Certes, ce n’est pas l’Aquitaine méridionale, mais la démarche entreprise par les archéologues de l’ADANE est suffisamment intéressante pour que nous la relayions ici (source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Loisirs/Patrimoine-tourisme/n/Contenus/Articles/2016/03/25/Des-archeologues-veulent-venir-fouiller-nos-caves-2664543 – voir aussi ce lien : http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2013/08/19/L-etude-des-caves-pour-lire-la-ville-1582746) :

Des archéologues veulent venir fouiller nos caves

25/03/2016 05:41
L’Adane intervient chez les particuliers, à leur demande. « Mais nous ne gardons rien », insiste la présidente.

Les archéologues de l’Adane invitent les Niortais à les laisser visiter leurs caves médiévales… dans l’espoir de dessiner le Niort du Moyen Age.

Existe-t-il une cave sous votre maison ? A quoi ressemble-t-elle ? Est-elle voûtée ? A-t-elle été en partie comblée ? S’étend-elle sous d’autres maisons ou sous la rue ?… Voici les questions que les fouilleurs de l’Association pour le développement et l’archéologie sur Niort et les environs, l’ Adane, aimeraient poser à tous les habitants de Niort. Pourquoi ? « Nous voulons essayer de reconstituer le dessin du parcellaire de Niort au Moyen Age », ambitionne la présidente de l’association Marie-Claude Bakkal-Lagarde, archéologue professionnel au sein de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, l’ Inrap.

Pourquoi passer par les caves ? « Il n’existait aucun cadastre à cette époque, nous n’avons donc aucun document pour savoir comment était organisée la ville. En revanche, les gens avaient le droit de creuser au droit de leur propriété, ils trouvaient dans leur sous-sol la pierre nécessaire à la construction de leurs maisons. Évidemment, ça leur coûtait bien moins cher que de faire venir les pierres des carrières extérieures. Comme ils creusaient au droit de leurs parcelles, ces creusements nous donnent une idée de ce qu’il y avait au-dessus. »
Autrement dit, le dessin des caves répond à l’occupation en surface de l’époque. Comme une empreinte fossilisée.

Des fouilles prometteuses

L’Adane a déjà « expertisé » une quinzaine de caves dans Niort. Elle a agi dans la discrétion, « chez des amis ou des connaissances », explique la fouilleuse. Et ces explorations d’essai se sont révélées prometteuses. « Ces premières visites nous ont confirmé qu’il y a un véritable potentiel. On a par exemple visité des caves beaucoup plus grandes que les maisons qui, aujourd’hui, se trouvent au-dessus. »
L’association est maintenant prête à enclencher une véritable campagne de relevés en faisant appel au grand public. « Il suffit que les gens nous accueillent chez eux, on prend toutes les mesures de la cave, on fait quelques photos… Quelque temps plus tard, on leur remet une synthèse de notre rapport. »
Marie-Claude Bakkal-Lagarde sait que, si la population joue le jeu, il y a de chances que la pêche soit fructueuse. Surtout dans les quartiers du Donjon et Saint-Hilaire. « Des caves, il y en a évidemment beaucoup ! », jubile d’avance l’archéologue qui sait que Niort est creusée de partout. « On pourrait même trouver des caves à deux voire trois niveaux. » Elle a aussi conscience de l’ampleur de la tâche : pendant la Seconde Guerre mondiale, on avait recensé les caves susceptibles d’accueillir la population en cas de bombardement. On en avait compté environ quatre cents.
L’exploration sera passionnante. Mais longue : « Pour avoir une bonne vision du sous-sol niortais, il nous faudra sept ou huit ans. »

nr.niort@nrco.fr

Adane, Association pour le développement et l’archéologie sur Niort et les environs, 11, rue de l’Aumônerie à La Crèche.
Contact : Marie-Claude Bakkal-Lagarde
au 06.66.92.77.81,
ou adane@laposte.fr.
Site : adane.canalblog.com

Emmanuel Touron

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