Il n’est pas facile pour un élu de devoir faire face à la fois aux dépenses courantes de sa commune et au coût conséquent de la conservation d’un site aussi vaste que celui de Brion, dans le Médoc. C’est ce que le quotidien Sud Ouest nous évoque dans un article paru ce jour. Une remarque : le nom probable de la cité est Noviomagus et non « Novamagus » comme écrit dans l’article.

Source : http://www.sudouest.fr/2016/05/09/de-tres-chers-vestiges-2355796-2780.php

Saint-Germain-d’Esteuil : de très chers vestiges

La commune peine à entretenir le site archéologique gallo-romain de Brion, faute de moyens. Les derniers travaux de restauration datent de 2011.

Il subsiste encore, enfoui sous le sol de Saint-Germain-d’Esteuil, le souvenir d’un autre temps. Un souvenir que la commune peine à entretenir, faute de moyens. À l’arrivée des beaux jours, le site archéologique gallo-romain de Brion n’attire toujours pas de foules et se recouvre d’une cape d’herbe.

Ces bouts de pierre calcaire, aujourd’hui noircis par le temps et par le manque d’entretien, rappellent pourtant l’âge d’or du canton : celui où le Nord-Médoc était plus puissant que Bordeaux.

« C’était au Ier siècle de notre ère. Novamagus, c’est le nom de cette cité antique, était une puissance commerciale, car elle était près de l’Océan. À l’époque, elle était bien plus prospère que Bordeaux, appelée à l’époque Burdigala », explique Gilles Moty, ancien chargé du développement culturel à la Communauté de communes et guide du site de Brion.

Combat de longue date

Depuis, la cité a perdu de sa superbe, Gilles a démissionné de ses fonctions et est devenu artificier. « Cela fait déjà quinze ans que je ne m’en occupe plus. Je me suis battu pour mettre en avant ce patrimoine, mais j’ai échoué car nous n’avons pas reçu suffisamment de subventions », s’attriste-t-il. Et de rajouter : « L’état du site reflète le développement culturel du Médoc. » Un développement culturel qui « s’efface » peu à peu, comme certains panneaux d’informations posés autour des ruines, à peine lisibles.

Investissements coûteux

Pour arriver à Novamagus, on doit s’écarter des sentiers touristiques. Emprunter une route non pavée, se repérer par de petits panneaux, jusqu’à apercevoir le théâtre gallo-romain, dont on voit une tranche en pierre calcaire, restaurée il y a cinq ans. « Ce sont les derniers travaux que nous avons pu réaliser avec l’aide de la Direction régionale des affaires culturelles », regrette Philippe Buggin, maire de Saint-Germain-d’Esteuil.

L’édile est réaliste face aux dépenses envisageables par la commune. « Le coût des travaux a été de 100 000 euros, seulement pour cette tranche du théâtre. Nous ne pouvons financer d’autres chantiers de cette ampleur avec nos ressources. Nous nous occupons seulement de passer la broyeuse », avoue-t-il.

« Envie de déterrer »

D’autant plus que « cela ne rapporte pas gros, les touristes ne se ruent pas sur les vestiges et la Région a mis le pied sur le frein, au niveau des subventions, il y a trois ans », conclut Philippe Buggin.

La vieille cité marchande restera à moitié ensevelie encore quelques années. Les dernières fouilles datent des années 1990. Et pourtant, « l’envie de déterrer l’Histoire » ne manque pas à l’édile. « On sait qu’il y a encore des temples à déterrer, des bâtisses et même des bassins thermaux », avance-t-il.

Dans les coulisses de cet ancien théâtre gallo-romain, on peut apercevoir l’avant et l’après restauration des pierres calcaires.

Les panneaux d’information s’effacent et certains vestiges sont recouverts d’une cape de verdure.

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