Le Patrimoine, ce sont aussi les racines et celles de l’Aquitaine sont multiples. L’Espagne fait partie intégrante de l’Aquitaine : déjà à l’époque de la Guerre des Gaules, les Aquitains faisant face à Rome recevaient l’appui des Cantabres venus du nord de l’Hispanie, frères culturellement et partenaires commerciaux. Les liens entre Espagne et sud-ouest de la France n’ont jamais été rompus et lorsqu’il s’est agi d’accueillir les migrants de la Retirada à l’issue de la conquête fasciste de l’Espagne par le dictateur Franco, c’est tout naturellement dans le sud-ouest qu’une grande partie des déracinés espagnols s’est installée. Evidemment, le XXe siècle intervient après deux siècles d’affirmation des nationalismes en Europe et le racisme et le rejet par les populations locales ne doivent pas être passés sous silence (italiens et polonais en firent les frais auparavant, ultérieurement portugais, maghrébins et africains de la zone subsaharienne subiront à leur tour ces réactions viscérales et intolérables : européens ou trans-méditerranéens, le migrant a toujours subi le regard réprobateur et suspicieux de l’accueillant).

Oloron propose vendredi 18 mars des Ciné-Rencontres autour du traumatisme né de la Guerre Civile espagnole, (de cette fracture sociale encore bien visible aujourd’hui puisque plus que jamais coexistent deux Espagne irréconciliables) sous l’angle particulier du cinéma espagnol (source : http://www.sudouest.fr/2016/03/10/cine-rencontres-autour-de-l-histoire-espagnole-2296463-4321.php) :

Ciné-rencontres autour de l’histoire espagnole

La représentante de la Ville, A. Etchenique, P.-L. Giannerini de Trait d’union et l’équipe du Luxor, dont Florent Paris, tous rassemblés pour porter la 3e édition espagnole du festival.
La représentante de la Ville, A. Etchenique, P.-L. Giannerini de Trait d’union et l’équipe du Luxor, dont Florent Paris, tous rassemblés pour porter la 3e édition espagnole du festival. ©

Photo T. S.

La troisième édition du festival autour de la guerre civile et de la dictature espagnole débute vendredi 18 mars. Tour d’horizon de la programmation.

thibault seurin

oloron@sudouest.fr

Guerre civile et dictature en Espagne. Plus qu’un sujet historique, cette période pas si lointaine résonne toujours dans les histoires familiales de notre territoire transfrontalier.

« Oloron est, avec Toulouse, la ville qui a accueilli le plus d’Espagnols », rappelle Pierre-Louis Giannerini, de l’association Trait d’union, qui co-organise ces Ciné-rencontres avec Le Luxor et la municipalité. Vieux de quatre ans, le festival est centré pour la troisième année consécutive sur la thématique de cette histoire ibérique. « Beaucoup d’Espanols sont arrivés en masse au début du XXe siècle, mais également en 1939, poursuit Pierre-Louis Giannerini. Le maire de l’époque, Jean Mendiondou, a tout fait – avec le sous-préfet – pour que ces réfugiés restent ici. »

Justement, le film en ouverture de cette troisième édition démarre en 1939, date à laquelle le gratin des communistes espagnols rejoint l’URSS. Mais une fois la guerre achevée, nombreux voudront retrouver leurs terres. « Los Olvidados » de Karaganda raconte leur histoire.

Un début de réconciliation

« C’est notamment le cas de marins, qui assuraient la liaison Odessa – Barcelone, explique Pierre-Louis Giannerini. En 1945, certains se sont retrouvés à Barcelone, d’autres, moins chanceux, étaient bloqués à Odessa. Car l’État soviétique ne voulait pas que ces anciens combattants rentrent chez eux. Cela risquait de jeter le doute sur la réussite du modèle soviétique. » Plusieurs centaines sont envoyés au goulag, notamment au Kazakhstan, dans le camp de Karaganda. Grâce à l’ouverture des archives, l’historienne Luiza Lordache a pu reconstituer le passé de 152 prisonniers espagnols.

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