Nous consacrions un billet aux Atlas Historiques des villes de France il y a trois ans déjà; nous vous invitons à le relire. Aujourd’hui, sous vous proposons de découvrir l’impressionnant travail cartographique mené à partir du cadastre napoléonien par le CROS de Bordeaux 3 à l’époque de la sortie de ces indispensables ouvrages (nous n’avons pas remis Mont de Marsan et Saint Sever, déjà présentés dans l’autre billet du blog, ni les cartes réalisées récemment pour Oloron, Orthez et Bordeaux, les trois ouvrages dont elles sont issues étant encore en vente). Read More →

On peut toujours trouver des choses intéressantes dans de vieilles publications. Exemple de géographie historique tiré de :

ANVILLE (Jean-Baptiste Bourguignon d’). Notice sur l’ancienne Gaule, tirée des monuments romains. Paris, 1760.

(page 258)

CURIANUM PROMONTORIUM. 45° , 17°. C’est Ptolémée qui l’indique entre l’embouchure d’une rivière qu’il nomme Sigmanus, et la Garonne. Or, il n’y a de pointe de terre qui soit remarquable dans toute la longueur de la côte depuis l’Adour jusqu’à la Garonne, que celle qu’on nomme le cap Ferret, qui n’est même une pointe, que parce qu’elle se trouve  resserrée entre la mer et le flanc du bassin d’Arcachon, sans avoir de saillie qui excède sensiblement le gisement général du rivage. Voyez au surplus l’article Sigmanus fluvius.

(page 606)

SIGMANUS FLUV. 45° , 17° Ptolémée indique l’embouchure de cette rivière entre l’Adour et la Garonne. Dans la version latine le nom est Igmanus, dans Marcien d’Héraclée Signatius. Si l’on s’attache à ce qu’il y a de plus remarquable en cet intervalle, cette bouche doit désigner l’entrée du bassin d’Arcachon, sans que la distance de deux tiers de degré qu’on trouve dans Ptolémée entre l’embouchure et le promontoire Curianum, qui ne saurait être que le cap Ferret, par lequel l’entrée d’Arcachon est resserrée, y mette un empêchement dirimant. Car, on doit être prévenu que ces positions de Ptolémée ne sont pas en général d’une grande précision vis-à-vis du local ; et un intervalle de 500 stades dans le périple de Marcien, n’y ajoute point d’autorité. Le Boucau de Mimizan, qui est à environ un demi degré du sud du cap Ferret, serait plus convenable à cet écart que met Ptolémée entre Sigmani ostia et le Curianum promontorium. Mais, le Boucau de Mimizan serait-il un objet qui méritât d’être distingué sur ce rivage, pour parvenir à la connaissance de Ptolémée, préférablement au bassin d’Arcachon ? La délicatesse de ceux qui argumentent sur les positions de Ptolémée, pour en faire rigidement le fondement de leurs opinions sur la situation des lieux, oblige d’entrer dans cette discussion, dont se croirait bien dispensé sans cette raison. En lisant dans Ptolémée Bigmanus, au lieu de Sigmanus, on pourrait y trouver du rapport avec le nom de Biganos, que porte un lieu situé près de l’entrée de la rivière de Leire dans le bassin d’Arcachon.

Dans notre série « dématérialisations », nous vous proposons de consulter quelques publications numérisées. Elles sont épuisées depuis longtemps et pour certaines, introuvables :

CHABAS David, Châteaux des Landes, Paris, 1970.

COFFYN André et MOHEN Jean-Pierre, Les Nécropoles hallstattiennes de la région d’Arcachon, Madrid, 1970.

CUZACQ René, Géographie historique des Landes – les pays landais, Mont-de-Marsan, 1962.

ENJALBERT Henri, Les pays aquitains : le modelé et les sols, Bordeaux, 1961. (pour le moment, seule la 1ère partie dédiée à la géologie a été scannée; nous prévoyons de mettre en ligne la totalité de cet ouvrage incontournable pour qui s’intéresse à la géologie et à la géographie du sud-ouest de la France).

Bonne lecture !

Le quotidien Sud Ouest propose, à l’occasion de la réédition d’un classique, de revenir sur l’origine du béret. Il est quand même étrange de devoir tant s’écharper sur une supposée appartenance, à qui basque, à qui béarnais au lieu de faire de cette coiffe régionale un élément fédérateur d’une appartenance plus large, bien que moins consensuelle, celle de vascon (on se souviendra qu’un ouvrage fondateur du nouveau nationalisme basque se nomme Vasconia, écrit par Federico Krutwig, et qu’y figure une carte de ce territoire d’entre Ebre et Garonne, avec des districts aux noms basquisés, comme une incitation à relever le défi de l’union pour les uns, à justifier une hégémonie pour les autres). Basques ou Gascons, après tout, la dénomination a été commune au début du Moyen Age, et avant encore, tous étaient Aquitani. (source : http://www.sudouest.fr/2016/02/28/le-beret-revient-sur-la-table-2286101-4483.php)

Le béret est-il basque ou béarnais ?

Le béret, un des symboles des Pyrénées, est systématiquement offert aux personnalités comme en novembre dernier lors du passage à Pau du président bolivien, Evo Moralès.
Le béret, un des symboles des Pyrénées, est systématiquement offert aux personnalités comme en novembre dernier lors du passage à Pau du président bolivien, Evo Moralès. ©

archives jj sentucq

La réédition du livre du Landais René Cuzacq mettra-t-elle enfin d’accord tout le monde sur l’origine du béret ? Basque ou béarnaise ? Un débat fondamental.

Faut-il porter le béret sur la droite ou sur la gauche ? En avant ou en arrière ? Peu importe. Une seule question compte : le couvre-chef est-il basque ou béarnais ? Le débat fondamental est aujourd’hui tranché. Et c’est un Landais qui met tout le monde d’accord.

Auteur de deux études sur le sujet, en 1941 et 1951, René Cuzacq, en bon Gascon, ne se mouille pas. Selon lui, l’origine est… pyrénéenne ! Sans pour autant dédouaner les Basques et les Béarnais d’avoir activement participé à l’émergence d’un des symboles les plus forts de la France. La réédition de son livre, une bible introuvable depuis plusieurs années (1), permet néanmoins d’en savoir davantage.

Réglons l’essentiel une bonne fois pour toutes. Les métropoles historiques de la fabrication des bérets sont belles et bien béarnaises. Nay et Oloron, suivie, plus tard, de Mirepeix ont permis au département de produire autour d’un million de bérets par an à partir de 1918. Transformés progressivement en usine, les ateliers y employaient beaucoup de main-d’œuvre.

Le concurrent de la casquette

René Cuzacq rappelle que le concurrent de la casquette anglaise passait dans dix-huit mains différentes avant d’être vendu. À Nay, la première unité de production de bérets issue d’une longue tradition textile, remonte à 1830. C’était celle de Prosper Blancq. La situation d’Oloron est, semble-t-il, comparable et assure le lien avec le temps où on y fabriquait des bonnets ronds, rue Labarraque.

Que nous dit René Cuzacq, en revanche, sur la production basque ? Il ne rejoint pas l’idée d’un héritage des guerres carlistes nées de la succession de Ferdinand VII d’Espagne, dès la première moitié du XIXe siècle. « Le béret est une chose pyrénéenne. Il était tricoté à la maison : exactement comme par le berger de la Lande. Si la célébrité du Pays basque lui a donné son nom (venu certainement de Paris avec la réputation grandissante de nos régions), nul doute que des Landes aux Pyrénées, on n’ait de tout temps porté le béret par une tradition continue qui aboutit au béret basque », écrit l’auteur.

Il ne minimise pas, par ailleurs, le rôle des Béarnais, notamment dans la fixation des formes alors que le béret était déjà depuis longtemps la coiffure caractéristique de l’identité du Sud-Ouest.

Premières traces en 1531

D’aucuns le présentaient pourtant comme provenant de Grèce. Les Romains s’en servaient pour se couvrir dans l’amphithéâtre. Les Phéniciens l’auraient apporté au Pays basque. René Cuzacq relève aussi la légende selon laquelle les soldats de Napoléon l’avaient retrouvé chez les Russes de Pologne. « Dans l’histoire du béret, il est difficile de remonter plus que les XVe et XVIe siècle », raconte le Landais. Il cite le témoignage d’un pèlerin de Saint-Jacques à la fin du XVe siècle. Le texte est accompagné d’un dessin où un homme porte une toque noire.

René Cuzacq n’y voit pas la naissance du béret. Mais peut-être bien le début d’une évolution. Même si on retrouve une forme de béret dès 1280 sur le portail de l’église de Bellocq, Cuzacq préfère placer la première trace du mot béret « dans les archives de Bayonne », entre 1531 et 1538. L’inventaire de Pès de Camyade évoque ainsi un béret noir à deux revers. Mais en vérité, les couleurs ont régulièrement changé.

Rouge et bleu

En 1549, la rencontre entre Gramont et le roi de Navarre s’organise en compagnie de « 2 000 vassaux en bérets noirs ». Chose surprenante : les Béarnais avaient participé à la réception en… « bérets rouges » ! En 1660 les matelots des chaloupes qui accueillaient Louis XIV à Bayonne avaient aussi des bonnets rouges. Bien plus tard, en 1788, ces mêmes bérets rouges portés dans la région de Monein poussent le voyageur Arthur Young à faire un lien avec l’Écosse.

À la même période, un régiment fondé par le chevalier basque de Béla porte le béret « bleu de ciel à la Navarraise. » Une couleur reprise dans la « Statistique du département des Basses-Pyrénées » au début du XIXe siècle.

À lire René Cuzacq, on peut en déduire que le noir a fini par s’imposer après 1914, quand le béret a définitivement conquis les cœurs et surtout les têtes. C’est bien en tout cas le gascon qui emploie le terme de « berret », même si « lou capèt » a survécu au temps. René Cuzacq rappelle d’ailleurs que les premières éditions du dictionnaire de l’Académie ignorait totalement le béret.

(1) « Petite histoire du béret basque » aux éditions des régionalismes (11,95 €)

Dans notre série hommage à la Fédération Historique du Sud-Ouest, nous vous invitons à découvrir quelques nouveaux articles issus de numéros anciens de cette série d’actes de colloques. C’est la dernière livrée et nous espérons qu’elle vous incitera, ainsi que les autres précédemment mises en ligne, à acquérir chaque acte dans son intégralité en contactant la FHSO qui bénéficie de son site internet.

Il est important de participer à la vie des associations culturelles et patrimoniales, soit en achetant leurs publications, soit en adhérant à l’une d’elle et pourquoi pas, en proposant vous même de communiquer sur vos recherches le cas échéant. Si vous décidez de franchir le pas et que vous ne savez pas vers quelle association aller en fonction de votre zone géographique, l’encyclopédie en ligne Wikipédia peut vous aider : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_soci%C3%A9t%C3%A9s_savantes_d%27histoire_et_d%27arch%C3%A9ologie_en_France

Mais revenons à notre sujet initial :

Langon, Sauternais – Cernès actes du XXIIe Congrès d’études régionales tenu à Langon les 2 et 3 mai 1970 :
– Les Basaboiates, par L. Maurin
– Recherches sur l’ancienne collégiale de Villandraut, par J. Gardelles

Le Médoc histoire, art, économie actes du XVIe Congrès d’études régionales tenu en Médoc les 18 et 19 mai 1963 :
-Les cadres culturels préhistoriques autour de l’estuaire de la Gironde, par A. Coffyn et R. Riquet
– A propos de la « ville de Brion » (Saint-Germain-d’Esteuil), par R. Coustet
– Le trésor de Margaux : contribution à l’histoire de la circulation monétaire au début du IVe siècle après Jésus-Christ, par D. Nony

Soulac et les pays médocains actes du XLIe Congrès d’études régionales tenu en Médoc les 16 et 17 avril 1988 :
– Le Médoc antique, par L. Maurin
– Trois fosses d’extraction d’argile du Premier Age du Fer, par E. Vernhet
– Une structure cinéraire du Bronze Ancien à la Balise, par E. Vernhet
– Le dolmen de Barbehere, Saint-Germain-d’Esteuil (Gironde), par M. Devignes et A. Coffyn
– En Médoc, avant le vin, le bronze, par A. Coffyn
– François Daleau et l’Age du Bronze en Médoc, par H. Sion
– La levade, ancien grand chemin public de Bordeaux à Soulac, par D. Brocheriou et M. Baron
– L’ancienneté du peuplement humain en nord-Médoc à tavers les vestiges préhistoriques, par J. Moreau
– Numismatique antique du nord-Médoc (Gironde), par R. Boudet et J. Moreau
– Le site de Brion à Saint-Germain-d’Esteuil (Gironde), par S. Faravel et P. Garmy
– Essai de prospection sous-marine sur le littoral nord-Médocain, par E. Vernhet
– Les fouilles du « Bois Carré » à Saint-Yzans-de-Médoc, par M. Faure