Une décision de justice qui aura le mérite de faire réfléchir un bon nombre de pilleurs qui s’ignorent et ne sont pas clairs avec leurs pratiques en marge du cadre légal. Non, rechercher du mobilier archéologique pour la revente ou augmenter une collection personnelle, ce n’est pas un loisir, c’est un délit. Celles ou ceux qui veulent partir à la recherche des racines de leurs terroirs peuvent le faire en pratiquant l’archéologie amateur, qui passe d’abord par une rencontre avec les services compétents en la matière (Service Régional de l’Archéologie). Il faut montrer que l’on a les compétences requises pour partir à la recherche des indices du Passé (pas besoin de bac +5, mais de la rigueur), que l’on est décidé à faire avancer l’état des connaissances par un travail de terrain (prospection), d’archives (inventaire) et que l’on accepte de répercuter les différentes observations et découvertes dans un rapport de fin d’année détaillé (rendu en plusieurs exemplaires au SRA ayant accordé l’autorisation). Évidemment, c’est moins facile que d’acheter une poêle à frire pour remplir des vitrines dans son salon sans rendre de comptes à personne. C’est surtout prendre conscience que le Patrimoine est un bien commun qui n’a pas à être privatisé, qu’il s’agisse de monnaies romaines, d’éléments de parure mérovingiens, de silex taillés ou de poteries protohistoriques.

Voici donc l’article paru dans Sud Ouest à propos d’une des plus grosses affaires connues (nous savons tous que d’autres pilleurs sévissent sans être appréhendé…pour le moment) de pillage archéologique (source : http://www.sudouest.fr/2014/08/08/le-vigneron-qui-fouillait-des-sites-archeologiques-condamne-a-197-000-euros-d-amende-1637404-4697.php) :

Le vigneron qui fouillait des sites archéologiques condamné à 197 000 euros d’amende

Un viticulteur de la Marne a été condamné vendredi à une amende douanière de 197 235 euros pour avoir dérobé des centaines d’objets anciens sur des sites archéologiques

Le vigneron qui fouillait des sites archéologiques condamné à 197 000 euros d'amende
Les enquêteurs ont retrouvé plus de 2 300 objets anciens, dont de nombreuses pièces, au domicile du vigneron © Photo

illustration commons.wiki

 

Il se disait simple passionné de détection de métaux, mais le tribunal correctionnel de Meaux en a décidé autrement. Le viticulteur accusé de pillage a été condamné vendredi à une amende douanière de 197 235 euros pour avoir dérobé et revendu des centaines d’objets anciens sur des sites archéologiques de l’est de l’Ile-de-France.L’homme, âgé de 60 ans, a été reconnu coupable d’exécution de fouilles sans autorisation, de vente du produit de ces fouilles et de détention d’objets archéologiques. Il a également été condamné à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. Son épouse, initialement poursuivie pour « recel », a finalement été condamnée à une amende pénale de 3 500 euros pour « complicité ».

Repérage des sites en avion

Le couple avait été interpellé le 5 février 2012 en Seine-et-Marne lors d’un banal contrôle routier par les douaniers qui avaient retrouvé à bord de son véhicule 112 pièces de monnaie d’époque gallo-romaine et ouvert une enquête. Lors de l’audience, le prévenu avait expliqué qu’il n’était pas « un bandit de grand chemin ». « Je cherchais à la surface de la terre. Les objets étaient là, il n’y avait qu’à les ramasser. Je pensais être dans la légalité », avait-il assuré.

Accusé d’avoir ciblé en connaissance de cause les meilleurs sites de la région, en effectuant notamment un repérage en avion, il a tenté de minimiser la portée de ses recherches, toujours réalisées « avec l’accord des propriétaires » des terrains concernés, mais sans le feu vert de l’État.

Un héritage du grand-père

« Il a privé les archéologues de leurs outils de travail », avait dénoncé le procureur. « Il savait que ce qu’il faisait était contraire à la loi », avait-il ajouté, rappelant qu’un article de presse sur les « ravages » du pillage archéologique avait été retrouvé à son domicile.

Chez lui, les enquêteurs avaient également mis la main sur un véritable petit musée : quelque 2 300 objets, des pièces de monnaie, des poteries, des bagues, des colliers, dont certains pillés dans des tombes. Le vigneron affirme qu‘une partie de cette collection a été découverte par son grand-père, qui l’a initié et la lui a transmise en héritage.

Vendredi, le tribunal a ordonné la confiscation de cette collection ainsi que sa restitution à l’État, en l’occurrence au ministère de la Culture qui s’était constitué partie civile dans ce dossier. « Nous prenons acte de la décision du tribunal et de la restitution des objets. En accord avec le conservateur, ils devraient être exposés au musée de l’archéologie nationale, à Saint-Germain-en-Laye » (Yvelines), a-t-il déclaré à l’issue du délibéré.

 

Le service archéologique de la CUB ne prend pas de vacances ! et a encore les honneurs du quotidien Sud Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/08/08/a-la-recherche-d-un-site-gallo-romain-1636710-2809.php)

A la recherche d’un site gallo-romain

La CUB ainsi que la municipalité ont entamé des recherches sous le parking de la place Vialolle.

A la recherche d’un site gallo-romain
Dès lundi matin, les fouilles ont commencé. © Photo

Photo D. C.

Tant du côté municipal que de la CUB, la décision de refaire le parking de la place Vialolle, situé devant la salle des fêtes, vient d’entrer dans sa phase concrète. Et si le fait de mettre sur cette surface, qui en avait bien besoin, quelques centimètres de bitume ne pose en soi aucun problème, il n’en va pas de même si l’on se décide à planter quelques arbres. En effet, ces derniers pourraient, avec leurs racines, commettre des dégâts, l’espace étant répertorié comme zone archéologique sensible.Preuves en main

Les recherches ont été confiées à David Hourcade, historien archéologue, spécialiste de l’époque romaine et responsable de cette opération pilotée par le service d’archéologie préventive de la CUB. La certitude de l’existence de cette villa gallo-romaine ne fait aucun doute, puisque des fouilles avaient été réalisées en 1900, des photos jointes au dossier ne laissant guère de place à l’incertitude. Mais un problème subsiste. À cette époque, leurs positions précises n’étaient mentionnées nulle part, pas plus que la profondeur de l’enfouissement. D’autant « que rien ne nous dit que les niveaux des terrains n’ont pas changé. Les seuls repaires visibles sur les photos sont les peupliers qui bordent la nationale 10. Mais si l’on pouvait retrouver ce qui est visible sur ces photos, ce serait le site gallo-romain le plus important de la CUB », explique David Hourcade.

Impacts de ces recherches

Les travaux, dont la durée est estimée à trois semaines, vont être effectués durant ce mois d’août. Et ce, afin de perturber le moins possible les utilisateurs du parking. De plus, ils seront effectués en deux fois, laissant ainsi libre la moitié de la surface totale du parking. Autre population impactée, le club de boules. Ce dernier avait, jusqu’à présent, ses terrains dans la zone de recherche. Pendant quelques semaines, il devra donc en trouver un nouveau pour tirer et pointer, en toute tranquillité.

Daniel Charpentier

Le service archéologique de la CUB est encore à l’honneur dans les colonnes du quotidien Sud Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/19/166-sepultures-mises-au-jour-1619772-2780.php). En fait, il s’agit du second article en quelques jours relatif à la même découverte, à savoir celle de l’ancien cimetière de l’église paroissiale de Saint-Pierre-de-Bruges; nous en rapportions déjà l’info (http://clubdubalen.fr/blog/le-service-archeologique-de-la-cub-33-ne-chome-pas/). Doit-on y voir un besoin de communiquer pour convaincre les élus de l’intérêt de pérenniser une telle structure?

166 sépultures mises au jour

Deux tombes de l’époque mérovingienne se trouvaient dans le périmètre proche de l’église Saint-Pierre.

166 sépultures mises au jour
Juliette Masson (à gauche), archéologue médiéviste sur le site de l’église Saint-Pierre de Bruges, début juillet, aux côtés d’Hélène Réveillas, archéo-anthropologue. © Photo

photo C.M.

christine morice

c.morice@sudouest.fr

Elles étaient là, presque à portée de main, enfouies sous la terre à une profondeur de 25 à 40 centimètres pour la plupart. 166 sépultures ont été découvertes près de l’église Saint-Pierre de Bruges, lors des fouilles archéologiques opérées d’avril à juillet par l’équipe du Service d’archéologie préventive de la CUB que dirige Christophe Sireix. Le chantier avait été lancé dans le cadre du projet d’aménagement de la place de l’église mené par la municipalité.

Un ancien cimetière

La grande majorité de ces tombes datent soit du Moyen Âge (certainement à partir du XIIe siècle), soit de l’époque moderne (entre la fin du XVe siècle et la fin du XVIIIe siècle) selon Juliette Masson, archéologue médiéviste qui a dirigé l’équipe sur place. Les ossements sont généralement en bon état de conservation et, parmi les défunts, toutes les générations sont représentées, du nouveau-né au vieillard.

La découverte la plus importante a eu lieu quelques jours avant la fin du chantier : les archéologues ont mis à jour deux tombes datant de l’époque mérovingienne (entre le Ve et le VIIe siècle). Ce n’est pas vraiment exceptionnel puisqu’une telle trouvaille a eu lieu récemment à Villenave-d’Ornon ou ailleurs, mais l’étude de ces vestiges intéresse tout particulièrement les chercheurs.

Selon Hélène Réveillas, archéo-anthropologue qui a travaillé à Bruges, ces deux tombes ont été repérées grâce à leur « bâtière », un couvercle en pierre, en forme « de toit » affleurant à environ 40 centièmes de profondeur. Ils étaient placés chacun sur un sarcophage « trapézoïdal », se présentant lui-même d’un seul bloc taillé dans le calcaire. Ces tombeaux, très anciens, gisaient côte à côte, au sud de l’église Saint-Pierre.

En fait, la découverte de ces sépultures n’est pas une surprise puisqu’un cimetière se trouvait autrefois près de cette église présentant des parties romanes.

Fioles et épingles

Ceci dit, rien ne prouve, selon Hélène Réveillas, que les deux sépultures d’époque mérovingienne aient été enfouies dans un cimetière. La jeune femme préfère parler d’un « espace funéraire ». « Nous étions alors en pleine campagne. On ignore aussi, si un lieu de culte se trouvait à cet endroit. »

Les éléments mis à jour ont été transportés au dépôt du Service régional d’archéologie de Pessac où se trouve une ostéothèque.

Ils feront l’objet d’études portant notamment sur les rites funéraires, la mise en place des paroisses ou encore les pathologies pouvant être repérées sur les restes des défunts. On s’interroge aussi sur la présence de linceuls, de vêtements.

Les archéologues ont trouvé deux coquilles Saint-Jacques percées dans deux tombes médiévales ainsi que des éléments laissant à penser que des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle ont été inhumés là, avec leur canne.

Des épingles, une boucle de ceinture, des boutons en os et des fioles, des orcels, ayant certainement contenu de l’eau bénite ont également été prélevés à l’intérieur des différentes sépultures qui perdent, ainsi, un peu de leur mystère.

860 personnes dont des scolaires ont visité le chantier pendant les recherches.

 

Lu ce jour dans le quotidien Sud-Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/16/un-site-archeologique-majeur-a-valoriser-1616032-2918.php) :

La Teste-de-Buch : un site archéologique majeur à valoriser

Suite à la découverte cet hiver à la dune du Pilat d’une sépulture datant de l’âge de fer, plus que jamais, l’Association des amis de la préfiguration du musée maritime et forestier du Pays de Buch prend de l’ampleur

La Teste-de-Buch : un site archéologique majeur à valoriser
L’an dernier, l’exposition à la salle Cravey a permis au public de découvrir le patrimoine archéologique de la commune. © Photo

Photo archives M. B.

L‘assemblée générale de l’Association des amis de la préfiguration du musée maritime et forestier du pays de Buch (AAPM) a fait salle comble vendredi dernier à la Maison des associations.Le président Philippe Jacques a retracé les actions de l’année écoulée en insistant sur le travail consacré à l’exposition sur l’histoire de La Teste, « Mythes et réalités », qui s’est tenue durant trois semaines à la salle Cravey.

Ce troisième volet de la saga patrimoniale locale a été consacré à l’histoire de l’ancien Captalat de Buch. Une exposition qui a rencontré un franc succès et intéressé neuf cents scolaires.

Grâce aux nombreuses fouilles effectuées en centre-ville et sur le littoral où des vestiges préhistoriques ont été découverts, en dix ans l’histoire locale est sortie de l’oubli à tel point que La Teste est devenue un des sites archéologiques majeurs d’Aquitaine.

Parallèlement plusieurs inventaires ont été terminés, ils concernent huit cents objets. D’autres inventaires sont en cours comme celui des plaques funéraires, le fond Lavaud, l’entreprise Duvaché… En outre, l’AAPM a reçu en fin d’année un formidable don fait par la famille Mercié : une importante collection d’outils de tonnelier, le témoignage d’un artisanat testerin.

L’archéologie locale a bénéficié de la succession des tempêtes hivernales qui ont fait reculer le rivage d’une dizaine de mètres entraînant la mise à jour de découvertes, la plus spectaculaire concernant une sépulture de l’âge du fer. L’intérêt scientifique du Pilat n’est plus à démontrer.

Alors, quand le futur musée va-t-il voir le jour ? Il reste l’objectif principal de l’AAPM et devra être suffisamment étendu pour abriter toutes les collections. Ainsi, Philippe Jacques avance une superficie souhaitable de 1 500 m², c’est-à-dire trois salles Cravey.

Pour le président, le cycle des expositions étant bouclé « il faut désormais se lancer dans la rédaction du projet scientifique et culturel, tâche ardue qui risque de prendre plusieurs années ». Par ailleurs, la création d’une exposition archéologique permanente qui trouverait bien sa place dans l’ancienne mairie a été envisagée.

lu ce jour dans le quotidien Sud-Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/16/agglomeration-bordelaise-les-archeologues-ont-decouvert-166-sepultures-1616866-2790.php) :

Agglomération bordelaise : les archéologues ont découvert 166 sépultures

Le chantier archéologique qui vient de se terminer près de l’église de Bruges a permis de faire de belles découvertes, notamment deux tombes datant de l’époque mérovingienne

Agglomération bordelaise : les archéologues ont découvert 166 sépultures
Juliette Masson et Hélène Réveillas ont participé à ce chantier entre le mois d’avril et celui de juillet. © Photo

C. M.

L‘ancien cimetière situé près de l’église Saint-Pierre de Bruges a livré une partie de ses secrets à l’issue du chantier archéologique qui vient de se terminer, mené dans le cadre du projet de réaménagement du centre-ville. Du 22 avril au 11 juillet, 166 sépultures ont été découvertes par l’équipe du service d’archéologie préventive de la Communauté urbaine de Bordeaux que dirige Christophe Sireix,Ces sépultures datent en grande partie du Moyen Age ( certainement à partir du XIIe siècle) et de l’époque moderne (de la fin du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle), selon Juliette Masson, archéologue médiéviste qui a dirigé les recherches sur place. Deux d’entre elles présentent un intérêt tout particulier puisqu’elle remontent à l’époque mérovingienne (du Ve au VIIe siècle).  Elles se caractérisent par un couvercle en pierre de forme « trapézoïdale » au dessus du sarcophage.

Les ossements sont généralement en bon état de conservation et, parmi les défunts, toutes les catégories d’âges sont représentées.

Cette sépulture daterait du Moyen Age.© Photo C. M.

Selon Hélène Réveillas, archéo-anthropologue, qui a également travaillé sur le site, des coquilles Saint-Jacques ont été retrouvées dans certaines sépultures médiévales, attestant que le défunt a effectué un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle et a été inhumé avec sa canne. Des fioles en verre ayant certainement contenu de l’eau bénite ont aussi été découvertes ainsi que des boutons en os ou encore des épingles.

Les éléments prélevés seront  conservés par le service régional d’archéologie afin d’être mis à la disposition des chercheurs. Ils feront l’objet d’études portant, par exemple, sur les pratiques funéraires.

Histoire de rire un peu, on s’amusera du sous-titre de la photo de la sépulture en sarcophage : « cette sépulture daterait du Moyen Age ». Pourquoi employer le conditionnel puisqu’il est évident que la sépulture est médiévale?!