Le quotidien Sud Ouest revient sur la découverte et la mise en valeur d’un élément majeur du système défensif médiéval de la cité d’Orthez (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/08/le-fosse-moncade-a-25-ans-1608694-4329.php). Aperçu de l’article :

Le fossé Moncade a 25 ans

Des litres de sueur avaient été versés dans des conditions dantesques par une vingtaine de jeunes passionnés afin de faire voir la lumière à ce joyau historique.

Le fossé Moncade a 25 ans
S’il reste peu de vase dans le fossé, les archéologues de l’association Le Vieil Orthez nageaient dedans en 1989. © Photo

photo j-y P.

Juillet 1989, c’est le chantier autour de la tour Moncade. L’association d’érudition locale Le vieil Orthez est sur le point de faire sa plus grande découverte archéologique : un fossé maçonné daté du XIIe. De ce type, on en compte sur les doigts de la main en Europe.« Tout est parti d’une intuition de Thierry Issartel et Nicolas Sharf », explique Jean-Paul Lafont, membre de l’association et participant de l’aventure. « En apercevant une partie déblayée, ils ont su qu’il fallait creuser. Dès les premiers sondages du terrain, ils sont tombés sur ce fossé », ajoute Rafaël Delebarre, alors stagiaire venu d’Arras pour aider Le Vieil Orthez. « Quand on est arrivés, ce n’était qu’une décharge publique. »

Travail de pro en amateur

S’ensuivent trois semaines intenses de déblaiement en juillet. Les fouilles à Orthez se font alors en amateur. « Nous étions une vingtaine de jeunes de 18 à 25 ans à venir de toute la France. Une annonce avait été passée dans une revue d’archéologie. » Après une partie enlevée à la pelleteuse, « on extrayait la végétation et la terre à la main du fossé. Nous travaillions avec deux stagiaires en spéléologie, encordés pour enlever la végétation des remparts. » Mais la vase apparaît au fur et à mesure. Les conditions de travail sont dantesques. Lorsqu’il évoque ce problème, Jean-Paul rit jaune : « Nous en avions jusqu’à la taille, c’était nauséabond, on avait l’impression de vider une fosse sceptique ». Au moyen d’une pompe, ils l’évacuent peu à peu.

Ce chantier est toute leur vie à ce moment-là. « Nous avions installé des tentes autour de la bâtisse pour y vivre 24 heures sur 24. Nous étions transportés par l’excitation des recherches ». La Ville les fournissait en brouette, en pelle, truelles. Et pour les repas, « le restaurant municipal s’en chargeait ». La Direction régionale des affaires culturelles (Drac), nous a aidés financièrement. »

Ce fossé reste la plus belle découverte archéologique du Vieil Orthez.

Jean-Yves Paillé

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