Lu dans le quotidien Sud Ouest ce jour (source : http://www.sudouest.fr/2014/07/02/l-acheteur-mystere-1603081-4018.php) :
Pays basque : qui est l’acheteur mystère du Château d’Ilbarritz ?
Mise en vente en 2011, l’ex-demeure d’Albert de L’Espée aurait changé de mains
Qui a acheté le Château d’Ilbarritz ? Trois années après sa mise en vente par la Chaîne thermale du soleil et les héritiers d’Adrien Barthélémy, Christine et Michel Guérard, la demeure sans doute la plus fascinante et fantasmée de la Côte basque refait parler d’elle. Les copropriétaires de la résidence voisine croient savoir que la vente aurait été conclue ce printemps pour 6 millions d’euros, soit moitié moins que le prix initial de présentation, mais treize fois plus que le prix d’achat payé par Adrien Barthélémy en 1986 (1).Un mystérieux Suisse allemand s’est présenté comme le nouveau maître des lieux il y a quelques jours au restaurant du golf voisin. D’autres sources évoquent l’arrivée d’un investisseur dans la presse et d’un opérateur de l’hôtellerie de luxe. On a même évoqué la piste François-Henri Pinault, PDG du groupe Kéring, ou celle de Bernard Arnault, propriétaire de LVMH.
Interrogés ces derniers jours, le maire de Bidart, commune sur laquelle est située l’ex-demeure d’Albert de L’Espée, est très réservé sur ces hypothèses. « J’ai effectivement reçu il y a plusieurs semaines Michel et Christine Guérard avec un investisseur qui souhaitait ouvrir un hôtel de luxe de dix chambres dans le château réhabilité. Les époux Guérard semblaient confiants. Depuis, plus de nouvelles », témoigne Emmanuel Alzuri.
Au Siazim (Syndicat intercommunal d’aménagement de la zone d’Ilbarritz Mouriscot, cogéré par Bidart et Biarritz), on tombe également des nues. « Personne ne s’est manifesté depuis un an, et la pose d’une clôture sur deux places de parking du golf, qui occupaient par erreur un bout du terrain du château », souligne un responsable.
Une annexe du Palais
Le nouveau maire de Biarritz, Michel Veunac, ignore lui aussi l’identité de l’éventuel nouveau propriétaire. « Si c’est un acheteur privé qui souhaite faire du château une résidence secondaire, nous ne serons pas forcément alertés. »
Du temps de son prédécesseur, Didier Borotra, un projet d’acquisition avait été étudié par la Ville, afin de transformer le château soit en lieu d’exposition, soit en annexe exclusive de l’Hôtel du Palais, à l’adresse de golfeurs fortunés. « Il y avait trop de contraintes pour que ce projet soit viable », reconnaît une personne proche du dossier. « Entre le ravalement complet de l’extérieur, le confortement des structures et de la toiture, les mises en conformité, 6 à 10 millions d’euros de travaux de rénovation sont à prévoir. »
Au grand regret des amis du château, qui se disent scandalisés par l’immobilisme des collectivités pendant presque trente ans sur ce dossier, Didier Borotra a préféré d’autres projets coûteux, dont Biarritz Océan.
Sévères contraintes
Soazick Le Goff-Duchâteau, architecte des Bâtiments de France, confirme que les contraintes peuvent décourager les acquéreurs potentiels du fait du classement du château et de sa vaste salle des orgues. Du fait aussi qu’il dispose d’un très petit terrain soumis à des protections particulières au titre de la loi littorale.
« L’état sanitaire des lieux nécessite néanmoins en urgence un projet de restauration. Les décors intérieurs ont été pillés, la proximité de la mer altère tout, notamment la charpente métallique extérieure, si particulière à cet édifice. Cela énumère un ensemble de contraintes relativement lourdes que devra affronter l’acquéreur potentiel. Le site en vaut la peine, avec une vue panoramique sur la mer dans un contexte exceptionnel », conclut l’architecte.
(1) En 1986, la propriété avait été adjugée 350 000 francs, puis 3 millions de francs en appel, soit 450 000 euros actuels.