Cette année, l’archéologue landaise Brigitte Watier aurait fêté ses 70 ans. Sa mort précoce fut une grande perte pour l’archéologie régionale. Nous vous proposons de la découvrir à travers la notice qui lui est consacrée dans Mémoire des Landes – Dictionnaire biographique, publié sous la direction de Bernadette Suau en 1991 (p.303). L’auteur est J.-P. Suau :

WATIER (Brigitte) (Montaut, 14 novembre 1943 – Villenave d’Ornon, Gironde, 24 novembre 1988). Archéologue.

Ingénieur d’étude au Centre Interdisciplinaire d’Archéologie Analytique de l’Université de Bordeaux III. A une solide formation universitaire et littéraire (licence de lettres classiques à Paris et licence d’histoire de l’art et d’archéologie à Bordeaux), Brigitte Watier sut très vite allier une expérience et une compétence archéologique acquises de bonne heure sur le terrain. Formée dès 1969 sur les grands chantiers de fouilles bordelais (Saint-Seurin; Allées de Tourny; Saint-Christoly), la jeune archéologue landaise fut très tôt sensibilisée aux problèmes d’archéologie urbaine et à l’étude de la céramique antique qui allait devenir sa spécialité et son champ d’étude privilégié. D’ailleurs, son premier travail universitaire (1971) n’est-il pas consacré à l’étude des amphores funéraires de la nécropole de Saint-Seurin de Bordeaux, et son dernier article, posthume, à celles conservées au musée de Libourne? Sa double dominante, littéraire et archéologique, lui permit de publier, dans une langue claire, élégante et limpide, de nombreux rapports de fouilles ou des articles toujours concis, précis et d’une scrupuleuse rigueur scientifique. Ils sont dispersés dans des revues régionales ou nationales (Bulletin de la Société de Borda, Gallia, Aquitania, Archéologia, etc.).

A Dax, les fouilles de la Fontaine chaude (1976) et surtout celles de l’Îlot central -près de 4000 mètres carrés fouillés en 1978-1979 dans des conditions souvent très difficiles et pénibles- complétées par celles de la rue Cazade (1980), lui ont donné l’occasion de remettre en cause certaines interprétations d’érudits du XIXe siècle et de montrer l’évolution du tissu urbain antique depuis le premier noyau (époque d’Auguste), implanté sur le sommet de la terrasse alluviale, jusqu’à l’organisation de la ville close à l’intérieur des remparts bordant l’Adour. Brigitte Watier fut alors conduite à faire de nombreuses mises au point, aussi bien destinées aux archéologues professionnels et amateurs qu’aux enseignants, au grand public ou au simple touriste.

Membre correspondant pour les Landes de la Direction des Antiquités historiques depuis 1975, elle a aussi été amenée à intervenir, officiellement et bénévolement, pour la période gallo-romaine et le haut Moyen Age. Ses nombreux contacts personnels sur le terrain, avec de simples particuliers ou des associations locales, firent toujours l’objet d’un rapport administratif. Citons par exemple, en dehors des grands chantiers dacquois, les interventions de sauvetage ou les contrôles ponctuels effectués à Serres-Gaston en 1974, Brocas-les-Forges, Brocas (Montaut) et Gouts en 1975, Pujo-le-Plan en 1977, Aire-sur-l’Adour, Rivière, Bonnegarde (Sarbazan) et Saint-Paul-en-Born en 1981, Miramont-Sensacq en 1982, Carcen-Ponson, Pujo-le-Plan, Saubagnac, Hinx, Saint-Pierre-du-Mont et Arengosse en 1984, Biganon en 1985, Beylongue et Bahus-Juzanx en 1987.

Intéressée à la fois par les problèmes historiques d’occupation du sol et par la connaissance de la culture matérielle antique, B. W. collabora enfin à l’étude scientifique des Plans d’Occupation des sols Historiques et Archéologiques d’Aquitaine consacrés à Aire-sur-l’Adour (1982) et à Dax (1986). Les hasards de la vie et une cruelle maladie n’ont pas permis à cette jeune archéologue chalossaise, qui se dévoua sans compter pour la sauvegarde du Patrimoine landais, de créer à Dax le véritable musée régional à vocation archéologique dont elle rêvait; mais elle eut au moins la joie, peu de temps avant sa mort, d’avoir participé activement à l’aménagement de la crypte archéologique de l’Îlot central, et d’avoir organisé, avec Jean-Claude Merlet, une remarquable exposition sur « Dax et ses origines ».

Voici maintenant un tour d’horizon de ses publications. Il en manque quelques unes, mais la majeure partie est dans cette liste (présentation par ordre chronologique) :

Les amphores funéraires de la nécropole de Saint-Seurin, à Bordeaux. Restauration et étude typologique / Brigitte Watier. – Paris : Editions J.B. Baillère, 1973. – ( L’Information d’Histoire de l’Art ; 3. – p. p. 113-118 : photogr. ).

Col et fragments d’amphores trouvés dans le sous-sol landais / Brigitte Watier. – Dax : Société de Borda, 1975. – p. 146-173 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 2. – ISSN 0337-0267).

Amphores d’époque romaine trouvées dans l’Adour à Cauna / Brigitte Watier . – Dax : Société de Borda, 1976 . – p. 295-317 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 3 . – ISSN 0337-0267) .

Découverte de l’état romain de la Fontaine Chaude de Dax, suivie d’une étude de la piscine chaude à Dax / Brigitte Watier, Marc Gauthier, Daniel Nony et Jean-Luc Tobie. – Dax : Société de Borda, 1977. – p. 301-325 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 3.- ISSN 0337-0267).

Procès-verbal de séance du 20 juin 1979 / Gérard Desmoulins ; avec la collaboration de Brigitte Watier et de Jean Peyresblanques. – Dax : Société de Borda, 1979. – p. 465-468. – (Bulletin de la Société de Borda ; 3. – ISSN 0337-0267).

Premiers résultats des fouilles de l’îlot central à Dax (1978-1979) / Brigitte Watier. – Dax : Société de Borda, 1979. – p. 227-255 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 396. – ISSN 0337-0267).

Dax, les vestiges monumentaux d’un temple romain : dossier Aquitaine / Brigitte Watier . – Dijon : Faton, 1981 . – (Archeologia ; n°158, septembre 1981. – p. 28-35 : ill. – ISSN 0570-6270) .

Plans d’occupation des sols historique et archéologique d’Aquitaine : II : Aire-sur-Adour / Bernadette Suau, Jean Cabanot et Brigitte Watier ; sous la direction de Jean-Bernard Marquette.- Bordeaux : Université de Bordeaux III, Centre de Recherches sur l’Occupation du Sol et le Peuplement E.R.A. 443, Institut d’Histoire, 1982.- tome 1 : 166 p., cartes ; tome 2 : 110 p., ill.

Le gallo-romain dans les Landes / Brigitte Watier. – Bordeaux : Centre Régional de Documentation Pédagogique Aquitaine, 1985. – (Photothèque Pédagogique. – 53 p. : ill.). – ISBN 2-86617-209-4.

Amphores d’époque gallo-romaine à Mont-de-Marsan (Landes) / Brigitte Watier . – Dax : Société de Borda, 1986 . – p. 361-388 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 4 . – ISSN 0337-0267) .

Plans d’occupation des sols historique et archéologique d’Aquitaine : III : Dax / Bernadette Suau, Brigitte Watier, Jean Cabanot et Jean-Claude Merlet ; sous la direction de Jean-Bernard Marquette.- Bordeaux : Université de Bordeaux III, Centre de Recherches sur l’Occupation du Sol et le peuplement UA 999,Institut d’Histoire, 1986.- tome 1 : 550 p., ill. ; tome 2 : 272 ill., table des ill.

Un pourrissoir médiéval dans l’église N.D. de Saubion (Canton de Saint-Vincent-de-Tyrosse) / Brigitte Watier et Francis Hirigoyen. – Dax : Société de Borda, 1986 . – p. 243-258 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 2 . – ISSN 0337-0267) .

Une fosse du Haut-empire avec dépôt rituel / Brigitte Watier . – Dax : Société de Borda, 1986 . – p. 53-70 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 1 . – ISSN 0337-0267) .

Dax, les ruines romaines de l’ïlot central : visite de la crypte archéologique / Brigitte Watier. – Dax : ville de Dax, 1987. – 36 p. : ill.

Dax et ses origines. Dépôt des bronzes. Découvertes archéologiques récentes [Exposition Musée de Borda à Dax en juin 1988] / Jean-Claude Merlet et Brigitte Watier ; avec la collaboration de Brigitte Derion et Jacques Santrot. – Dax : Ville de Dax, 1988. – 110 p. : ill., bibliogr.

Deux amphores de M. Porcius trouvées à Dax : les marques, leur contexte et le mobilier d’accompagnement / Brigitte Watier . – Dax : Société de Borda, 1988 . – p. 37-55 : ill. – (Bulletin de la Société de Borda ; 2 . – ISSN 0337-0267) .

Fouille de sauvetage sur le site antique de Bidon, commune de Bonnegarde (Landes) / + Brigitte Watier. – Pau : Groupe Archéologique des Pyrénées Occidentales ; Centre de Recherches Archéologiques sur les Landes ; Fédération Archéologique des Pyrénées Occidentales et des Landes, 2004. – (Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes ; 23. – p. 181-188 : ill. – ISSN 1245-494X).

L’ancienne mairie sera transformée en résidence

La municipalité cède des bâtiments communaux à des particuliers. L’opposition vote contre.

L’ancienne bibliothèque, qui fut la mairie de Mont-de-Marsan de 1846 à 1946, sera cédée à des particuliers pour la somme de 255 600 euros.

L’ancienne bibliothèque, qui fut la mairie de Mont-de-Marsan de 1846 à 1946, sera cédée à des particuliers pour la somme de 255 600 euros. (Photo Nicolas le lièvre)

La suite du Conseil municipal de jeudi dernier a permis, à nouveau, à l’opposition de batailler avec les élus majoritaires sur la question des « bijoux de famille » déjà évoquée dans le passé. C’est-à-dire la vente du patrimoine bâti détenu par la commune. La Ville ayant décidé de céder ainsi à des particuliers l’ancienne bibliothèque, située au 4, place Charles-de-Gaulle, c’est Jean-Michel Carrère (PS) qui s’est levé pour combattre cette idée.

« Avant d’être la bibliothèque, c’était l’ancienne mairie, qui faisait vraiment partie de l’histoire de la ville, s’est-il offusqué. L’immeuble a, en effet, abrité l’hôtel de ville de 1846 à 1946. Il comprend des caractéristiques architecturales particulières, dont une fresque sur un de ses murs. Nous nous opposons à cette décision, qui de plus va créer une nouvelle résidence. Pour nous, ce n’est pas comme cela que l’on va contribuer à dynamiser ce quartier du centre-ville, qui en a bien besoin. »

Repeupler le centre-ville

Hervé Bayard (UMP) objecte qu’au contraire, « cela va permettre de repeupler le centre-ville, qui s’est beaucoup dégarni ces dernières années. Ce sera la meilleure manière de lui redonner vie. Des familles vont y habiter, vont contribuer au dynamisme en allant consommer dans les commerces locaux. »

Sans les huit voix de l’opposition, la municipalité a donc prévu de céder, pour 255 600 euros (alors que la dernière estimation du service des Domaines était de 300 000), ce bâtiment de 782 m² répartis sur un rez-de-chaussée, deux étages et un sous-sol.

Les repreneurs – trois associés – veulent y aménager six appartements : deux T2 de 54 m² environ, un T3 (84 m²) et trois T4 (125 m² chacun). Seule consolation pour l’opposition : Hervé Bayard estime que, l’un des repreneurs étant une architecte, le bâtiment (non classé) et ses volumes, dont la façade dotée d’une horloge, ne seront pas dénaturés. (…)

source : http://www.sudouest.fr/2013/04/01/l-ancienne-mairie-sera-transformee-en-residence-1011436-710.php (article de Jean-Louis Hugon)

Il est bien entendu dommage qu’un tel bâtiment, intimement lié à l’Histoire de la ville de Mont-de-Marsan, connaisse une telle évolution. Nous sommes réservés quant à l’excuse du besoin de logement. Le problème de logement en centre-ville n’est pas un problème de disponibilité de lieux (pour s’en convaincre, voir combien de temps en moyenne reste à louer n’importe quel appartement dans les résidences proches de l’hyper-centre) mais de prix des loyers, surestimés en général à Mont-de-Marsan (et à Dax, pas de jaloux!) comme le rappelle le dossier consacré au logement dans le Sud Ouest dans le dernier Nouvel Obs. S’il y a une urgence, ce n’est pas de créer de nouveaux logements, mais bien de faire en sorte que les logements déjà existants puissent être loués à des prix décents.

Reste ce bâtiment : de quelle manière va-t-il évoluer? En quoi le fait qu’une architecte fasse partie des repreneurs est une garantie suffisante contre le n’importe quoi quand on sait que même des architectes DPLG ont parfois cautionné le pire en la matière?

Le blog compte différentes catégories. Nous vous proposons de vous les présenter afin de vous familiariser avec elles :

_ Archéo.admin : cette catégorie vous permettra de lire des posts relatifs au fonctionnement de l’archéologie d’un point de vue administratif ou méthodologique.

_ Coups de burins : sous cette appellation un peu curieuse renvoyant directement au geste du tailleur de silex achevant d’aménager son burin d’un coup sec et bien placé se cachent en fait les billets d’humeur(s)…

_ Dématérialisations : aujourd’hui, il est courant dans la Culture de parler de dématérialisation. C’est un mot pompeux pour dire que l’on numérise de la documentation. Bref, cette catégorie fera votre bonheur si vous êtes ici pour télécharger ou consulter des documents.

_ Old is good : une bien curieuse phrase en anglais qui masque en fait une catégorie destinée à faire connaître des ouvrages ou des articles déjà anciens mais ô combien d’actualité tant leur niveau est bon.

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