Samedi 12 avril 2014, programme chargé pour l’après-midi puisqu’en deux lieux du département des Landes auront lieu des conférences en rapport avec le Patrimoine :

_ réunion de la Société de Borda à Nousse (3 kms de Montfort), salle des fêtes, 14 h 30

                               Maurice Gassie : Des communaux aux chênaies de l’Adour dans la Chalosse de Montfort. Le chêne et le jambon.

                               Jean-Pierre Suau : Un tympan de portail landais à redécouvrir dans l’église de Saint-Laurent de Louer.

• Francis Falgat : Éclairage domestique et public en Chalosse au XIXe siècle

• Pé de Peyran, d’après les documents de  Geneviève Lassalle (+).

Entrée libre et gratuite

_ le même jour à partir de 15 heures au Musée Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan, Hervé Barrouquère donnera une conférence sur une production artisanale antique de la Grande Lande, la poix ou goudron végétal. Cette conférence remplace celle d’Anne Zieglé sur la sculpture antique prévue initialement.

article paru dans le quotidien Sud-Ouest ce jour (source :http://www.sudouest.fr/2014/03/25/jau-dignac-et-loirac-le-site-de-la-chapelle-bientot-ouvert-au-public-1503969-2912.php) :

Jau-Dignac-et-Loirac : le site de La Chapelle bientôt ouvert au public

Le site archéologique, connu depuis 2000, pourrait être mis en valeur et accueillir des visiteurs et des randonneurs

Jau-Dignac-et-Loirac : le site de La Chapelle bientôt ouvert au public
Plusieurs campagne de fouilles se sont succédé sur le site © Photo

Archives Maguy Caporal

Le site archéologique de La Chapelle a été découvert en 2000 à l’occasion de travaux viticoles. Autrefois situé sur un îlot de l’estuaire, il se trouve désormais à un peu moins d’un kilomètres des rives.

Une première opération menée par l’Inrap (Institut national de recherche archéologiques préventives) avait permis de révéler un potentiel archéologique important, et des témoins d’une occupation datant de l’Antiquité et continue jusqu’à l’époque moderne. On y décèle notamment un bâtiment funéraire, des vestiges de tombes et l’emprise d’une chapelle. Le site, marqué de drains, semble aussi avoir été protégé contre les inondations.

L’association communale d’archéologie de la Chapelle a été créée voici 13 ans. La terrain a été acheté à la commune à son propriétaire et découvreur du site, Paul Borderon.  Des fouilles y sont menées en collaboration avec le laboratoire d’anthropologie de l’université de Bordeaux 1 et la Direction régionale des affaires culturelles. Chaque année une vingtaine d’étudiants viennent y faire un stage pratique d’archéologie funéraire et d’anthropologie de terrain.

Le site a révélé des sarcophages mérovingiens et un ensemble  funéraire attestant la présence d’une riche nécropole familiale. Boucles, ceintures, bagues, gobelet et divers objets précieux y ont été découverts. Peu à peu l’histoire de cet îlot disparu s’est faite jour, avec un temple puis une chapelle chrétienne médiévale, et un abandon avéré du site au XVIIe.

L’idée est donc aujourd’hui de donner à La Chapelle une existence culturelle et d’ouvrir le site au public. Le chemin sera encore long, les projets sont complexes. La Drac et la CdC Pointe du Médoc pourrait chacune participer (20 000  et 74 000 euros) à la mise en valeur patrimoniale et touristique du site;

Les aménagements prévus seront légers, pourvus de panneaux didactiques, les sarcophages seront mis en valeur. Deux phases de travaux pourraient débuter en 2014 pour se terminer en 2015. Une troisième sera réalisée à plus long terme, un ossuaire afin de redonner une sépulture aux 139 squelettes mis à jour et actuellement étudiées par le CNRS.

Une labellisation Sentiers de randonnée permettra à La Chapelle de figurer sur les guides. Déjà depuis plusieurs années, Didier Coquillas, docteur en histoire et archéologie et médiateur scientifique de l’association Terre et océan, y emmène des randonnées thématiques.

article paru dans la République des Pyrénées le 22 février 2014 (source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/02/22/au-coeur-du-bearn-antique,1180765.php) :

Claracq : au coeur du Béarn antique

Publié le 22/02/2014 à 06h00
Mise à jour : 24/02/2014 à 10h00

Grâce à cet atelier mosaïque, les enfants plongent au coeur de l'histoire.
Grâce à cet atelier mosaïque, les enfants plongent au coeur de l’histoire. (dr)

Situé au nord du département, le musée de Claracq propose au visiteur un magnifique voyage dans le temps. Au sein d’un corps de ferme réhabilité, le public est convié à découvrir l’histoire d’un exceptionnel site archéologique béarnais : la villa gallo-romaine de Lalonquette.

Le musée, situé sur la commune de Claracq, retrace les 500 ans d’histoire de la villa. Cette somptueuse et prestigieuse demeure antique aux dimensions impressionnantes comportait un ensemble thermal, des salles chauffées, le tout richement décoré.

Restitution en 3D, des jeux et des livrets

Le musée est un véritable outil de développement culturel qui s’appuie sur une muséographie attractive, une offre d’animations pédagogiques de qualité et un événementiel renouvelé.

L’exposition permanente, fractionnée en six thématiques, dévoile l’histoire de ce site antique et met en lumière des vestiges telles les mosaïques. Grâce à une muséographie variée faite de panneaux, maquettes, pièces archéologiques, borne interactive, le musée permet à chaque visiteur, quel que soit son âge et son savoir, de découvrir les différentes facettes de la villa.

La visite peut être libre, guidée, ou se faire avec un audioguide en français, anglais, espagnol et occitan. Des modules à destination du jeune public ponctuent le parcours muséographiques. La restitution 3D présente une immersion au coeur de la villa grâce à une navigation intuitive

Ludique et pédagogique, cette reconstitution donne la possibilité d’appréhender au mieux les volumes et décors de la villa.

Le musée accueille le jeune public tout au long de l’année, sur réservation. En se rendant au musée, les enfants découvrent l’histoire de la villa et le mode de vie de ses habitants de manière ludique grâce à des jeux et livrets. Les parcours sont adaptés aux niveaux et âges des enfants.

Ils peuvent ensuite s’initier au savoir-faire antique en créant un objet s’inspirant de l’artisanat gallo-romain grâce à des ateliers fibule, fresque, mosaïque et argile.

Infos et réservations : 0967138669 ou musee@cc-theze.fr et site web.

En janvier dernier a eu lieu sur le plateau de l’Ermitage (zone périurbaine d’Agen) une campagne de sondages-diagnostics, menée sous la direction de l’archéologue Frédéric Prodéo (INRAP). Cette étape vise à vérifier la potentialité archéologique d’un terrain en prévision d’un aménagement invasif ou destructif pour les archives du sous-sol (autoroute, supermarché, lotissement etc.). En fonction des résultats, une fouille sera (ou pas) demandée afin d’enregistrer un maximum de données relatives au(x) site(s) menacé(s) par l’aménagement programmé. Si la première étape est entièrement financée par l’Etat et réalisée par l’INRAP ou des archéologues de collectivité territoriale, en revanche, la fouille est attribuée après appel d’offre soit à l’INRAP soit à un opérateur de fouille (=entreprise) agréé par l’Etat. Son financement n’est pas le fait de l’Etat, mais de l’aménageur. Ce tarif n’est pas imposé de but en blanc, mais découle de négociations entre l’aménageur et l’archéologie, principalement en fonction d’un cahier des charges. Tout ceci est réglementé par deux lois, votées respectivement en 2001 et 2003. C’est la théorie et généralement la pratique. Mais il arrive que certains terrains recèlent de véritables trésors pour le Patrimoine national : c’est pour cela que le prescripteur de sondages-diagnostics, l’Etat, représenté par le Service Régional de l’Archéologie, met parfois en garde l’aménageur afin qu’il modifie son projet si celui-ci a une forte probabilité de concerner un gros site archéologique (voire le dissuade d’agir sur tel ou tel terrain). En effet, si le site n’a pas été classé et donc protégé, sa fouille se fera de manière approfondie, attentive et extensive afin de ne perdre aucune info : cela entraine des coûts astronomiques pour l’aménageur (on parle souvent dans des cas comme celui-ci de plusieurs millions d’euros!). Dans le cas de l’Ermitage à Agen, le rôle de l’Etat a été de dissuader l’aménageur de lotir cette zone : connu pour être l’oppidum des Nitiobroges, diverses recherches ultérieures avaient souligné la richesse du lieu. Nous sommes aujourd’hui après la première étape : le sondage a été mené, le rapport va être rendu. Les premiers résultats révélés dans le petit milieu des archéologues régionaux suscite bien évidemment des interrogations : doit-on nécessairement sacrifier le Patrimoine, bien commun, pour des raisons urbanistiques? N’y a-t-il pas possibilité de lotir ailleurs sur la commune? C’est ce qui ressort de l’article paru dans la Dépêche du Midi ce jour (source : http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/13/1837901-agen-ermitage-ne-detruisez-pas-les-archives-du-sol.html) :

Agen. Ermitage : «Ne détruisez pas les archives du sol»

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L’association «La Mirande» vient d’appeler les archéologues du Lot-et-Garonne pour faire le point sur les «fouilles» préventives à l’Ermitage. Et lancer un appel aux élus…

Les sondages réalisés en début d’année ont donné «des résultats significatifs». C’est Michel Couderc, le président de «La Mirande» qui le dit. Mais il base son propos sur des avis plus autorisés encore. «On attend pour le mois de mai le rapport définitif de l’INRAP (Institut de recherches archéologiques préventives) et la lecture qu’en fera le Service régional de l’archéologie». Et puis, autorisés aussi, les avis et commentaires de l’Association des archéologues du Lot-et-Garonne, «ce que le diagnostic a permis de confirmer, c‘est bien la place de l’Agenais sur la carte du monde gaulois et gallo-romain». Pour Jean-François Garnier, secrétaire de l’association départementale, «on vient de confirmer les recherches précédentes. L’oppidum de l’Ermitagne était le centre d’un royaume, celui des Nitiobroges dont on trouve trace d’ailleurs dans les écrits de Jules César, qui désigne nommément le roi et le prince d’une vaste zone dépassant les limites du Lot-et-Garonne d’aujourd’hui…».

L’épée à antennes

Le diagnostic et les sondages ne portent que sur une surface représentant 5 % de la zone sur laquelle pourrait être implanté le lotissement qui alimente toutes les critiques de «La Mirande». «C’est peu et cela laisse augurer de découvertes plus grandes encore, essentielles pour comprendre la naissance de la ville d’Agen.» Il s’agit, selon le mot des archéologues du département, «d’archives du sol» venues d’une époque qui n’avait que très peu d’archives écrites. «On a connu par le passé, sur Agen, des projets immobiliers qui ont totalement effacé ces archives du sol.» En l’occurrence, sur l’Ermitage, la mise au jour d’une chaussée – «un axe de circulation datant de 50 avant JC» – ouvre le champ des possibles. Mais la découverte la plus importante, et «pas forcément la plus spectaculaire», est une tête en bronze de quelques centimètres, «l’extrémité d’une épée poignard à antennes dont on ne connaît que 10 exemplaires en France». Pour les archéologues du département, François Stéphanus ou Claude Gras, «cette découverte atteste de la présence de gens armés sur le coteau de l’Ermitage». De quoi, en tout cas, attirer l’attention des candidats d’aujourd’hui, élus de demain. «Évitons les erreurs passées, ne rendons pas le sol opaque pour un lotissement qui enterrerait à jamais la préhistoire d’Agen».

Ce sera, en effet, aux élus de l’Agenais de décider, in fine, l’avenir qu’ils dessinent pour l’Ermitage. Un lotissement ou un lieu d’histoire et, pourquoi pas, de «tourisme culturel» ?

J.-L. A

Saluons la rédaction du quotidien Sud Ouest, journal généralement plutôt prompt comme beaucoup d’autres à diffuser des articles sur d’anonymes passeurs de détecteurs de métaux qui avouent à demi mot se ficher comme d’une guigne de la loi. Avant, ces types-là bénéficiaient d’une image candide de doux dingues leur permettant d’intéresser les correspondants locaux en mal de marronniers estivaux et d’ainsi tromper leur monde. Aujourd’hui, ils ne font plus guère illusion comme le montrent les nombreux articles à charge parus dans divers organes de presse régionale.

Publié donc ce jour dans Sud Ouest (source : www.sudouest.fr/2014/03/08/l-obscure-traque-des-pillards-de-l-histoire-1484622-2461.php) :

L’obscure traque des pillards de l’Histoire

Publié le 08/03/2014 à 06h00 , modifié le 08/03/2014 à 08h43 par

Sylvain Cottin

Alors qu’une nécropole gallo-romaine vient d’être pillée dans l’Aube, plus de 520 000 objets archéologiques disparaîtraient chaque année de notre sous-sol.

Ce n’est certes pas le Louvre ni Lascaux que l’on cambriole, mais c’est au moins les fondations de l’histoire de la France que l’on ébranle. Par des trous de taupes géantes, creusés sans relâche dans l’Hexagone, plus de 520 000 objets archéologiques et historiques seraient dérobés chaque année à notre sous-sol, selon une estimation de l’association Happah (1).

L’impressionnant butin est aujourd’hui confirmé à mots couverts par le ministère de la Culture. « Le problème est que l’on ne sait pas exactement ce qui est volé, puisque nous n’en retrouvons que les stigmates, mais, à chaque fois, nous portons plainte », reconnaît Marc Drouet, sous-directeur chargé de l’archéologie. « La préoccupation est telle que nous devons former des gendarmes, des douaniers et des magistrats afin de lutter contre ce pillage. »

25 000 « détectoristes »

Des vols parfois sans effraction perceptible, mais un véritable casse du siècle et des millénaires précédents. Des chapelles mérovingiennes en ruine jusqu’aux villages antiques, en passant, comme cette semaine encore dans l’Aube, par une nécropole gallo-romaine, l’affaire n’a désormais plus rien d’artisanal.

Conjuguée à l’explosion des forums sur Internet, la démocratisation des détecteurs de métaux pousse ainsi chaque semaine près de 20 000 amateurs à labourer le terroir, plus ou moins clandestinement. Selon les confidences du site de vente aux enchères eBay, un millier au moins d’objets suspects seraient quotidiennement mis en ligne en France.

« Jusqu’aux années 2000, les prospecteurs devaient être inscrits dans des associations et apprendre de longues années durant l’Histoire avant de la pratiquer sur le terrain », explique le scientifique Jean-David Desforges, président de l’Happah et coauteur du futur « livre blanc » sur les bonnes mœurs archéologiques. « Aujourd’hui, deux ou trois clics suffisent, et ils sont quatre fois plus nombreux.

Avec la complicité des marchands de détecteurs, qui fournissent en même temps pelles, pioches, lunettes de vision nocturne et bons conseils en boutique, l’amateur se retrouve très rapidement – sans forcément le savoir – inséré dans une filière de professionnels du recel et de la revente », s’indigne-t-il.

Revente sur Internet

Déjà considérés comme les « Thénardier de la mémoire » par Frédéric Mitterrand, ceux-là semblent plus que jamais dans le collimateur de sa remplaçante au ministère. Annoncée pour cette fin d’année, la réforme du Code du patrimoine pourrait alors sonner le glas de la détection de loisir, mettant hors la loi tout particulier jouant de ces fameuses poêles à frire.

« Rien n’est fait, tempère Marc Drouet, mais beaucoup trop de choses se retrouvent illégalement sur Internet ou dans des brocantes, sans aucune justification de provenance. Il ne faut guère s’en étonner, puisque le moindre détecteur est quasiment vendu avec la carte archéologique de la Gaule… » Sauf à mettre un gendarme derrière chaque fondu d’Histoire, le flagrant délit paraît en revanche mission impossible. « Cette surveillance est réelle, mais nous misons surtout sur celle du Web. »

Parmi les terres agricoles ou littorales à la surface, desquelles remontent d’innombrables forfaits, le Sud-Ouest brille lui aussi des mille feux de ses trésors suspects. La paternité des 30 000 pièces de bronze de L’Isle-Jourdain (Gers), récemment découvertes en plein champ par deux prospecteurs du cru, se réglera par exemple devant les tribunaux, tant l’État doute que le hasard ait ici bien fait les choses. Pas plus d’ailleurs que parmi ces blockhaus du mur de l’Atlantique, ressuscitant moult trésors de guerre à chaque fin de semaine.

Car si la loi française récompense à parts égales inventeur (c’est-à-dire découvreur) et propriétaire du terrain, en revanche elle n’accorde pas la charité aux expéditions préméditées. Ainsi, selon le Code civil, chercher n’est pas trouver dès lors que la découverte n’a rien de « fortuit ».

Des bandes organisées ?

Face à la subtilité d’une loi qui frise, entre les lignes, l’absurde, les nombreuses et influentes associations de prospecteurs hurlent au procès d’intention (ci-dessous), dénonçant des bandes organisées venues des pays de l’Est. « C’est une possibilité, reconnaît un gendarme expert en la matière, mais les pillards viennent de l’Europe entière, notamment d’Angleterre. »

En quête de monnaies, d’armes, de poteries ou de bijoux, ceux-là s’inviteraient chaque week-end à une vraie opération portes ouvertes de la Basse-Normandie. « Nous savons que des équipes font l’aller-retour en ferry, n’hésitant pas à enrôler des petites mains sur place. »

(1) Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique.