C’est avec peine que de nombreuses associations patrimoniales d’Aquitaine méridionale ont appris le décès de Michel Mazarico, infatigable promoteur du patrimoine et de la culture de la côte landaise. Le quotidien Sud Ouest s’est fait l’écho hier de cette disparition (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/01/le-marensin-gardera-michel-mazarico-en-memoire-1601754-3518.php) :

Le Marensin gardera Michel Mazarico en mémoire

Le Marensin gardera Michel Mazarico en mémoire
Michel Mazarico sur le site de fouilles de Pètre de Bin, à Vielle-Saint-Girons. © Photo

Photo Mémoire en Marensin

 

Le Marensin, cette petite bande de littoral landais bordée par les embouchures de deux courants, celui de Contis au Nord, et celui de Vieux-Boucau au Sud, vient de perdre l’un de ses plus ardents défenseurs. Michel Mazarico s’en est allé, quittant famille et amis, avec lesquels il aura partagé, depuis près de 25 ans, la mise en lumière d’une identité, au travers d’un patrimoine et d’une histoire parfois méconnue.Il fut en 1990 l’un des fondateurs de l’association Mémoire en Marensin, qu’il présida durant dix ans. Chercheur infatigable, rigoureux, pointilleux, exigeant envers lui-même, mais également fédérateur, il aura permis, au cours de ces années d’investissement, que soient portés à la connaissance de tous les traces d’un passé ignoré. C’est ainsi que des fouilles archéologiques permirent de recenser les fours à goudron anciens (du XVIe au XXe siècle) sur le territoire, et d’attester de la présence de cette activité dès l’Antiquité, puisque des vestiges de fours datant de cette période furent également découverts.

Plus récemment, il aura également œuvré à la conservation sur la commune de Saint-Girons, d’un puits filtrant datant du XIXe siècle. Il y a quelques jours encore, il avait partagé avec les membres de l’association une sortie culturelle à Contis. Les adhérents (plus de 300) de l’association Mémoire en Marensin, présidée par Jean-Jacques Taillentou, les élus des municipalités et du canton lui ont rendu un dernier hommage.

Cécile Aubry

« C’est notre cadre de vie et notre héritage »

Publié le 21/06/2014 à 06h00 par

hervé chassain

Laurent Delfour est le nouvel architecte des Bâtiments de France de la Dordogne. Il évoque son rôle.

« C’est notre cadre de vie et notre héritage »

Laurent Delfour a pris la direction du service territorial d’architecture et du patrimoine. © Photo

photo H. C.

hervé chassain

h.chassain@sudouest.fr

Il arrive de Martinique, son précédent poste, mais connaît bien la Dordogne d’où est originaire sa famille. Laurent Delfour, l’architecte des Bâtiments de France, ABF, est arrivé depuis un mois en Dordogne. Il a déjà commencé à découvrir les gros dossiers patrimoniaux : Lascaux, le grand site Vallée Vézère, la cathédrale de Périgueux… Sur ce dernier site, les travaux en cours et les études sont bien avancés, ce qui doit permettre d’ouvrir l’an prochain un circuit de visite des coupoles et du trésor.

Laurent Delfour a bien intégré la richesse patrimoniale du département, exceptionnelle. Elle se lit dans les chiffres. La Dordogne compte 924 monuments protégés, 143 sites inscrits et 42 classés, trois secteurs sauvegardés (Sarlat, Périgueux et Monpazier), 31 zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), 16 jardins remarquables… Et 84 000 hectares d’espaces protégés, soit 10 % du territoire départemental (la moyenne nationale est entre 2 et 3 %). « On y trouve aussi un patrimoine important de toutes les époques : préhistoire, gallo-romain, médiéval et même des bâtiments industriels autour du tabac. »

Surveillance et contrôle

L’architecte des Bâtiments de France est aussi toujours très attendu sur ses interventions réglementaires. Laurent Delfour tient à faire de la pédagogie sur ce rôle de surveillance et de contrôle : « Le patrimoine, c’est notre cadre de vie et notre héritage.

Il a aussi une fonction mémorielle et touristique. Il ne faut pas le gâcher. » Voilà pourquoi il intervient aussi bien sur les paysages que sur le bâti. « Un monument historique ne se considère pas seul. Il s’intègre dans un environnement. Lui porter atteinte, c’est porter atteinte au monument. » Il remarque aussi qu’avec la multiplication des offres de matériaux de construction, « les techniques traditionnelles qui s’intégraient parfaitement sont plus souvent délaissées ».

Le Périgord y perd parfois de son charme et donc de son attrait. Laurent Delfour est également trésorier de l’association nationale des ABF, qui édite la très belle revue « La Pierre d’angle ».

source de l’article : http://www.sudouest.fr/2014/06/21/c-est-notre-cadre-de-vie-et-notre-heritage-1592473-1980.php

On pourrait croire le patrimoine industriel absent dans les Landes, voire invisible. Il n’en est rien, il suffit juste d’observer. La production de résine, aujourd’hui suspendue pour raison de concurrence des produits pétroliers (et de résine moins chère venue d’Asie) possède déjà son écomusée dans la petite commune du nord des Landes Luxey. Le travail de la forge, indissociable du gré ferrugineux appelé localement garluche (et non alios qui n’est qu’un ciment de grains de sable agglomérés par la décomposition des acides humiques), peut être découvert à Brocas-les-Forges, village bien nommé, à une dizaine de kilomètres au nord de Mont-de-Marsan. On y admirera le haut fourneau encore partiellement conservé et toujours impressionnant, en bordure d’un étang agréable propice à la flânerie. C’est justement cette métallurgie jadis florissante dans les Landes de Gascogne qui a les honneurs de Sud Ouest. En effet, le quotidien rapporte une initiative collective dédiée à la valorisation de ce Patrimoine un peu oublié et qui n’existe que parce que des associations se battent pour le sauvegarder et le faire vivre. Voici l’article (source :http://www.sudouest.fr/2014/06/23/les-forges-une-activite-industrielle-qui-a-marque-les-landes-1594105-3318.php) :

Les Forges, une activité industrielle qui a marqué les Landes

L’association Born Interactif organise « l’Eté des Forges » dans quatre communes : Brocas, Castets, Pissos et Pontenx. Expositions et activités diverses sont prévues

Les Forges, une activité industrielle qui a marqué les Landes
A Pontenx-les-Forges © Photo

Michel Delboy

Pour célébrer le souvenir d’une activité industrielle qui a marqué le territoire des Landes de la fin du 18e et la Première Guerre mondiale, l’association Born Interactif organise « l’Eté des Forges » dans quatre communes : Brocas, Castets, Pissos et Pontenx. À tour de rôle, elles proposeront expositions et activités autour des forges. Pontenx ouvre le bal ce lundi (jusqu’au 4 juillet).Ce lundi, jusqu’à 16 heures, Jean-Louis Bernède aura remis en marche l’atelier de charron (quartier de La Barde) afin que les visiteurs puissent se familiariser avec l’art du feu. De 16 à 20 heures, la Compagnie des Landes les accueillera dans le parc du château des Forges. L’opportunité de découvrir l’histoire des Forges, de leur création en 1762 par le comte Rolly, grâce à une exposition sous forme de photos et de fiches explicatives.

Des animations seront proposées pour mieux comprendre le travail du fer. Des œuvres inspirées de la métallurgie seront également exposées. À 22 h 30, le feu d’artifice de la Saint-Jean sera tiré sur le lac.

Les groupes scolaires ont l’accès exclusif à l’exposition jusqu’à 15 h 30.

Par ailleurs, du 27 juin au 4 juillet, les visiteurs pourront découvrir l’exposition « Fil de féerie » Au Bonheur du jour, 74 rue des Tilleuls à Pontenx.

La ville d’Oloron, riche d’un patrimoine bimillénaire mis régulièrement au jour par des fouilles préventives ces 15 dernières années, structure ses services en vue d’une valorisation et d’une médiation à la hauteur. Le quotidien Sud-Ouest s’en fait l’écho aujourd’hui (source : http://www.sudouest.fr/2014/06/18/au-service-exclusif-du-patrimoine-de-la-ville-1588531-4321.php) :

Oloron : au service exclusif du patrimoine de la ville

Publié le 18/06/2014 à 06h00 par

Marcel bedaxagar

Virginie Arruebo sera chargée du patrimoine. Une mission jusque-là confiée à la CCPO .

Oloron : au service exclusif du patrimoine de la ville

Virginie Arruebo, devant l’église Sainte-Croix, avec le maire Hervé Lucbéreilh, son délégué à la culture, Didier Corbin, et Charles Vaast, directeur général des services. © Photo M. B.

L’heure est au regroupement des compétences dans un objectif de réduction des dépenses. Pour autant, Oloron a décidé de se doter de son propre service patrimoine. Rappel : le service municipal du patrimoine avait été transféré à la Communauté de communes du Piémont Oloronais (CCPO), après l’obtention par cette dernière du label Pays d’art et d’histoire. Compensations financières à la clé, bien sûr. Et c’est là que le bât blesse pour Hervé Lucbéreilh. « On donne 70 000 euros à la CCPO pour ce transfert. Sur cette somme, 14 600 euros sont destinés à financer les actions que ce service est censé assurer pour nous. Or, on n’arrive pas à l’avoir quand on lui demande d’intervenir. » Le nouveau maire entend donc récupérer ces 14 600 euros pour financer son nouveau service.

Une guide conférencière

Sites et musées, avec actions de revalorisation des collections, animations événementielles, mise en place de parcours culturels d’interprétation, recherche scientifique : les missions confiées au nouveau service sont vastes. Virginie Arruebo, 29 ans, en sera chargée. Spécialisée en valorisation des patrimoines, licenciée en histoire de l’art spécialité patrimoine, titulaire d’un master culture et société, cette jeune Oloronaise a complété sa formation en 2011 par l’obtention de la carte de guide conférencier.

Virginie Arruebo a déjà assuré plusieurs missions à l’office de tourisme du Piémont oloronais, à l’écomusée de la vallée d’Aspe et pour le Pays d’art et d’histoire Pyrénées béarnaises. Une expérience qui ne sera pas de trop pour assurer la tâche qui lui sera confiée. « Elle devra s’occuper des monuments historiques, par exemple de celui de la guerre de 1870 de la place Mendiondou que nous voulons réhabiliter parce que c’est peut-être le seul sur cette guerre dans le département », commente le maire.

Musée béarnais

Attirer les touristes et sensibiliser le public local à la richesse de son patrimoine sera également dans le cahier des charges de la recrue. « Nous avons un fonds très ancien d’archives communales, administratives mais aussi historiques. Virginie sera chargée de les étudier pour exposer les plus intéressants », poursuit Hervé Lucbéreilh qui imagine qu’un musée béarnais créé à la Maison du Sénéchal à Sainte-Croix pourrait accueillir cette exposition. « Nous avons aussi des gens qui travaillent sur l’archéologie, comme Daniel Ortega, sur le patrimoine, comme Pierre-Louis Giannerini ou sur la culture identitaire. Virginie devra mettre tout cela en musique avec le futur Conseil économique et social », espère le premier magistrat.

C’est tout bonnement incroyable! A l’occasion des Journées Nationales de l’Archéologie 2014, une découverte archéologique exceptionnelle et pour le moins inattendue a été réalisée dans les Landes, dans le petit village chalossais de Brassempouy. Celui-ci est connu dans le monde entier pour son site préhistorique qui livra la fameuse Dame à la capuche, sculpture du Gravettien en ivoire de mammouth.

Mais venons-en aux faits.

Le week-end dernier, des visiteurs de l’expo locale ont dégagé une structure faite de planches assemblées de telle sorte qu’elles forment à la fois un quadrilatère et permettent le maintien d’un substrat sableux sur la partie centrale (photo ci-dessous). Dans celui-ci, pierres et ossements d’animaux se côtoient, soit de manière anarchique, soit a priori de manière presque ordonnée. Après consultation d’avis experts, il semblerait que nous soyons là face  aux restes d’un authentique module de fouille des années 70 ! La communauté archéologique régionale reste sans voix tant la persistance de nos jours de ce type de structure fut pendant longtemps sujette à caution. Les chercheurs se perdent en conjectures quant à la signification profonde d’une telle réémergence : dépôt votif ? fonction apotropaïque ? manque de moyens ? méconnaissance des moyens actuels de médiation en archéologie ? tout cela à la fois? Nous ne nous permettrons pas de trancher ici, laissant à d’autres le soin de le faire.

brassempouyouillouille(crédit photo : page Facebook de l’espace muséographique de Brassempouy)

😉