Régulièrement égratigné par les CIRA ces dix dernières années (pour des raisons qu’il ne nous appartient pas de développer ici), le CRESS a trouvé un nouveau souffle avec la promotion du jeune archéologue Guillaume Parpaite au rang de coordinateur scientifique de l’association sanguinétoise. Ce dernier, très impliqué dans l’archéologie expérimentale, fait régulièrement montre de ses talents dans des opérations de médiation, soit au nom du CRESS, soit en partenariat avec l’inusable Tessonnade.
Le quotidien Sud Ouest annonce aujourd’hui la confrontation avec un partenaire inattendu, mais logique tant les compétences de celui-ci seront précieuses pour les recherches subaquatiques à venir. Il s’agit de Jean-François Mariotti, archéologue au SRA Poitou-Charentes. On se souviendra qu’il fut celui qui étudia en profondeur les berges et profondeurs de la Charente et y mit en évidence des restes portuaires remontant au Haut Moyen Age et diverses épaves médiévales. On se souviendra aussi de quelques échanges vigoureux entre lui et l’archéologue Jean Chapelot, principalement autour de l’identité du site de Taillebourg…
Fort de méthodes et d’une technologie de pointe dans le domaine des repérages et enregistrements subaquatiques, J.-Fr. Mariotti apportera sans doute beaucoup au CRESS qui entrera définitivement dans le 21e siècle grâce à ses enseignements (entrée déjà en partie amorcée avec la promotion de Guillaume Parpaite).
On remarquera toute les attentes liées à la question de la mise en place d’un SIG des sites repérés ces 30 dernières années par le CRESS. Il est dommage que le CRESS, ayant pendant longtemps fonctionné un peu en vase clos (ce qui est en train de changer depuis 2 ans semble-t-il), ne se soit pas renseigné : Benjamin Caule, un jeune archéologue originaire de Mimizan, doctorant à Pau, travaille depuis sa première année de Master sur l’utilisation d’un SIG en archéologie (notamment un SIG des sites de l’Age du Fer dans les Landes et dans les Pyrénées). Ils auraient pu bénéficier de tout son talent dans leur démarche.
Ceci étant dit, voici l’article paru dans Sud Ouest (source : http://www.sudouest.fr/2014/04/18/un-plongeur-vient-en-aide-aux-archeologues-1529012-3542.php) :
Un plongeur vient en aide aux archéologues
S‘équiper d’un système d’information géographique (SIG), tel est l’objectif du Centre de recherches et d’études scientifiques de Sanguinet (Cress). Raison pour laquelle les chercheurs sanguinétois viennent d’accueillir Jean-François Mariotti, du service régional d’archéologie de Poitou-Charentes (SRA) et responsables de l’activité subaquatique, accompagné de Félix Gomez, archéologue et plongeur bénévole, mais surtout un « géotrouvetout », appareil destiné à la recherche par échosondeur et sonar.« Depuis plusieurs années, la mise en œuvre d’un SIG par le Cress, demandé par le SRA Aquitaine afin d’alimenter une base de données nationale, se faisait de plus en plus pressante, explique le président André Tartas. Et d’une façon naturelle et amicale, Jean-François Mariotti nous a proposé son aide pour mettre en place ce système sur les sites archéologiques du lac et faire des essais d’équipements de recherche non invasive de type sonar. »
Évaluer les équipements
Plusieurs fois repoussée à cause des conditions climatiques de ces derniers mois, la rencontre a eu lieu le week-end du 5 au 6 avril. Deux grosses journées de travail durant lesquelles Dominique Custer, plongeur et spécialiste du Cress en bathymétrie, et Guillaume Parapaite, responsable scientifique de l’association sanguinétoise, sont restés derrière les ordinateurs afin d’installer des logiciels et ont appris à s’en servir sous la houlette du maître charentais. Pendant ce temps, à bord du Losa, Bernard Dubos, Daniel Trolez, Mario Leston et André Tartas ont amené Félix Gomez sur le lac avec ses « jouets ». « Il faut savoir que Félix est un passionné d’archéologie sous-marine, souligne le président du Cress. Lorsqu’il n’est pas sous l’eau, il passe son temps à modifier des sondeurs et autres appareils de recherche électronique pour faciliter le repérage de nouveaux sites. Mais aussi de cartographier des sites connus sans être obligé d’enfiler sa combinaison de plongée. »
C’est ainsi que les lieux déjà explorés ont été « survolés » pour évaluer la pertinence d’une utilisation future de ces équipements. Puis, de retour à terre, les relevés furent analysés et traités de façon à être intégrés au SIG.
Francis Nin