Les samedi 5 et dimanche 6 octobre, le Centre de recherches et d’études scientifiques du Pays basque, Ikuska, organise à Urepel (Basse-Navarre) un colloque d’archéologie antique sur le thème « Archéologie romaine en Pays basque, état de la question ».

Les horaires seront les suivants : le samedi 5 octobre, accueil à 9 heures ; début des communications à 9 h 30 ; repas à 13 heures, reprise à 15 heures ; fin du colloque à 18 h 30. Les horaires et les lieux de rendez-vous de la randonnée culturelle du dimanche 6 octobre seront fixés lors du colloque.

Pour tout renseignement : ikuska@free.fr, tél. 06 80 98 40 20.

 

Ce croisé venu de Morlaàs

Moins connu que Fébus, un autre Gaston a pourtant vécu une vie aventureuse et a durablement marqué le Béarn. C’était au XIIe siècle, pendant le temps des croisades en Terre sainte.

Il faut l’imaginer dans cette folle chevauchée qui n’avait qu’un but : Grenade. Alphonse Ier d’Aragon à ses côtés, 3 000 à 5 000 chevaliers chrétiens venus de France et d’Espagne, pénétrant la péninsule aux mains des almoravides. Grisés, sans doute par les premières victoires qui avaient vu le roi d’Aragon, et son expérimenté voisin béarnais reprendre aux Maures Saragosse, puis Tudela, Borja, Tarazona, Soria…

Une sorte de première reconquista qui ne portait pas ce nom, et qui en engendra d’autres. À la tête de ce « bataillon d’Espagne », il y avait donc Gaston IV de Béarn, aux exploits déjà chantés dans sa vicomté comme en Aragon, où il fut fait « gouverneur de Saragosse » pour avoir contribué à reprendre la ville, avec Alphonse, toujours.

La gloire et la foi

Est-ce la gloire qui le fait ainsi chevaucher « trasmontes », loin de Morlàas, sa capitale ? Sans doute un peu, même si le chevalier qui porte déjà le nom de « croisé » l’a déjà rencontrée, loin de ses montagnes. C’était en 1099, à Jérusalem. Gaston était parti avec tant d’autres chevaliers gascons, derrière Raymon de Toulouse, aux côtés des Normands, conquérir la ville sainte.

C’est par sa maîtrise des armes de siège, qu’il s’est fait un nom là-bas, en Terre sainte. Il n’avait alors pas 30 ans.

Est-ce la foi, qui le pousse à cette incroyable expédition de plus de 700 kilomètres à travers les terres musulmanes de la péninsule ? Sans doute encore, puisqu’il a contribué à la création de ces fraternités qui unissaient les chevaliers aux côtés du roi d’Aragon, sans les obliger à faire vœu de chasteté et de pauvreté. Et puis, ils ne sont pas nombreux à avoir pris part à deux croisades dans leur vie, le pape Gelase II ayant déclaré « croisade » la prise de Saragosse en 1118.

En cette année 1025, le roi et le vicomte rêvent cette fois de reprendre Grenade, persuadés que les Mozarabes (1), leur ouvriront les portes de la ville. Ils partent donc en territoire maure, au secours de ces chrétiens d’Espagne du sud dans une « chevauchée fantastique qui les conduisit, après avoir contourné Valence, Murcie, Grenade et Cordoue, jusque sur les bords de la Méditerranée. Ils en revinrent chargés de butin et de gloire, mais après avoir usé inutilement leurs forces », rappellent les historiens Pierre Tucoo-Chala et Pierre-Louis Giannerini dans le très beau livre « Aragon, terre d’aventures » (2).

La tête au bout d’une pique

Mais après le temps des conquêtes vint le temps des défaites, rappellent les deux auteurs. C’est au cours de sa chevauchée dans la péninsule que Gaston IV a perdu la vie. On ne sait pas trop où, mais très certainement en mai 1031. Selon bien des historiens, celui que les chroniqueurs arabes appelaient « l’Émir des chrétiens » eut la tête coupée, promenée sur une pique à travers Grenade. Une forme de gloire, finalement, tant l’homme avait fait parler de lui jusqu’à Marrakech…

Son corps fut finalement restitué aux Français contre une forte rançon. Il a été ensuite inhumé dans la basilique Nuestra Señora Del Pilar de Saragosse, où il fut perdu au fil des siècles. Son oliphant d’ivoire est cependant toujours conservé à la Basilique du Pilar.

(1) Les « Mozarabes » étaient les chrétiens qui vivaient dans l’Espagne musulmane médiévale. (2) J & D Éditions, 1996. A lire aussi : « Quand l’Islam était aux portes des Pyrénées », J & D, 1993, de Pierre Tucoo-Chala.

Article de Nicolas Rebière paru dans Sud Ouest le 14/08/13. Source : http://www.sudouest.fr/2013/08/14/ce-croise-venu-de-morlaas-1140956-1147.php

Si vous êtes en train de lire ce blog, c’est qu’en principe, le Patrimoine de votre région vous intéresse -à moins que votre passage ici ne soit lié à un caprice des moteurs de recherches et à une indexation hasardeuse-.

A moins que ce ne soit déjà le cas, nous vous recommandons d’intégrer le réseau associatif des sociétés savantes régionales afin de vous permettre non seulement de vous tenir au courant de la vitalité des recherches locales, mais aussi éventuellement de vous permettre de publier sur un sujet qui vous intéresse.

En Aquitaine, quel que soit le département où vous vous trouvez, il y en aura au moins une pour satisfaire votre curiosité. Wikipédia en dresse une liste non exhaustive : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_soci%C3%A9t%C3%A9s_savantes_d%27histoire_et_d%27arch%C3%A9ologie_en_France

Créée en 1876, la Société de Borda est aujourd’hui forte d’environ 1200 adhérents, soit une des plus importantes du Sud-Ouest. Chaque trimestre, elle publie un bulletin, regroupant des articles richement documentés (illustrations en noir et blanc et en couleur) sur des thématiques aussi diverses que l’Histoire, la Géographie, la Botanique, la Géologie, l’Archéologie, le Folklore etc. en relation avec le département des Landes. Hélas, beaucoup de landais, surtout à Mont-de-Marsan et ses environs, imaginent que la Société de Borda née et basée à Dax, n’est qu’un regroupement d’érudits dacquois vieillissant devisant entre eux du Patrimoine de Dax. Que nenni! Si la Société de Borda est bien née à Dax, la grande majorité des articles publiés ne traitent pas de Dax. De plus, la Société de Borda tient des réunions mensuelles publiques et gratuites un peu partout dans les Landes avec des conférences en relation avec la commune d’accueil ou son terroir proche. Enfin, si effectivement, à l’instar des sociétés savantes en général, la moyenne d’âge des adhérents et élevée, le Président actuel -et une bonne partie des membres du Conseil- a moins de 60 ans. Par ailleurs, des étudiants présentent régulièrement leurs travaux au cours des réunions mensuelles ou assistent en spectateurs à ces dernières.

L’adhésion se fait par paiement d’une cotisation annuelle qui donne droit à réception des bulletins trimestriels. Alors, n’hésitez plus, agissez pour votre Patrimoine et la sauvegarde de la mémoire de votre terroir et adhérez à la Société de Borda!

Lien : http://www.societe-borda.com/

 

Post Scriptum : nous avons rédigé ce billet en réaction d’une certaine manière à des « landais » du pays de Maremne vus dans un reportage récemment sur la chaine M6 (la rediffusion en ligne du reportage : http://www.m6replay.fr/emissions/#/zone-interdite/11305138-invasion-de-touristes-quand-les-habitants-se-revoltent). Ils se prétendaient landais, fiers de leur « identité », rejetant touristes et tout ce qui n’était pas à leurs yeux « landais », n’hésitant pas à dégrader des véhicules ou limitant finalement leur seule vision du Patrimoine local à des vagues et des bouts de plage qu’il faudrait à tout prix défendre contre d’improbables envahisseurs. Nous doutons fort qu’avec une telle optique, ces personnes adhérent un jour à la Société de Borda comme action « positive ». Mais il nous est apparu important de montrer aux lecteurs de ce blog que l’on peut aussi aimer un terroir et agir intelligemment. Les Landes n’ont aucune historicité, c’est un territoire créé de toute pièce arbitrairement à la Révolution. Tout en rejetant toute forme de xénophobie et de localisme, s’il avait été juste d’un point de vue historique de mettre en avant un territoire, ces bien tristes sires auraient été bien avisés de parler éventuellement de Gascogne. Mais quand on voit que les plaques d’immatriculation 32 (Gers) étaient arrachées au même titre que des plaques plus lointaines, on comprend à quel point leur connaissance de l’identité landaise, de l’Histoire de leur terroir est proche du néant. Même le chant qu’ils ont entonné n’était pas l’hymne landais pourtant bien connu dans le département, chanté par les anciens dans les réunions de famille ou à un comptoir de bistrot après une partie de quille ou de belote.

Comme vous avez pu le remarquer, lecteurs adorés, le blog du Club s’est octroyé une pause estivale. Non en raison des fortes chaleurs et de la surchauffe induite de nos disques durs et de nos chers cerveaux, mais par manque de temps des uns et des autres. N’ayez crainte, ô courageux internautes dont les mains moites humectent goutte après goutte vos claviers d’ordinateurs, vous faisant prendre le risque conséquent d’un choc électrique (l’écran tactile d’une tablette est à ce titre une option à envisager), n’ayez crainte, nous réalimentons votre blog préféré.

A l’occasion de la réalisation de l’exposition Six pieds sous terre, il y a 3000 ans : l’Age du Fer dans les Landes de Gascogne, une restitution 3D d’une nécropole protohistorique avait été rendue possible par l’étude approfondie de données de fouilles anciennes (fouilles de Bertrand Peyneau à Mios au début du XXe siècle) croisées avec des repérages de terrain récents (Marie Bilbao et Hervé Barrouquère). Menée par la plateforme 3D Archéotransfert, cette restitution était diffusée en continu dans l’exposition précédemment citée. Avec l’accord des commissaires de cette exposition, nous vous proposons de visionner ce travail unique jusque là en France pour cette période. La qualité est basse pour une raison évidente de charge du serveur :

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La réalisation d’un tel film permet de questionner la cohérence de certaines réflexions. En l’occurrence,  dans ce cas précis, le questionnement s’est porté à la fois sur le paléoenvironnement de la nécropole et sur les objets des trousseaux funéraires. Une fibule notamment, présentée dans l’exposition,  modèle inédit (même si proche typologiquement d’autres modèles) avait pu être réinterprétée dans sa morphologie originelle et restaurée en fonction grâce à sa modélisation 3D (rappelons que les objets déposés dans les sépultures protohistoriques sont souvent sacrifiés, c’est à dire tordus, parfois pilonnés ou coupés).