Une association veille sur le Patrimoine ancien d’Agen et c’est tant mieux : aujourd’hui dans le quotidien Sud Ouest, un article traite de l’association La Mirande (source : http://www.sudouest.fr/2014/04/23/la-mirande-joue-les-sentinelles-de-l-urbanisme-1533271-3603.php). Espérons que certains de leurs combats se soldent par une victoire (nous pensons notamment à l’oppidum de l’Ermitage). Quand il y a défaillance des collectivités territoriale dans ce qui constitue pourtant une de leurs missions (et parfois pour des raisons peu avouables), heureusement que le tissu associatif prend le relais dans beaucoup de régions. Las, toutes les associations n’ont ni les mêmes moyens (notamment humain), ni le même écho, certains manquant même de sérieux ou de respectabilité (il y a des combats d’arrière-garde aux relents nauséabonds). Mais toutes doivent assumer à la fois le rôle de garde-fou et celui de témoin pour que dans le pire des cas, la mémoire des lieux, des terroirs puisse être transmise pour les générations futures.
Aperçu de l’article :

La Mirande joue les sentinelles de l’urbanisme

L’association veille au grain ou plutôt aux coups de pelleteuse qui ne respecteraient pas le patrimoine.

La Mirande joue les sentinelles de l’urbanisme
Si l’association se satisfait que le jardin de l’hôtel Hutot de Latour ait été préservé, elle reste dubitative quant à la réalité du projet. © Photo

photo archives « so »

valérie deymes

v.deymes@sudouest.fr

Elle vient régulièrement faire entendre sa voix sur les projets d’aménagement d’Agen et plus largement du Pays de l’Agenais. Une voix qui amène souvent la contradiction, qui pose des mises en garde et qui avance des préconisations. Elle, c’est l’association La Mirande. Certains décideurs peuvent la regarder de travers, voyant dans cette structure associative attachée au patrimoine, un spectre passéiste prompt à s’opposer à tout projet de modernité. Une ambition dont se défendent Michel Couderc, président de La Mirande et Chantal Dutrey, secrétaire. « La Mirande n’est pas l’association qui défend les vieilles pierres ! Mais une association qui défend un patrimoine inséré dans un environnement vivant modelé et respecté par les hommes. C’est donc un message futuriste que nous donnons et non passéiste. Nous nous battons contre les faux modernes. »

Mais trêve de justification… Quelles sont les préoccupations actuelles de la Mirande ?

1 L’accessibilité de la gare d’Agen

« Bon, c’est fait, on ne va pas revenir dessus : la verrière construite en prolongement de la façade de la gare d’Agen est ratée d’un point de vue architectural car inadaptée et trop volumineuse. Par contre, ce qui était capital dans l’aménagement, c’était l’adaptation de la gare. Or, elle a été agrandie à un moment où l’on va réduire sa fonction à une simple gare TER. Et le plus aberrant, c’est la non-accessibilité des quais », souligne Michel Couderc qui « craint que RFF et la SNCF ne tiennent pas leurs promesses en la matière. » La Mirande a proposé des solutions, à commencer par un accès aux quais côté canal latéral « en bloquant deux voies qui ne servent à rien et sur lesquelles peut être envisagée la construction d’une plateforme ». Parallèlement, c’est à la zone englobant le quartier de la gare jusqu’au Pin qu’elle s’intéresse. « Nous demandons la requalification de cette zone hors ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) afin d’aménager un quartier moderne mixte avec bureaux et habitat. »

2 Le plateau de l’Ermitage

La Mirande le redit : « On continuera de se battre pour ce plateau. » En voici les raisons.

La première invoquée par l’association, c’est que l’Ermitage est le berceau de la ville d’Agen. Et l’on reparle de l’oppidum qui a été l’objet ces derniers mois, au lieu-dit Tibet, de fouilles archéologiques préventives.

Fouilles ordonnées alors que la Ville et Agen Habitat ont un projet de lotissement sur le site. « Avant même d’avoir les résultats officiels de ces fouilles, la conservatrice régionale de l’archéologie a souligné le caractère exceptionnel du site tant au niveau du potentiel archéologique qu’au niveau patrimonial. Nous avons donc demandé à ce qu’il n’y ait aucune construction », poursuit Michel Couderc qui avance comme autres raisons de sauvegarde du plateau, « son caractère naturel appartenant à un ensemble du Pays de Serres dont les deux vallons à protéger sont Monbran et l’Ermitage » et son caractère agricole « dont les terres ne peuvent être déclassées d’un claquement de doigts pour être transformées en terrains à bâtir. »

3 L’hôtel Hutot de Latour

Bon là quand même la Mirande devrait avoir un motif de satisfaction. Le projet a été revu et corrigé et est sur les rails. « Oui nous sommes contents qu’il y ait eu une avancée mais nous continuons à croire que le programme engagé est disproportionné au regard du monument lui-même surtout lorsqu’on parle de la construction de deux bâtiments sur le site. La copie revue par l’architecte a été acceptée par le ministère et par la commission nationale des Monuments historiques. On a évité le pire à savoir que le jardin soit supprimé. Maintenant nous serons très attentifs à la protection de ce qui est classé à savoir la toiture, le bâti de l’hôtel, les terrasses et à l’intérieur, le grand salon, l’escalier et le salon de musique dans la tour de la poudre. On attend de voir si ce projet verra vraiment le jour… »

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