Comme au XVIIe siècle

La compagnie de Gascogne propose des reconstitutions historiques, notamment en bivouaquant

Ce n’est pas qu’ils n’aiment pas vivre au XXIe siècle, mais les membres de la compagnie de Gascogne ont besoin quelques fois de remonter le temps.

Ce qui les anime : installer un bivouac, retrouver une forme de simplicité loin de la ville et du train-train quotidien, et adopter un mode de vie correspondant à celui des siècles précédents. « J’aime le fait de vivre comme à une autre époque », confie Anne Couturier, la… couturière de l’association. « Ça me permet de me détacher d’une forme de matérialisme, de vivre plus lentement. Ici nous n’avons pas de montre, nous vivons au rythme du soleil, c’est calme. »

Pas de matériel électrique, mais du matériel d’époque. Des tentes en toile, un confort sommaire et bien sûr, pas de réfrigérateur. « Nous conservons des œufs, des légumes de saison et du fromage à pâte dure », détaille Emmanuel Médéah.

Fidèles à l’Histoire

De la tranquillité, mais pas de la paresse, car les membres de la compagnie de Gascogne font de la reconstitution historique parfaitement fidèle aux époques précédentes, rien n’est laissé au hasard. Pour cela, ils font beaucoup de recherches historiques. « Nous puisons nos informations à partir de textes ou de recherches archéologiques », explique Emmanuel Médéah dans sa tenue de militaire d’infanterie de 1635.

Armurier dans la vie, Emmanuel a commencé la reconstitution historique en 1994. « Je souhaitais simplement mettre en situation les armes que je restaurais. » Une porte d’entrée en forme de plongeoir. Depuis, la compagnie de Gascogne propose des reconstitutions historiques de plusieurs époques, du XVe siècle jusqu’à 1914.

Mais ils ne font pas cela dans leur coin. Présents à Lupiac le week-end dernier dans le cadre du festival d’Artagnan, ils ont pu montrer aux curieux la façon de vivre des soldats durant la guerre de Trente Ans. « Pour moi, le savoir ne vaut que s’il est partagé », analyse Emmanuel Médéah. « Ça permet notamment aux plus jeunes de mieux comprendre ce qu’ils ont appris à l’école. »

De nombreux voyages

Cette volonté de partage des connaissances a poussé la compagnie au-delà des frontières. Pays-Bas, Allemagne, Italie et bientôt Angleterre, la compagnie de Gascogne a fait du chemin. Avec parfois de drôles de surprises. « Une fois au Pays-Bas il avait beaucoup plu et nous nous sommes retrouvés dans 20 centimètres de gadoue », se souvient Emmanuel. « Mais j’ai aussi pu me rendre compte qu’en quelques minutes de pluie, l’équipement d’un mousquetaire devenait obsolète. »

Cette année, la compagnie de Gascogne va un peu moins voyager car Emmanuel et Anne préparent leur mariage. Pour la cérémonie, pas de tenue moderne, mais « une tenue de 1880, une de nos périodes préférées », confie le couple. Évidemment.

Article de Thomas Ortet paru dans Sud Ouest le 13/08/13. Source : http://www.sudouest.fr/2013/08/13/comme-au-xviie-siecle-1140093-2277.php

Pour les découvrir, rendez-vous ici : http://www.dartagnanchezdartagnan.org/#!la-cie-de-gascogne/c1vgo

Je ne résiste pas à l’envie de citer la fameuse tirade d’Edmond Rostand, placée dans la bouche de Cyrano de Bergerac dans la pièce du même nom (Acte II, scène 7) :

« Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-Jaloux;
Bretteurs et menteurs sans vergogne,
Ce sont les cadets de Gascogne !
Parlant blason, lambel, bastogne,
Tous plus noble que des filous,
Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-jaloux :

Oeil d’aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups,
Fendant la canaille qui grogne,
Oeil d’aigle, jambe de cigogne,
Ils vont, – coiffés d’un vieux vigogne
Dont la plume cache les trous ! –
Oeil d’aigle, jambe de cigogne,
Moustache de chat, dents de loups !

Perce-Bedaine et Casse-Trogne
Sont leurs sobriquets les plus doux;
De gloire, leur âme est ivrogne !
Perce-Bedaine et Casse-Trogne,
Dans tous les endroits où l’on cogne
Ils se donnent des rendez-vous…
Perce-Bedaine et Casse-Trogne
Sont leurs sobriquets les plus doux !

Voici les cadets de Gascogne
Qui font cocus tous les jaloux !
O femme, adorable carogne,
Voici les cadets de Gascogne !
Que le vieil époux se renfrogne :
Sonnez, clairons ! chantez, coucous !
Voici les cadets de Gascogne
Qui font cocus tous les jaloux »

 

Traces d’occupation vieilles de 80 000 ans

Mercredi dernier, le chantier des fouilles archéologiques des Chauzeys, situé sur la future déviation de Mussidan, était exceptionnellement ouvert au public. Les visiteurs, par dizaines, ont profité de cette journée organisée par le Service départemental d’archéologie, les Amis du musée Voulgre, l’office de tourisme et la Ville de Mussidan.

L’archéologue Jean-Pierre Chadelle, responsable du chantier, a situé le cadre géologique. Il a expliqué les différents mouvements du sol au fil des temps, avec l’alternance des périodes de glaciation et des périodes moins froides.

Sur le site des Chauzeys, deux périodes anciennes d’occupation humaine ont été mises en évidence : elles datent de l’Aurignacien (environ – 30 000 ans) et du Moustérien (- 80 000 ans). « Les vestiges mis au jour, des silex taillés, ont très peu bougé depuis 80 000 ans », explique Jean-Pierre Chadelle.

Les datations, impossibles au carbone 14, s’appuient sur les propriétés d’électro-luminescence et la mesure de la radio-activité de l’argile. Elles sont complétées par une analyse des grains de sable effectuée à l’université de Bordeaux.

Plan de travail à respecter

Au niveau technique, les fouilles débutent par l’intervention des pelleteuses, qui pèlent les sédiments par couches de 5 centimètres environ. Lorsque des amas de silex apparaissent, place alors au travail minutieux des archéologues. Munis de grattoirs, brosses, pinceaux, ils dégagent patiemment les silex taillés. Chaque gisement est précisément répertorié et situé sur le plan de ce terrain d’un hectare et demi.

Si les premiers sondages, réalisés en 2008 aux Chauzeys, laissaient envisager une occupation humaine ancienne de l’endroit, la surprise est venue de la mise en évidence d’une présence bien plus récente, remontant au Moyen Âge. Elle a été révélée notamment par d’anciens silos à grains enfouis dans l’argile.

Débutées en juin par le Service départemental d’archéologie, les fouilles se poursuivront jusqu’en novembre. Le public pourra à nouveau s’informer sur leur progression le 14 septembre lors des Journées européennes du patrimoine, et le 9 octobre à l’occasion de la Fête de la science.

Article de Bruno Boucharel paru dans Sud Ouest le 13/08/13. Source : http://www.sudouest.fr/2013/08/13/traces-d-occupation-vieilles-de-80-000-ans-1139962-1961.php

Entre Buch et Born, quatre villages engloutis

En trente ans, quatre cités sublacustres ont été découvertes entre 7 et 16 mètres dans les profondeurs du lac. Autrefois, il y avait là juste une rivière se jetant dans l’océan.

Avant Charlemagne, il n’y avait pas de lac entre La Teste et Sanguinet. Juste un cours d’eau, La Gourgue, qui s’évasait un peu, comme un estuaire, bougeait beaucoup, et filait vers l’océan. Charlemagne n’est pas pour grand-chose dans ce qui va suivre, c’est juste pour dater. 1 200 ans après l’empereur, dans les années 70, XXe siècle, des étudiants plongent dans le lac Cazaux-Sanguinet, qui devrait d’ailleurs s’appeler Cazaux-Sanguinet-Biscarrosse, sauf que Biscarrosse a eu le privilège exclusif d’un autre lac.

Les étudiants plongent vraiment très profond, enfin pour un lac. C’est le début d’une succession (profusion ?) de découvertes et de fouilles subaquatiques qui se poursuivent toujours. Car on a trouvé là rapidement trois, et récemment quatre, villages engloutis.

Cabanes sur pilotis

Ces bourgs antiques se situent en différents endroits et profondeurs du bec situé à l’est du lac. Juste là où l’on ne sait plus – on ne veut plus savoir – si les eaux sont landaises ou girondines, entre Buch et Born. Et dans cet espace improbable de sables, d’alluvions, de sédiments et de bordure océane, un premier village, Le Put Blanc, 700 ans avant J.-C., avec des cabanes sur pilotis, posées sur des marécages. On est bien avant l’ère chrétienne, sept siècles à attendre Jésus-Christ. Ici, les villageois pêchent, abattent des pins, parfois des chênes, et creusent dans leurs troncs des pirogues monoxyles, dans un seul bloc de bois. Puis le marais prenant le pas sur leur territoire, les pêcheurs sont allés bâtir ailleurs…

À la pointe de la pointe, c’est le hameau de l’Estey, au bord de la rivière antique dont le lit est parfaitement traçable, à plus de 11 mètres. Les artisans y travaillaient le fer, protégés par une enceinte de fûts de bois dont les parties les plus hautes mesurent jusqu’à 7 mètres. Jusqu’à la fin du Ier siècle.

Un pont de bois

Puis plus tard encore, Losa, village à proximité de la voie gallo-romaine. Pour l’atteindre, il fallait franchir un pont au-dessus de la rivière, dont une centaine de pieux serrés restent enfouis sous les eaux du lac. Les voyageurs faisaient étape ici, il y avait une mansio pour les accueillir, un fanum, petit temple dont les fondations subsistent. On y trouvait du goudron de pin, la pitance et la paillasse.

Losa était une des 372 voies recensées dans « L’Itinéraire d’Antonin », premier guide de voyage connu au monde et qui couvrait tout l’empire romain. Depuis le temps d’Auguste, qui a vu la déshérence de Losa gagné par les eaux, le sens de l’accueil le long de la voie littorale n’ a pas varié d’un iota. On est juste remonté de quelques étages. Après le IIIe siècle.

Vestiges d’un temple

Il y a cinq ans, le Cress (Centre de recherche et d’étude scientifique de Sanguinet) qui fouille officiellement depuis 1976, a découvert un quatrième village, Matocq, qui a détrôné, côté ancienneté, le Put Blanc. Matocq, à près de 16 mètres, dans un lac qui, au plus profond, atteint les 23 mètres.

Le Put Blanc, 3 hectares par 13 mètres. L’Estey, pas de traces d’habitations, mais des céramiques, des poteries typiques de la production locale, des fibules… Repêchées en quantité à 8 mètres de fond. Un site parlant. Losa, ville étape, avec ses assiettes, ses cruches, son mobilier urbain, et cet extraordinaire fanum de 12 mètres sur 10, admirablement conservé avec ses murs en garluche de presque 50 centimètres d’épaisseur. À peine à 100 mètres du rivage. C’est le premier des sites découverts, il y a près de trente-cinq ans, grâce à un biologiste, Paul Capdevielle, qui était aussi curieux et passionné d’histoire locale.

« 3 000 ans d’histoire, de l’âge de bronze à l’époque gallo-romaine » résume Bernard Maurin, le fondateur du Cress, qu’il a présidé pendant trente-deux ans. Ici, les archéologues sous-marins se régalent. Ils étudient en même temps l’évolution du cordon lunaire et 3 000 ans d’occupation et de migration humaines. Il faut juste savoir travailler avec un masque et des bouteilles.

Le musée d’archéologie sublacustre de Sanguinet abrite tout le matériel découvert au fond du lac. Et deux des 34 pirogues monoxyles. Des pirogues qui allaient sans doute sur la mer.

Mais pour rêver, il faut surtout lire le merveilleux « 3 000 ans sous les eaux » de Bernard Maurin. Où le savant devient poète.

Pour en savoir plus :Musée ouvert tous les jours, sauf mardi, de 10 h à 13 h et de 15 h 30 à 19 h. Place de la mairie à Sanguinet. 05 58 78 02 33. livre « 3 000 ans sous les eaux », Bernard Maurin. Ed. Gaïa, 1998. revue « Le Festin » n°23/24. vidéo YouTube, mots clés : plongée sanguinet geoffrey pops. Sur le site de l’INA : fresquesina.fr, mots clés : fouilles archéologiques Sanguinet. Internet www.landespublic.org, Interview de Bernard Maurin, mais passer par Google, le site est en accès réservé.

Article d’Is. de Montvert-Chaussy paru dans Sud Ouest le 12/08/13. Source : http://www.sudouest.fr/2013/08/12/entre-buch-et-born-quatre-villages-engloutis-1138927-2828.php

Comme le rappelle en commentaire de bas de page l’un de nous, il n’a en aucun cas été prouvé que les cabanes dont les restes ont été repérées étaient juchées sur pilotis. Les « pilotis » en question sont des poteaux, éléments courants des architecture protohistoriques à base de bois. S’ils sont bien fichés profondément dans le sol, ce n’est pas pour faciliter la suspension d’un plancher, mais bien pour maintenir fermement une charpente dans un sol meuble.

Les lacs alpins sont les lieux où la présence de villages sur pilotis a pour la première fois été suspectée pour le Néolithique en raison du grand nombre de poteaux qui émergeaient en période de sécheresse sur des sites archéologiques sublacustres. Aujourd’hui, on sait que les habitations dans leur écrasante majorité étaient bien situées en bordure des lacs et non au-dessus de l’eau. Les planchers présents étaient parfois surélevés (je parle toujours des sites alpins, pas de ceux de Sanguinet) pour maintenir une sorte de vide sanitaire à l’instar des maisons modernes, mais cela ne correspond plus à l’image traditionnelle développée il y a un siècle des maisons lacustres.

Pour contextualiser le site du Put Blanc, il y a eu une expo à Marquèze il y a un ou deux ans sur l’age du fer dans les Landes de Gascogne : « Six pieds sous terre… il y a 3 000 ans : Archéologie des Landes de Gascogne« . Voilà de la lecture : http://clubdubalen.fr/bibli/6pst.pdf

A lire aussi : « Archéologie en Buch et Born » par François Thierry, paru en 2002 et publié par la Société Historique et Archéologique d’Arcachon.

Enfin, concernant la Protohistoire et l’Antiquité dans les Landes, il convient de consulter Archeolandes le site internet du Centre de Recherches Archéologiques sur les Landes qui fait état des nombreuses recherches menées dans le département depuis bientôt 30 ans. Plusieurs dizaines d’articles sont à y télécharger.

Sous les sables, il y a un prieuré et une église

Sous la basilique Notre-Dame de la Fin des terres, il y a une autre église et un prieuré. Les ensablements ont fait monter le niveau du sol au fil des ans.

En ce temps-là, le Médoc était un Finistère mangé par le vent, le sel du large, l’océan, des escouades de sables, des pirates, des envahisseurs, des naufrageurs, des vases, des moustiques et toutes sortes d’autres choses assez terribles. Pour tout dire, on peut louer les Médocains d’avoir gardé la foi de Sainte-Véronique, parce que franchement, sans ça, leur pays aurait dû devenir un vrai désert. Là-bas, certains aiment croire que se trouvait le Noviomagus de Ptolémée, cetteprospère cité antique. Il faudrait leur expliquer que le géographe se fondait sur une erreur de mesure de la circonférence de la Terre. Laissons là cette querelle. Ce qui est sûr, c’est que la première ville, elle est ensevelie.

Une ville naufragée

Une ville comme épave, ça vous place pas mal dans le registre des insolites. Mais en même temps, ce n’est pas très étonnant. Le Médoc des origines n’a rien d’une langue de terre, c’est un archipel de petites îles entre sable et vase, piqué de semblants de gués souvent submergés. Le Médocain étant têtu comme un Breton, il a toujours reconstruit sur ces fondations rien moins que mouvantes. Avec en figure de proue une chapelle dédiée à Sainte-Véronique, témérairement posée sur les sables du rivage. On dit que la sainte femme, qui a essuyé le visage du Christ sur le chemin de croix et épousé Amadour, le saint du Roc, est venue avec de l’argile et du gazon. En vrai, elle a oublié le gazon, c’est Brémontier qui l’a enraciné, mais au XIXe.

Les bénédictins accourent au XIIe. Le bout du monde, n’est pas un lieu rêvé pour se retirer et prier ? Allez, une basilique, un prieuré, de l’huile de coude et la foi du sablier. Il faut que ça tienne, entre les marécages et l’océan parfois tout fou. Poètes ou mystiques, les moines baptisent leur église Notre-Dame de la fin des Terres. Et montent les fondations sur celles de l’oratoire de Sainte-Véronique, en piteux état. Quand Henri III d’Angleterre embarque vers Plymouth au port de Soulac en remontant de Bordeaux, il part d’un port d’estuaire, et non d’un port de mer. Au moins deux kilomètres d’alluvions séparent aujourd’hui le rivage du point de départ de la flotte anglaise… Le trait de côte ? C’est une hampe. Faite de blocs d’argile et de vase qui se déplacent au gré des tempêtes, dessinant des îles, les reliant, les naufrageant. Dire que les moines sont allés construire leur église là dessus… La dune de Lilhan ? Au bord de l’estuaire… Ah oui, un petit coup de maps, on a du mal à y croire, et pourtant…

Prieuré et église ensevelis

Par prosélytisme, passons sur 1622 et les ravages des parpaillots qui ont bien saccagé la basilique et le site, haut lieu du goupillon et voie historique du pèlerinage vers Saint-Jacques. Restons sur les méfaits de la nature. En quelques siècles, les sables accumulés ont fait grimper le niveau du sol de trois mètres, les fenêtres ont dû être transformées en portes et le rez-de-chaussée en crypte. En 1737, la basilique est une île. Et puis il y a les tempêtes. Les descriptions sont terribles, le bruit, le crissement des cristaux de sables, les grincements sordides. Un jour de 1744, après des jours de tempête, portes et fenêtres ne s’ouvrent plus. Entre l’ensablement et l’enfoncement des fondations dans un sol meuble, bientôt n’émerge plus que le clocher, qui devient le phare des marins. Très ennuyeux pour les pèlerins de Compostelle qui traversent l’estuaire à Talmont, et débarquent à Soulac, chez les moines. 1757, il est désormais impossible d’accéder à l’édifice, abandonné. Comme le village alentour. Les habitants fondent alors le Jeune Soulac, prudemment retiré dans les terres, à 2 kilomètres de là. Et construisent une nouvelle église. Pendant un siècle entier, on ne parle plus de cette basilique enfouie sous les sables, ni de son prieuré, ni de la chapelle désormais épave, ni même du village et des dizaines de maisons disparues.

Aucune certitude

Jusqu’aux travaux de Brémontier pour fixer les sables, la loi d’assainissement de 1857 et l’entêtement du cardinal Donnet à sauver l’église et surtout le reliques de Sainte-Véronique. Première messe en 1860. On reconstruit un prieuré, l’autre ayant été définitivement grignoté par les sables. Grosse frayeur encore et enfin dans les années 1920. Cette fois, ce sont les eaux qui menacent l’église de sombrer à nouveau. La messe déménage dans un garage, on installe des pompes. Mais de menace en menace, Notre Dame ne s’écroule jamais. On l’a consolidée une dernière fois, il y a 20 ans, avec des micro-pieux de soutènement. Dix siècles qu’elle tient. Mais on aimerait bien aller grattouiller les sables pour voir ce village épave qui se cache là-dessous…

Pour en savoir plus :Abbé mezeurt « Notre Dame de la Fin des Terres » 1865.

Philippe de bercerol « Notre Dame de la fin des terres ».

RICHARD zéboulon « Soulac en Médoc », Ed. Cairn.

Bruno albert « Un souper en Médoc », Ed. Féret.

Article d’Is. de Montvert-Chaussy paru dans Sud Ouest le 22/07/13. Source : http://www.sudouest.fr/2013/07/22/sous-les-sables-il-y-a-un-prieure-et-une-eglise-1120932-4626.php

Comme le rappelle l’un de nous en commentaire de bas de page, il y a d’autres références incontournables (et en plus en partie disponibles sur la base Gallica), notamment les articles de Bernard Saint-Jours, historien et géographe du littoral gascon, par ailleurs capitaine des douanes (1844-1938). Ils permettent d’éviter certaines erreurs et de tordre le coup à pas mal de légendes locales :
_ État ancien du littoral gascon, 1901, Bulletin de la Société de géographie commerciale de Bordeaux
_ L’Âge des dunes et des étangs de Gascogne, 1901, Bulletin de la Société de géographie commerciale de Bordeaux
_ La propriété des dunes du littoral gascon, 1922-24, Bulletin de la société de Borda
_ La mer et les dunes n’empiétaient pas, 1930
_ Le littoral gascon, 1921
_ Soulac d’après textes et preuves, 1917, Actes de l’Académie des sciences, belles-lettres et art de Bordeaux
_ La Basilique de Soulac inondée? 1918, Revue philomatique. Bordeaux et Sud-ouest,
_ Nos populations n’ont pas eu à fuir devant les sables. Suite de mon plaidoyer pour la réhabilitation de 1.000 kilomètres carrés de sol de France, 1930-1931, Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux.