A deux reprises parurent des actes de colloques liés à l’étude de l’environnement ancien de la Grande Lande. A deux reprises furent mises en avant les étapes principales de l’évolution de l’écosystème du plateau landais :
_ en 1984, PAQUEREAU M. M , Analyse palynologique de la tourbière de Bourricos (Landes), dans « La Grande Lande histoire naturelle et géographie historique », Actes du colloque de Sabres 27-29 novembre 1981, CNRS, 1984.
_ en 2011, FAURE E. et GALOP D., La fin du paradigme du désert landais : histoire de la végétation et de l’anthropisation à partir de l’étude palynologique de quelques lagunes de la Grande Lande, dans « De la lagune à l’airial, le peuplement de la Grande Lande », Actes du colloque de Sabres 8 et 9 Novembre 2008, Aquitania, 2011, suppl. 24.
Nous n’évoquerons pas d’autres publications moins détaillées mais dont les conclusions sont identiques.
Malgré des données collectées scientifiquement, avec méthode et des résultats clairs, on continue à lire sur internet les mêmes bêtises sur le passé de la forêt landaise, souvent dans des sites d’offices de tourisme et malheureusement dans des sites institutionnels dont l’argumentaire a été allègrement pioché dans les services communication d’entreprises du bois. Un peu comme si on voulait comprendre la prostitution en ne sollicitant que la parole des proxénètes !
Quelques exemples :
http://www.landes.chambagri.fr/fileadmin/documents_CA40/Internet/foret/historique-foret_landes.pdf
http://www.aquitaineonline.com/images/stories/Pdf_2015/origines-foret-des-landes.pdf
http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/nature-et-environnement/1374-foret-des-landes-de-gascogne.html
Donc, non, la forêt landaise n’a pas été détruite par des hordes barbares au IVe siècle, puis par on ne sait qui au XVe siècle, non les arbres dans les lignites de Laluque ne prouvent pas « l’antériorité » de la forêt landaise (les dinosaures de Charente prouvent l’antériorité de quoi alors ?) etc.
L’histoire de la forêt landaise, la vraie, c’est celle-là, tirée de l’article de FAURE et GALOP cité plus haut :
Evidemment, la croyance locale savamment entretenue par les premiers intéressés, selon laquelle l’arbre-roi des Landes a été de tous temps le pin, se retrouve contredite par les faits, puisque c’est le chêne qui a longtemps dominé, que ce soit dans des climats identiques au nôtre, voire dans des périodes plus humides comme durant l’Age du Fer. Et il n’y a qu’à observer les parcelles depuis la tempête de 2009 : quelle essence colonise rapidement l’espace ? Le chêne.