Dans le cadre de la Fête de la science organisée avec le soutien de l’association des Amis d’Arnaga, une table ronde sur le thème « 100 ans d’électricité » aura lieu à l’Orangerie d’Arnaga, aujourd’hui, de 15 h 30 à 18 heures. En 1906, Edmond Rostand dîne à la lumière électrique et cent ans plus tard, c’est la lumière LED qui embellit les jardins de la demeure.Pierre Néron, archéologue industriel, a étudié le site pendant quatre ans et il racontera l’aventure de cette découverte avec son étonnement face à ces équipements inouïs : trois circuits électriques indépendants, des kilomètres de câbles encastrés, une puissance d’un demi-mégawatt ! Le scientifique avoue sa fascination à voir les piles toujours reliées au réseau.
Un plan dressé en 1902 signale une ligne électrique en bas du domaine et des cartes postales d’époque attestent de la présence de poteaux électriques. Comme un enquêteur, Pierre Néron replacera Arnaga dans l’histoire de l’électricité en ce début du XXe siècle, dans le monde et au Pays basque. Ce travail d’archéologie industrielle l’amène à considérer Arnaga comme un lieu unique en France, voire même en Europe, un « Pompéi de l’électricité ».
Retrouver la magie
Le docteur Yannick Deshayes travaille au sein du laboratoire de l’intégration du matériau système de l’université de Bordeaux. Après un historique sur les différentes sources de lumière, il dressera un tableau des technologies actuellement mises sur le marché et donnera quelques éléments de compréhension du fonctionnement de l’éclairage à LED et terminera par les développements en cours.
À cette table ronde, participera également Bixente Goytino, professeur de physique et conseiller municipal de Cambo-les-Bains en charge du développement durable qui présentera le nouvel éclairage des jardins d’Arnaga.
Demain, de 10 h 30 à 11 h 30 et de 15 à 16 heures, dans l’Orangerie, la villa propose de retrouver l’émerveillement des premières heures de l’arrivée de l’électricité par des expériences de magnétisme et d’électrostatisme de « magie électrique » avec des instruments reconstitués à l’identique.
Le public fera ensuite des objets mettant en œuvre cette « magie » réalisant ainsi des outils d’expérimentation ludiques.
Nous souhaitons faire un peu de pub à un jeune chercheur en archéologie/numismatique : il s’agit d’Eneko Hiriart, jeune homme passionné et passionnant qui a soutenu sa thèse intitulée Pratiques économiques et monétaires entre l’Ebre et la Charente (Ve s. – Ier s.a.C.) en 2014 à Bordeaux 3-Ausonius. Il propose ses services en SIG, DAO, expertises numismatiques, fouilles etc. à travers son site internet ArchéoGraphie : http://www.archeographie.fr/
Nous vous parlions il y a quelques jours du cas de Didier Vignaud. Le verdict est tombé : 1 an de prison ferme et 10 000 euros d’amende pour espionnage. Didier Vignaud, ingénieur, est aussi un des archéologues non professionnel les plus actifs de la région Aquitaine. Spécialisé sur le peuplement antique des Landes, notamment la production de poix romaine et les habitats secondaires en contexte rural, il est l’auteur de près d’une vingtaine d’articles dans des revues spécialisées. Il a fait appel de son jugement et à l’heure actuelle, il ne sait toujours pas s’il sera effectivement rejugé. Il peut à tout moment être incarcéré. Il est urgent que son cas soit connu pour que les pouvoirs publics agissent en sa faveur. Vous aussi, lectrices et lecteurs du blog, vous pouvez agir pour lui : signez la pétition
Le Patrimoine antique de la région de Saint-Sever (sud des Landes) est à l’honneur le samedi 30 Mai. Voici le programme complet de cette journée pleine de promesse pour partir à la découverte de la romanité de la Novempopulanie méridionale.
Le quotidien Sud Ouest s’est fait l’écho il y a quelques jours de la campagne de fouilles entreprise par l’archéologue lot-et-garonnais Philippe Jacques. Cette recherche s’inscrit dans une volonté de contextualisation de l’urne funéraire du Premier Age du fer mise au jour accidentellement il y a quelques mois d’une part et d’autre part, compléter les données sur l’occupation du sol dans ce secteur dans des périodes anciennes (source : http://www.sudouest.fr/2014/12/05/dune-du-pilat-40-siecles-d-histoire-dorment-sous-le-sable-1758997-6072.php). Voici donc la copie de l’article paru :
Sous la Dune du Pilat, 40 siècles d’histoire
Un important chantier de fouilles archéologiques mené fin octobre sur la dune du Pilat, sur la commune de La Teste-de-Buch, apporte un nouvel éclairage sur la manière dont les hommes ont occupé ce lieu en deux époques bien distinctes
Des enfants nus qui se roulent dans le sable, se régalent en riant de la douceur ensoleillée d’un début d’automne incroyablement chaud. À la veille du week-end de la Toussaint, une foule de vacanciers, avides de ces miraculeuses prolongations estivales, s’est installée au pied de la dune du Pilat, en contrebas du célèbre hôtel-restaurant La Co(o)rniche.
Mais très vite le regard est attiré par une scène a priori incongrue: une pelleteuse en marche, au milieu d’un important chantier de fouilles que délimite un périmètre de sécurité. Depuis le 20 octobre et pour une durée de quinze jours, une petite dizaine d’archéologues bénévoles est au travailsur deux niveaux bien distincts.
24 siècles en quelques mètres
Quelques mètres de dénivelés seulement séparent les deux équipes. Quelques mètres… qui enjambent 24 siècles d’histoire. « Ici, vous êtes au VIIe siècle avant notre ère et, si vous rejoignez l’équipe du haut, vous arrivez au XVIIe siècle« , sourit Pierre Regaldo, responsable du département de la Gironde au Service régional d’archéologie (SRA) de la Drac Aquitaine, de passage sur le site.
Au total, ce sont quatre paléosols principaux (des niveaux de végétations fossilisés par l’accumulation des sables dunaires, ndlr) qui s’étagent du pied au sommet de la dune : le premier, au niveau actuel de la mer, nous ramène 4 000 ans en arrière environ; le deuxième, un millénaire avant notre ère ; au troisième paléosol, nous voici déjà au XVIIe siècle tandis que le paléosolIV correspond à l’ensemencement du XIXe ; il est couvert par d’autres sables dunaires menant jusqu’à aujourd’hui. Ces différentes strates sont autant d’étapes marquantes de l’édification de la dune. Plus on grimpe et plus on avance dans la frise chronologique.
Vision globale
Cette campagne de fouilles automnale menée sous l’égide du SRA explore les paléosols II et III sur une surface importante : c’est la première fois que la dune du Pilat est aussi largement ouverte. « Jusqu’à présent, on n’avait fouillé que de petites surfaces. Mais ça ne suffisait plus. Là, on a une vision globale de plusieurs sites », explique Philippe Jacques, archéologue amateur, spécialiste de la dune qu’il explore depuis trente-cinq ans. De nouveaux moyens techniques ont également été mis à l’épreuve puisque c’est la première fois qu’une pelle mécanique intervient en milieu dunaire, avec succès.
« Finalement, la Dune du Pilat a toujours attiré par son économie : le sel, la résine, et maintenant le tourisme », Philippe Jacques.
Que révèle ce nouveau chantier ? Arrêtons-nous au deuxième, où de petits tessons de céramique et deux trous de poteau indiquant l’édification d’une maison à cet endroit confirment l’existence pressentie d’un atelier de production de sel datant de l’âge de fer (environ huit siècles avant notre ère). « Il existait ici une lagune, autour de laquelle s’est développée l’occupation humaine, précise Pierre Regaldo. La question qui se pose à nouveau est celle du caractère périodique de l’habitat. Car le travail du sel ne se fait pas à toutes les saisons. Mais il pouvait s’agir de séjours de longue durée. »
Urne et coquilles d’huîtres
La découverte d’une urne funéraire, l’hiver dernier, apparaissait dans ce contexte décisive. Datée de l’âge de fer, elle posait en effet la question de la présence éventuelle d’une nécropole, et tendait à accréditer la thèse d’un habitat sédentarisé. « Mais, à ce jour, l’urne est toujours orpheline« , indique Pierre Regaldo, qui rappelle : « Une urne ne fait pas une nécropole. » Quant aux analyses réalisées sur son contenu, elles ont révélé qu’il s’agissait des restes calcinés d’une personne de plus de 30 ans, souffrant d’arthrose.
Avançons dans cet incroyable chantier qui bouleverse tous nos repères spatio-temporels… Un peu de grimpette et nous voici dans la seconde moitié du XVIIe, comme l’atteste la monnaie de Louis XIV retrouvée. Mais la découverte majeure en cet endroit est cette quantité considérable de coquilles d’huîtres, qui exclut l’hypothèse de la seule consommation par les habitants.
Chaque année, la dune dévore une surface de 8 000 m2″Il y avait sans doute autour de ces coquillages une activité commerciale, avance Philippe Jacques. On était ici au milieu de la forêt, à proximité du rivage. Ce qu’on savait déjà, c’est qu’on y récoltait la résine. On savait aussi que la pratique de la pêche existait comme activité annexe. Mais ces coquilles, c’est nouveau. »
Le sel, la résine et le tourisme
À l’époque, un bassin permettait aux bateaux de s’ancrer et « tout ce qui était produit repartait par bateaux. C’était bien plus simple que de traverser la forêt ». Les coquilles vont désormais être étudiées pour y découvrir d’éventuelles traces de découpe, de décorticage. « Finalement, la dune du Pilat a toujours attiré par son économie : le sel, la résine, et maintenant le tourisme », sourit Philippe Jacques.
Depuis la fin du chantier, le sable recouvre à nouveau l’intégralité des deux sites. « C’est aussi l’avantage de ce lieu, note Pierre Regaldo. Le sable recouvre tout. Et préserve tout. » Et, en attendant les résultats des analyses de prélèvements, les archéologues ont déjà en tête de prochaines fouilles, menées sans doute plus au sud, après les tempêtes hivernales qui révéleront immanquablement de nouvelles empreintes de l’occupation par l’homme d’un lieu d’exception.