Nous vous faisions part il y a peu de la destruction partielle d’une motte féodale à Pontenx-les-forges (40). Il semble que les dégradations se soient accrues à en croire un article paru dans le quotidien Sud Ouest le 26 février, incitant à la plus grande vigilance.
A la vue des photos, c’est moins l’état de la motte finalement qui est inquiétant, mais bien plus celui de la basse cour. Tout le monde semble s’émouvoir de la motte, alors que celle-ci n’est bien souvent qu’un symbole bien visible du pouvoir d’un seigneur local, en plus de servir de support à une structure érigée pour la surveillance. La motte des Albret à Labrit, par exemple, n’avait accueilli qu’une modeste construction en bois et pourtant, ce lignage était un des plus prestigieux de Gascogne. Une motte n’est qu’un élément d’un dispositif plus large appelé « château de terre ». La partie la plus importante d’un point de vue archéologique est la basse cour, c’est à dire l’esplanade dominée par la motte et entourée d’un système défensif rempart-fossé : c’est là que se situe le logis seigneurial. Certes, la motte frappe davantage les esprits car elle se voit, mais s’il faut être inquiet pour Pontenx, c’est moins pour elle que pour les abords durement remaniés par le passage d’engins forestiers dont les roues ont probablement atteint et dégradé les niveaux archéologiques.
Voici donc la suite de cette affaire (source : http://www.sudouest.fr/2016/02/26/pontenx-les-forges-40-la-motte-feodale-endommagee-cet-ete-sous-haute-surveillance-2284881-3489.php) :
Pontenx-les-Forges (40) : la motte féodale endommagée cet été sous haute surveillance
Des travaux forestiers ont été observés mercredi. La Sepanso alerte la préfecture. DDTM et mairie réagissent
Les services de la préfecture et la mairie de Pontenx-les-Forges ont pris très au sérieux une alerte lancée par la Fédération des associations de protection de la nature (Sepanso) au sujet de la reprise de travaux forestiers sur le secteur protégé de la motte féodale du Tuc de Monjat.
En décembre 2015, plusieurs non-respect de la réglementation avaient déjà officiellement été relevés par les agents du Programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) d’Aquitaine. Et l’exploitant forestier, dont les employés avaient gravement endommagé ce patrimoine historique cet été, avait été suspendu par l’organisme certificateur PEFC.
Photo à l’appui, le président landais de la Sepanso, Georges Cingal, a donc averti la préfecture que des débardages consécutifs aux travaux de l’été avaient été effectués tout récemment. Problème : la période hivernale rend extrêmement fragile cette motte classée en zone Natura 2000 et à proximité directe d’un cours d’eau.
Travaux suspendus
Le maire, Jean-Marc Billac, a immédiatement réagi en signifiant à l’exploitant concerné (la SAS Gonzalès Bartholomé) que l’avis des services forestiers de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) et de la police de l’eau étaient impérativement nécessaires avant la reprise de ces activités.
« Que l’on porte atteinte à la forme d’une motte féodale classée monument historique n’est pas tolérable. Si des procédures sont engagées, la mairie se portera partie civile », réagissait cet été le même Jean-Marc Billac.
Le gérant de l’entreprise incriminée reconnaissait alors avoir commis une « erreur » en dépassant les limites de la parcelle de forêt qu’il était censé exploiter. « Les gars se sont plantés dans les plans », répondait-il texto.