joué le jeu de la mise en ligne de la matière scientifique, c’est HAL. HAL, ça rappellera peut-être aux plus cinéphiles d’entre vous (décidément, on ne sort pas de la catégorie des déviances!) le film 2001, l’Odyssée de l’espace, qui ne doit pas être confondu avec une tragi-comédie à grand budget (en litres de démaquillant notamment) sur l’Évolution humaine (même Sapiens passerait à côté pour un docufiction presque crédible de la BBC…ah mince! c’est le même réalisateur? il y a décidément des cas compliqués). HAL, donc, ce n’est pas un super ordinateur psychopathe, mais Hyper Articles en Ligne. Le site est accessible en suivant ce lien :

http://hal.archives-ouvertes.fr/

En y farfouillant un peu, ô surprise, nous y découvrons quelques pépites. Par exemple, on constatera que la préhistorienne Morgane Dachary y propose 7 documents en téléchargement, y compris sa thèse de doctorat intitulée « Le Magdalénien des Pyrénées Occidentales » soutenue en 2002 à Paris X (dir. Catherine Perlès). Bel effort de la part de cette sympathique et talentueuse préhistorienne que vous croiserez en allant prendre le frais à la Grotte de Rouffignac.

(à suivre)

Ce croisé venu de Morlaàs

Moins connu que Fébus, un autre Gaston a pourtant vécu une vie aventureuse et a durablement marqué le Béarn. C’était au XIIe siècle, pendant le temps des croisades en Terre sainte.

Il faut l’imaginer dans cette folle chevauchée qui n’avait qu’un but : Grenade. Alphonse Ier d’Aragon à ses côtés, 3 000 à 5 000 chevaliers chrétiens venus de France et d’Espagne, pénétrant la péninsule aux mains des almoravides. Grisés, sans doute par les premières victoires qui avaient vu le roi d’Aragon, et son expérimenté voisin béarnais reprendre aux Maures Saragosse, puis Tudela, Borja, Tarazona, Soria…

Une sorte de première reconquista qui ne portait pas ce nom, et qui en engendra d’autres. À la tête de ce « bataillon d’Espagne », il y avait donc Gaston IV de Béarn, aux exploits déjà chantés dans sa vicomté comme en Aragon, où il fut fait « gouverneur de Saragosse » pour avoir contribué à reprendre la ville, avec Alphonse, toujours.

La gloire et la foi

Est-ce la gloire qui le fait ainsi chevaucher « trasmontes », loin de Morlàas, sa capitale ? Sans doute un peu, même si le chevalier qui porte déjà le nom de « croisé » l’a déjà rencontrée, loin de ses montagnes. C’était en 1099, à Jérusalem. Gaston était parti avec tant d’autres chevaliers gascons, derrière Raymon de Toulouse, aux côtés des Normands, conquérir la ville sainte.

C’est par sa maîtrise des armes de siège, qu’il s’est fait un nom là-bas, en Terre sainte. Il n’avait alors pas 30 ans.

Est-ce la foi, qui le pousse à cette incroyable expédition de plus de 700 kilomètres à travers les terres musulmanes de la péninsule ? Sans doute encore, puisqu’il a contribué à la création de ces fraternités qui unissaient les chevaliers aux côtés du roi d’Aragon, sans les obliger à faire vœu de chasteté et de pauvreté. Et puis, ils ne sont pas nombreux à avoir pris part à deux croisades dans leur vie, le pape Gelase II ayant déclaré « croisade » la prise de Saragosse en 1118.

En cette année 1025, le roi et le vicomte rêvent cette fois de reprendre Grenade, persuadés que les Mozarabes (1), leur ouvriront les portes de la ville. Ils partent donc en territoire maure, au secours de ces chrétiens d’Espagne du sud dans une « chevauchée fantastique qui les conduisit, après avoir contourné Valence, Murcie, Grenade et Cordoue, jusque sur les bords de la Méditerranée. Ils en revinrent chargés de butin et de gloire, mais après avoir usé inutilement leurs forces », rappellent les historiens Pierre Tucoo-Chala et Pierre-Louis Giannerini dans le très beau livre « Aragon, terre d’aventures » (2).

La tête au bout d’une pique

Mais après le temps des conquêtes vint le temps des défaites, rappellent les deux auteurs. C’est au cours de sa chevauchée dans la péninsule que Gaston IV a perdu la vie. On ne sait pas trop où, mais très certainement en mai 1031. Selon bien des historiens, celui que les chroniqueurs arabes appelaient « l’Émir des chrétiens » eut la tête coupée, promenée sur une pique à travers Grenade. Une forme de gloire, finalement, tant l’homme avait fait parler de lui jusqu’à Marrakech…

Son corps fut finalement restitué aux Français contre une forte rançon. Il a été ensuite inhumé dans la basilique Nuestra Señora Del Pilar de Saragosse, où il fut perdu au fil des siècles. Son oliphant d’ivoire est cependant toujours conservé à la Basilique du Pilar.

(1) Les « Mozarabes » étaient les chrétiens qui vivaient dans l’Espagne musulmane médiévale. (2) J & D Éditions, 1996. A lire aussi : « Quand l’Islam était aux portes des Pyrénées », J & D, 1993, de Pierre Tucoo-Chala.

Article de Nicolas Rebière paru dans Sud Ouest le 14/08/13. Source : http://www.sudouest.fr/2013/08/14/ce-croise-venu-de-morlaas-1140956-1147.php