Nous sommes nombreux à avoir un jour utilisé un des Atlas Historiques des Villes de France, fascicules hors-normes (en A3), condensant en 2-3 pages un maximum de données sur le peuplement et l’occupation du sol de villes choisies avec soin, plan cadastral retravaillé à l’appui. Depuis quelques années, exit les fascicules, ce sont de véritables ouvrages brochés qui sont désormais publiés. Pour le sud-ouest, nous retiendrons dans cette nouvelle version :

_ Oloron-Sainte-Marie, par Jacques Dumonteil, publié en 2003

_ Orthez, par Benoît Cursente, publié en 2007

_ Bordeaux, par Sandrine Lavaud (dir.) et Ezéchiel Jean-Courret (carto.), publié en 2009.

Les trois ont été publiés, non plus par le CNRS comme les fascicules grand format, mais par les éditions Ausonius : http://ausoniuseditions.u-bordeaux3.fr/fr/index.php/collections/atlas-historique-des-villes-de-france

L’histoire de ces documents de grande valeur scientifique (même si les progrès de l’archéologie préventive ont parfois remis en cause quelques données… et souvent confirmées d’autres) remonte à plusieurs dizaines d’années. Une étude sur le sujet a été mise en ligne par l’institut Ausonius (http://ausoniuseditions.u-bordeaux3.fr/fr/PDF/ATLAS.pdf); nous nous permettons d’en citer un passage pour précision :

« La collection de l’Atlas historique des villes de France relève de la Commission internationale pour l’histoire des villes ; celle-ci, lors de sa fondation en 1955, a lancé un programme de cartographie historique des villes à l’échelle européenne, auquel s’est associée la France. La CIHV, qui est rattachée à la Commission Internationale pour les Sciences Historiques, a un rôle d’échanges et de plate-forme de discussions entre partenaires européens. En matière de réalisation des atlas, elle a assuré l’harmonisation des collections, ainsi que l’indexation des productions.

Le modèle d’atlas français a débuté en 1973 sous l’égide de Philippe Wolff, professeur à l’université de Toulouse, alors président de la CIHV, et de Charles Higounet, professeur à l’université de Bordeaux et directeur du Centre de Recherches sur l’Occupation du Sol et du laboratoire de cartographie historique qui lui était associé. Bénéficiant des acquis des atlas anglais (1969) et allemands (1972) qui avaient posé les principes de l’entreprise, les deux fondateurs ont élaboré la maquette en fonction des spécificités nationales, notamment celles de sa source cadastrale napoléonienne. En 1982, les premiers atlas français sont publiés sous la nouvelle direction de Jean-Bernard Marquette, professeur à l’université de Bordeaux. Les 48 fascicules produits sous son égide (1982-2007) ont permis une couverture dense de certaines aires régionales telles l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Bretagne ou encore Lorraine et Franche-Comté. L’édition est d’abord assurée par le CNRS qui se charge de la diffusion puis, à partir de 1996 lors de la création du laboratoire de recherche Ausonius (UMR 5607, CNRS Université Bordeaux III) auquel le programme atlas est rattaché, par les éditions Ausonius. »

Nous nous proposons de consulter certains des fascicules, ancienne version. Ils sont épuisés depuis quelques années, mais restent précieux et souvent introuvables dans les médiathèques locales :

_ Mont-de-Marsan, par Jean-Bernard Marquette, publié en 1982

_ Saint-Sever, par Jean-Claude Lasserre, publié en 1982

(prochainement : Bayonne, Pau, Tarbes, Bazas, La Réole, Auch)

 

 

 

L’été dernier, nous abordions pour la première fois sur ce blog la question des ressources du net en matière de mise en ligne de publications (nous parlons bien entendu de publications dans des revues spécialisées à comité de lecture). Nous avions évoqué HAL.

Les revues choisissent elles-mêmes depuis quelques années de mettre en ligne leurs numéros, hors les plus récents pour des raisons évidentes. En fait, beaucoup ont fait le constat qu’il est difficile d’arriver à vendre les numéros vieux de quelques années à peine et que donc, il n’était pas préjudiciable d’un strict point de vue commercial de mettre à disposition gratuitement la production scientifique. C’est ainsi qu’un site comme Persee a pu se structurer et connaître une croissance (et une audience) phénoménale, malgré le risque de fermeture qui a un temps pesé sur lui. Histoire, archéologie, histoire de l’art etc. sont au rendez-vous. Il faut malgré tout s’habituer à l’absence dans certains articles des illustrations pour d’obscures raisons de droit d’auteur, mais c’est de plus en plus rare. Concernant les revues, on peut tout aussi bien y trouver les Bulletins de la Société Préhistorique Française que la revue Archéologie du Midi Médiéval ou bien le Bulletin Monumental, Culture et musées etc. Les statistiques d’archivage de novembre 2013 parlent d’elles-mêmes  : 127 collections complètes, 18 276 fascicules, 3 563 464 pages pour un volume de 14,32 Tera octets! Bref, vous l’aurez compris, un site incontournable!

Les réseaux sociaux étant devenus incontournables dans la vie de la plupart des utilisateurs d’internet, il ne manquait plus qu’un réseau social se créé autour de la production scientifique. Sur ce principe, un tel réseau social permettrait d’une part de créer sa propre page mettant en avant ses compétences tout en invitant l’internaute à consulter ses articles, livres ou mémoires (ou au moins des résumés et des extraits) et d’autre part, de se constituer un réseau virtuel au gré des affinités thématiques. C’est sur ce principe qu’est né le réseau international Academia, le site le plus dynamique du moment reposant sur la bonne volonté des inscrits dans la mise à disposition de leur propre production scientifique. Si la plupart des inscrits joue le jeu, d’autres (généralement les étudiants n’ayant pas encore  publié) se contentent d’une page vide : en fait, l’inscription permet de télécharger sur son disque dur les articles mis en ligne. Sans inscription, on se contente de lire en ligne, ce qui est déjà pas mal! L’inscription permet de lister ses propres centres d’intérêt et de bénéficier d’avertissements réguliers concernant les nouvelles mises en lignes en rapport avec eux. Par ailleurs, on peut indiquer vouloir suivre tel ou telle chercheur afin de se tenir au courant des dernières publications par eux mises en ligne. Sur ce réseau, vous y trouverez quelques membres du Club Dubalen. Nous voudrions attirer votre attention sur deux chercheurs régionaux en particulier, ô combien méritant dans leur volonté de diffuser leurs travaux. Dans notre autre post, nous écrivions déjà à propos de la préhistorienne Morgane Dachary. Celle-ci, inscrite l’année dernière sur le réseau Academia a mis en ligne sur sa page pas moins d’une vingtaine d’articles et rapports, en grande partie dédiés à ses recherches menées sur le Magdalénien et la Préhistoire récente dans les Pyrénées occidentales au cours de ces quinze dernières années : https://univ-tlse2.academia.edu/MorganeDachary  Dans le domaine de l’archéologie historique, comment passer à côté de la production d’un chercheur aussi talentueux et sympathique que François Réchin? Maître de conférence hors classe (et hors pair!) en Histoire antique et en archéologie à l’université de Pau et et des Pays de l’Adour, il est spécialisé sur la céramique antique de l’Aquitaine méridionale et plus largement sur les dynamiques du peuplement aquitano-romain du piémont pyrénéen, tant au niveau de la fabrique des cités que de l’implantation et de l’évolution des grands domaines ruraux. Lui aussi propose sur sa page (http://univ-pau.academia.edu/Fran%C3%A7oisR%C3%A9chin) une vingtaine d’articles et nous nourrissons l’espoir qu’un jour sa thèse (La vaisselle commune d’Aquitaine méridionale à l’époque romaine. Contexte céramique, typologie, faciès de consommation.) rejoigne cette liste…

(à suivre)

 

Dans notre série hommage à la Fédération Historique du Sud-Ouest, nous vous invitons à découvrir quelques contributions tirées de 3 actes publiés ayant trait aux Landes :

Au confluent de l’Adour et des Gaves, actes du XV Congrès d’études régionales, tenu à Peyrehorade, les 5 et 6 mai 1962 :
Objets préhistoriques de Sorde-l’Abbaye au musée du Mans, par R. Arambourou et P. David
Remarques sur les mosaïques de l’abbatiale de Sorde, pour servir à leur datation et à leur restauration, par J. Lauffray

Les Landes dans l’Histoire, actes du XXVIIIe Congrès d’études régionales tenu à Mont-de-Marsan et Dax les 24 et 25 avril 1976
Deux « Dacquois » en péninsule ibérique, par R. Etienne
Découverte de l’état romain de la Fontaine Chaude de Dax, par D. Nony et JL Toby
La villa gallo-romaine de Géou à Labastide-d’Armagnac (Landes), par JP Bost, P. Debord, G. Fabre, R. Monturet, H. Rivière
Fours de potiers découverts à Labastide-d’Armagnac, par J. Cléments, M. Seurin, JP Bost, M. Boyé, A. Jérebzoff, P. Debord

Landes de Gascogne et Chalosse, actes du IXe congrès d’études régionales tenu à Saint-Sever les 28 et 29 avril 1956
– Protohistoire des Landes, les inscriptions en caractères ibères d’Aubagnan et les inscriptions latines d’Aire-sur-l’Adour, par R. Lafon
Découverte à Sarbazan, par J. Lamothe
Quelques notes sur le site de Sarbazan, par A. Dané
Géographie des châteaux landais dans la seconde moitié du XIIIe siècle, par J. Gardelles

L’historien médiéviste Guilhem Pépin, spécialiste de la Gascogne, nous a fait part il y a peu de la mise en ligne des vidéos des différentes interventions présentées lors du colloque Routiers et mercenaires d’Aquitaine, d’Angleterre et d’ailleurs (v. 1340-1453) organisé au Château de Berbiguières, les 13-14 septembre 2013.

Pour y accéder, il suffit de se rendre sur cette page : http://ausonius.u-bordeaux3.fr/new/index.php/manifestations/8-laboratoire/149-les-videos-du-colloque-routiers-et-mercenaires

En voici le détail :

_Mot d’accueil par Jonathan Sumption
_Introduction du colloque par Frédéric Boutoulle
_Introduction du colloque par Jean-Philippe Genêt
_Introduction du colloque par Guilhem Pépin
_Les routiers gascons, agenais et périgourdins du parti anglais : leurs motivations, leurs origines et la perception de leur présence (v. 1360 – v. 1440), par Guilhem Pépin
_Un capitaine « anglais » face à la reconquête de la Guyenne par les Français : Bernard de la Sale et la papauté, par Armand Jamme
_La guérilla anglo-gasconne dans le sud du royaume de France entre Garonne et Loire (1350-1390), par Nicolas Savy
_Les voisins contre la route. Réactions et imprécations communautaires en Gascogne face aux bandes armées pendant la guerre de Cent Ans, par Pierre Prétou
_Antoine de Chabannes, capitaine d’écorcheurs et officier royal : fidélités politiques et pratiques militaires au XVe siècle, par Loïc Cazaux
_Un « marmouset » contre les compagnies : Jean de Blaisy (+ 1396), par Philippe Contamine
_A small war in a far-off country: the mercenary careers of Breton soldiers in the service of Robert, duke of Bar, 1372-1373, par Michael Jones
_Les mercenaires et les routiers actifs en Provence durant la guerre de l’Union d’Aix (1382-1388), par Germain Butaud
_Compagnons aventureux et mercenaires dans les armées des ducs de Bourgogne (v. 1400-v. 1420), par Bertrand Schnerb
_Routier Perrinet Gressart : Joan of Arc’s penultimate Enemy, par Kelly DeVries
_Gens d’armes de Savoie, Dauphiné et Valentinois guerroyant en Gascogne en 1338-1341, par Françoise Lainé
_Edward Despenser, the Green Knight and the Introduction of the Lance Unit in Florence, de William P. Caferro (lu par Kelly DeVries)
_Mercenaires au voyage de Prusse, par Werner Paravicini
_Foreign Soldiers in English Pay: Identity and Unity in the Armies of the English Crown, 1415-1450, par Anne Curry
_Remerciements à Jonathan Sumption, par Françoise Lainé
_Conclusion du colloque, par Françoise Lainé

Il y a encore 10 ans, on peinait à trouver des publications en langue française en matière d’histoire, d’archéologie, de géologie etc. librement consultables sur le net, donnant libre-cours à des cohortes d’hurluberlus malfaisant dont les sites de désinformation sur le Passé des populations caracolaient en tête des moteurs de recherches. Ces intoxicateurs professionnels sont toujours sur la toile, débitant leurs refrains ponctués de « secrets » ou de « mystères » ou encore de « complots » sur des sujets qui ne font plus débat depuis belle lurette chez les gens de bon sens (Glozel, Mu, les Géants, les pierres-figures  et autres délires monomaniaques chers au plus que douteux feu Robert Charroux). MAIS… il y a, depuis quelques années maintenant, des répertoires d’articles, voire de travaux universitaires où l’on peut puiser allégrement de la documentation actualisée sur bien des sujets. Qui n’a pas saturé son disque dur de pdf si nombreux qu »une seule vie de lecteur besogneux ne suffirait pas pour les lire tous? hein? hein? allez, avouez que vous faites partie de ces téléchargeurs compulsifs, de ces maniaques du « enregistrer la cible sous… ». Un jour, il y aura des thérapies, j’en suis sûr, comme pour les accros au sexe sur internet. Après bien sûr, il y a les cas compliqués où les deux pathologies affectent la même personne, mais nous dérivons.

Un des premiers sites à avoir joué le jeu de la mise en ligne de la matière scientifique, c’est HAL. HAL, ça rappellera peut-être aux plus cinéphiles d’entre vous (décidément, on ne sort pas de la catégorie des déviances!) le film 2001, l’Odyssée de l’espace, qui ne doit pas être confondu avec une tragi-comédie à grand budget (en litres de démaquillant notamment) sur l’Évolution humaine (même Sapiens passerait à côté pour un docufiction presque crédible de la BBC…ah mince! c’est le même réalisateur? il y a décidément des cas compliqués). HAL, donc, ce n’est pas un super ordinateur psychopathe, mais Hyper Articles en Ligne. Le site est accessible en suivant ce lien :

http://hal.archives-ouvertes.fr/

En y farfouillant un peu, ô surprise, nous y découvrons quelques pépites. Par exemple, on constatera que la préhistorienne Morgane Dachary y propose 7 documents en téléchargement, y compris sa thèse de doctorat intitulée « Le Magdalénien des Pyrénées Occidentales » soutenue en 2002 à Paris X (dir. Catherine Perlès). Bel effort de la part de cette sympathique et talentueuse préhistorienne que vous croiserez en allant prendre le frais à la Grotte de Rouffignac.

(à suivre)