Article paru dans le quotidien Sud-Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2018/01/03/le-genie-du-paysan-enfin-mis-a-l-honneur-4080297-4002.php?xtmc=historien&xtnp=1&xtcr=1) :

Le génie du paysan enfin mis à l’honneur

Publié le par Martine Lacout-Loustalet.
Le génie du paysan enfin mis à l’honneur
La façade de la maison Ichantes telle qu’elle était jusque dans les années 2000.

Photo M. l.-L.

Avec le projet d’un sentier d’interprétation doublé d’un local aménagé, le Conseil municipal d’Aydius a décidé de mettre en valeur son patrimoine historique à travers trois personnages : le général Loustaunau, Étienne Lamazou et Joseph Ichantes.

Ce dernier, berger, né en 1777 et mort en 1857, a vécu dans le hameau d’Aydius où il a décoré sa maison de lauzes de pierre, sculptées de sentences – « les escripteaux » – figurant son arbre généalogique, mais aussi, des soldats de l’an II, des symboles astrologiques, une peinture de couronne de lauriers (napoléoniens).

Son histoire a été une première fois relatée par

Christian Desplat dans le bulletin n°15 de la Société des sciences, lettres et arts de Pau et du Béarn,

« Mémoire de Joseph Ichantes, pasteur d’Aydius en Aspe ». Dernièrement, par convention signée entre la commune et l’historien, celui-ci a légué ses droits d’auteur à titre gracieux pour utiliser et reproduire cette œuvre. « J’ai retravaillé et mis à jour le texte : les droits sont financiers, mais je garde le droit de regard sur le contenu pour un texte prêt à tirer », explique Christian Desplat, contacté dernièrement.

Des pièces ont disparu

Joseph Ichantes est un peu l’équivalent de Pierrine Gaston-Sacaze de Béost, en Ossau. Témoin actif des événements de son temps, localement ou nationalement, Joseph Ichantes a eu le génie paysan de l’exposer sur sa maison, léguant ainsi cette mémoire à l’histoire locale. Dommage, celle-ci n’a pas su la reconnaître quand il en était temps, ni lui rendre hommage. À ce jour, certaines pièces sculptées de la maison Ichantes ont disparu. En 1990–1992, certaines de ces plaques ont été sauvegardées et placées en lieu sûr par des habitants et élus.

« Ce que j’ai surtout beaucoup regretté, c’est que je m’étais investi pour faire classer la maison avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Je n’ai pas réussi pour trois raisons : une locale, non identifiée ; ensuite, la direction du Patrimoine qui aurait pu intervenir, mais à l’époque, l’art populaire n’intéressait pas, et une dernière liée à un trop grand nombre d’héritiers dont certains vivant en Amérique latine. Mais avec ce fascicule en vente partout, ce patrimoine exceptionnel ne sera pas perdu : tout le monde saura qu’il a existé », termine Christian Desplat.

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