On l’oublie trop souvent, mais l’archéologie est une discipline qui explore des périodes parfois très récentes. A titre d’exemple, il existe une archéologie de l’esclavage aux Etats Unis relative au XIXe siècle. Les deux grandes guerres du XXe siècle sont elles aussi entrées dans le domaine de compétence de cette discipline et l’on comprend mieux tout l’intérêt qu’il y a à condamner de manière exemplaire celles et ceux qui, armés d’un détecteur de métaux, fouillent illégalement les lieux de mémoire en quête de « militaria » pour agrémenter leurs sinistres collections ou augmenter significativement leurs revenus par la revente.
Source : http://www.sudouest.fr/2015/10/27/des-chantiers-a-la-carte-2166924-2733.php
Bassin d’Arcachon : une nouvelle cartographie des blockhaus engloutis
Le Groupement de recherches archéologiques du mur de l’Atlantique (Gramasa) édite une nouvelle carte sous-marine des blockhaus engloutis.
Lundi matin, Marc Mentel, le président du Groupement de recherches archéologiques du mur de l’Atlantique, secteur Arcachon (Gramasa), et Michel Daverat, le président du syndicat mixte de la dune du Pilat, ont présenté, à La Teste-de-Buch, la nouvelle carte sous-marine des blockhaus immergés au sud de la dune.« La dune n’est pas seulement un belvédère, elle fait partie des grands sites et fait l’objet de tout un programme de valorisation culturelle », rappelle le conseiller régional Europe écologie en expliquant le partenariat naturellement établi avec le Gramasa.
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Regroupant des cadres de la plongée, le Gramasa a été créé en 2008 afin d’améliorer les connaissances sur les fortifications du mur de l’Atlantique et ce, dans une démarche de valorisation et de transmission. Dès 2005, Marc Mentel, à l’origine du groupement éditait la première carte consacrée aux dix hectares des Gaillouneys. Ce plongeur et professeur de lycée entendait proposer des balades entre le patrimoine historique et biologique sous-marin.
La carte présentée hier est consacrée aux Sablonneys, un site plus petit que celui des Gaillouneys mais dont l’intérêt est aussi important en terme de plongée, avec notamment une très bonne visibilité. Éditée une première fois en 2008, elle est aujourd’hui actualisée.
La plongée modifiée
Parmi les nouveautés : les profondeurs maximales et minimales des six ouvrages du site. Ouvrages, qui, en 1945, se trouvaient tous sur la dune du Pilat. « Ce qui permet de multiplier les portes d’entrées », explique Marc Mentel qui voit dans ces cartes un outil de régularisation permettant d’éviter les conflits d’usage.
« La première carte sous-marine de 2005 a vraiment modifié la façon de plonger sur ce site », assure-t-il. Destinée aux plaisanciers et aux plongeurs cette carte se veut un « outil de référence sécurisé ». Lundi matin, représentants de l’État, gendarmes et membres d’associations, étaient présents lors de sa présentation. L’occasion aussi, et surtout, de présenter toutes les actions menées par les bénévoles de Gramasa.
Pour un parcours cohérent
En juin 2015, le groupement éditait pour la première fois un rapport de ses activités destiné au grand public. À cette même période, il participait avec la ville d’Arcachon à la présentation du blockhaus découvert enterré sous le parking de la gare. « Sa restauration va débuter en février », précise Marc Mentel.
Après avoir participé à un inventaire des ouvrages visibles avec l’Observatoire de la côte Aquitaine, le Gramasa continue son travail de recensement, point par point, des témoignages bétonnés de la Seconde Guerre mondiale. « Notre idée serait en effet de connecter tous les sites et de proposer un parcours cohérent. Ce qui va faire l’objet d’une thèse conduite au Gramasa », poursuit le président.
Le groupement est également souvent appelé en renfort lorsque des ouvrages existants et présents sur le domaine privé se trouvent menacés par des projets de construction. Ou de déconstruction.
Contact Gramasa sur le site Internet : http://www.gramasa.fr