Une boîte tombée du ciel

Un archéologue bénévole a trouvé mercredi matin un transformateur de courant électrique tombé d’un avion militaire, entre 1977 et 2000….

Didier Vignaud est allé remettre cette pièce tombée d’un aéronef, à la gendarmerie de l’air, hier.

Didier Vignaud est allé remettre cette pièce tombée d’un aéronef, à la gendarmerie de l’air, hier. (Photo Nicolas le Lièvre)

Le sol landais cache parfois, sous son tapis de terre, des objets bien singuliers. Ainsi, à Campet-et-Lamolère, un bénévole du Centre de recherches archéologiques sur les Landes (Cral) a trouvé, mercredi matin, un mystérieux boîtier noir tombé du ciel.

« J’étais venu voir s’il n’y avait pas de site archéologique mis en évidence par les labours forestiers consécutifs aux plantations de pins, explique Didier Vignaud. Je suis tombé sur cette boîte intrigante. Au début, j’ai cru qu’un agriculteur avait perdu une radio ou quelque chose comme ça, raconte Didier Vignaud. Mais en me rapprochant, j’ai tout de suite vu qu’il s’agissait de matériel aéronautique, perdu par un aéronef, note-t-il. Il comporte des traces de choc qui montrent qu’il est tombé du ciel. En fait, c’est un transformateur de courant électrique. »

Une date, une signatureAucune place à l’erreur : Didier Vignaud, ancien de l’aéronautique, qui a travaillé entre autres au sein du bureau d’étude de Turbomeca, sur les procédures de maintenance pour les moteurs d’hélicoptère, sait de quoi il parle. « Il s’agit sûrement d’un appareil militaire », reprend-il. La pièce comporte en effet quelques indices, comme la date de fabrication : mai 1977. « À cette époque, la zone était interdite de survol par l’aviation civile. » On peut également y lire la mention du groupe français Aérospatiale Matra, avant qu’il ne fusionne et ne devienne EADS, en 2000.

La perte de ce transformateur de courant électrique est intervenue entre 1977 et 2000. « Ce n’est pas un Rafale qui a perdu ça, en déduit Didier Vignaud. Je n’ai pas entendu parler de crash, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu un incident aérien. Il n’a peut-être pas duré longtemps car, à bord, il y a de la redondance électrique. »

Au ministère de la DéfenseCombien de temps le boîtier est-il resté enseveli sous le sol campetois ? Pour l’instant, le transformateur de courant électrique garde ses mystères. La réponse se trouve peut-être du côté du Bureau enquête et accident du ministère de la Défense, à Paris, qui devrait recevoir la pièce prochainement. En attendant, Didier Vignaud, après avoir contacté la BA 118, est allé remettre le transformateur à la gendarmerie de l’air, hier matin.

« Même s’il ne s’agit pas d’un fait récent, il y a peut-être un dossier ouvert, lié à un incident aérien, au Bureau enquête et accidents du ministère. C’est toujours intéressant pour eux d’avoir un retour d’expérience. Qu’il s’agisse d’un accident ou d’un incident, tout est répertorié. Le but est d’avoir un retour d’expérience qui servira de leçon pour la suite. En fonction, ils peuvent faire évoluer le matériel ou les formations dispensées au personnel. C’est en tout cas la procédure en aéronautique. »

source : Sud-Ouest (article d’Aurélie Champagne) http://www.sudouest.fr/2013/04/05/une-boite-tombee-du-ciel-1014757-4723.php

Une partie à part est consacrée à l’activité archéologique de Didier Vignaud. Il faut rappeler que celui-ci, membre à part entière du Club Dubalen, oeuvre depuis une dizaine d’années au sein du Centre de Recherches Archéologiques sur les Landes. Cette association, créée dans les années 80 à l’initiative de Bernard Gellibert et Jean-Claude Merlet, reste encore aujourd’hui le groupe de recherches archéologiques le plus actif du département des Landes et dans une certaine mesure, de l’Aquitaine méridionale. Les différents travaux sont résumés sur le site internet www.archeolandes.com Voici la partie d’article dédiée aux recherches landaises (http://www.sudouest.fr/2013/04/05/la-richesse-du-sous-sol-landais-1015063-3452.php)

La richesse du sous-sol landais

Ce n’est pas la première fois que cet archéologue bénévole trouve des objets insolites pendant des fouilles ou des prospections. « J’ai découvert par deux fois des obus, dans deux communes différentes. J’ai prévenu les démineurs de la gendarmerie. D’un point de vue archéologique, on est tombé sur des choses qui n’existent pas ailleurs en Aquitaine, comme une sépulture à incinération datant de la fin de l’Antiquité. On a trouvé aussi le plus grand javelot de guerre d’Europe utilisé à l’âge du fer, qui faisait plus de 2 mètres, ou encore le plus vieil objet en fer connu en France, qui date de l’âge du bronze. Les Landes sont une sorte de réserve archéologique. La plantation de pins a gelé les terrains et protégé tous les sites archéologiques. La recherche justifierait la présence de quatre archéologues à temps plein dans les Landes. » Une campagne de prospection sur la moyenne vallée de l’Adour va démarrer pour recenser tous les sites archéologiques. Des fouilles devraient également avoir lieu à Ousse-Suzan prochainement.

L’ancienne mairie sera transformée en résidence

La municipalité cède des bâtiments communaux à des particuliers. L’opposition vote contre.

L’ancienne bibliothèque, qui fut la mairie de Mont-de-Marsan de 1846 à 1946, sera cédée à des particuliers pour la somme de 255 600 euros.

L’ancienne bibliothèque, qui fut la mairie de Mont-de-Marsan de 1846 à 1946, sera cédée à des particuliers pour la somme de 255 600 euros. (Photo Nicolas le lièvre)

La suite du Conseil municipal de jeudi dernier a permis, à nouveau, à l’opposition de batailler avec les élus majoritaires sur la question des « bijoux de famille » déjà évoquée dans le passé. C’est-à-dire la vente du patrimoine bâti détenu par la commune. La Ville ayant décidé de céder ainsi à des particuliers l’ancienne bibliothèque, située au 4, place Charles-de-Gaulle, c’est Jean-Michel Carrère (PS) qui s’est levé pour combattre cette idée.

« Avant d’être la bibliothèque, c’était l’ancienne mairie, qui faisait vraiment partie de l’histoire de la ville, s’est-il offusqué. L’immeuble a, en effet, abrité l’hôtel de ville de 1846 à 1946. Il comprend des caractéristiques architecturales particulières, dont une fresque sur un de ses murs. Nous nous opposons à cette décision, qui de plus va créer une nouvelle résidence. Pour nous, ce n’est pas comme cela que l’on va contribuer à dynamiser ce quartier du centre-ville, qui en a bien besoin. »

Repeupler le centre-ville

Hervé Bayard (UMP) objecte qu’au contraire, « cela va permettre de repeupler le centre-ville, qui s’est beaucoup dégarni ces dernières années. Ce sera la meilleure manière de lui redonner vie. Des familles vont y habiter, vont contribuer au dynamisme en allant consommer dans les commerces locaux. »

Sans les huit voix de l’opposition, la municipalité a donc prévu de céder, pour 255 600 euros (alors que la dernière estimation du service des Domaines était de 300 000), ce bâtiment de 782 m² répartis sur un rez-de-chaussée, deux étages et un sous-sol.

Les repreneurs – trois associés – veulent y aménager six appartements : deux T2 de 54 m² environ, un T3 (84 m²) et trois T4 (125 m² chacun). Seule consolation pour l’opposition : Hervé Bayard estime que, l’un des repreneurs étant une architecte, le bâtiment (non classé) et ses volumes, dont la façade dotée d’une horloge, ne seront pas dénaturés. (…)

source : http://www.sudouest.fr/2013/04/01/l-ancienne-mairie-sera-transformee-en-residence-1011436-710.php (article de Jean-Louis Hugon)

Il est bien entendu dommage qu’un tel bâtiment, intimement lié à l’Histoire de la ville de Mont-de-Marsan, connaisse une telle évolution. Nous sommes réservés quant à l’excuse du besoin de logement. Le problème de logement en centre-ville n’est pas un problème de disponibilité de lieux (pour s’en convaincre, voir combien de temps en moyenne reste à louer n’importe quel appartement dans les résidences proches de l’hyper-centre) mais de prix des loyers, surestimés en général à Mont-de-Marsan (et à Dax, pas de jaloux!) comme le rappelle le dossier consacré au logement dans le Sud Ouest dans le dernier Nouvel Obs. S’il y a une urgence, ce n’est pas de créer de nouveaux logements, mais bien de faire en sorte que les logements déjà existants puissent être loués à des prix décents.

Reste ce bâtiment : de quelle manière va-t-il évoluer? En quoi le fait qu’une architecte fasse partie des repreneurs est une garantie suffisante contre le n’importe quoi quand on sait que même des architectes DPLG ont parfois cautionné le pire en la matière?

Le blog compte différentes catégories. Nous vous proposons de vous les présenter afin de vous familiariser avec elles :

_ Archéo.admin : cette catégorie vous permettra de lire des posts relatifs au fonctionnement de l’archéologie d’un point de vue administratif ou méthodologique.

_ Coups de burins : sous cette appellation un peu curieuse renvoyant directement au geste du tailleur de silex achevant d’aménager son burin d’un coup sec et bien placé se cachent en fait les billets d’humeur(s)…

_ Dématérialisations : aujourd’hui, il est courant dans la Culture de parler de dématérialisation. C’est un mot pompeux pour dire que l’on numérise de la documentation. Bref, cette catégorie fera votre bonheur si vous êtes ici pour télécharger ou consulter des documents.

_ Old is good : une bien curieuse phrase en anglais qui masque en fait une catégorie destinée à faire connaître des ouvrages ou des articles déjà anciens mais ô combien d’actualité tant leur niveau est bon.

_ Parutions : actualité des publications.

_ A voir : conseils de visite d’expos, musées, sites.

_ Liens : sélection de sites internet, du meilleur et bien sûr du pire!

_ Hors catégorie : pour tout ce qui ne trouve pas sa place ailleurs.

Comme chaque mois de mars, la société savante originaire de Dax, la Société de Borda, s’est déplacée à Mont-de-Marsan pour y présenter diverses communications en rapport avec le Marsan. Pour rappel, la Société de Borda a été fondée en 1876 et publie chaque trimestre depuis cette époque un bulletin qui rassemble des articles sur divers sujets en rapport avec les Landes (archéologie, histoire, botanique, géologie, biographies de célébrités locales, entomologie etc.). Le programme, comme chaque fois, était soigné :

_ David DUPOUY : La maison de « Bruce » à Roquefort : corbeaux et meneau sur un airial landais.

_ Xavier ROBOREL de CLIMENS : Le château de Campet

_ Jeanne-Marie FRITZ : Le fondateur de Mont-de-Marsan, le vicomte Pierre, fils de Loup-Aner

_ Dr Jean PEYRESBLANQUES : La Came crude

De l’Histoire, de l’archéologie monumentale et des croyances populaires. Le tout, avec des intervenants de choix, clairs et didactiques dans leurs exposés. Il ne faut pas oublier que ces interventions se font gratuitement, que les intervenants de la Société de Borda prennent sur leur temps pour produire une conférence de qualité, puis un article sourcé, documenté, argumenté.

Pendant des années, lorsque la Société de Borda se déplaçait à Mont-de-Marsan, celle-ci était accueillie dans une salle au sein de la Mairie. Parfois, le Maire (à défaut un adjoint) faisait une apparition, allant même jusqu’à une allocution d’accueil. A la fin de l’après-midi, un vin d’honneur était préparé pour les sociétaires, permettant de prolonger les échanges sur les sujets abordés au cours des conférences dans une convivialité inhérente à tout rassemblement de Gascons en un même lieu.

Hors, depuis 4/5 ans, cette réunion un peu spéciale (Mont-de-Marsan est la Préfecture) est progressivement écartée du centre-ville. D’abord sise dans la Salle Lamarque-Cando, elle est désormais pour la 2e fois consécutive calée dans une salle miniature de la Maison Joëlle Vincens, sur le site de la Caserne Bosquet. Les deux fois, plusieurs participants ont dû se serrer, debout en fond de salle, pour pouvoir écouter les conférences. Que ce soit dans la salle Lamarque-Cando (qui avait au moins l’avantage d’être grande, mais aussi celui de se trouver à proximité immédiate d’un lieu propice à la discussion autour d’une boisson -la brasserie Le Donjon-) ou dans les réduits de la Maison Joëlle Vincens, nul pot, nulle allocution municipale, rien qui donne au moins l’impression que le Patrimoine landais représente un quelconque intérêt localement. Samedi dernier, il a en plus fallu s’adapter à un changement de salle de dernière minute (la pièce précédent était peut-être trop grande?).

Je ne sais à qui revient la responsabilité de cette évolution dans la gestion du passage de la Société de Borda dans la ville, mais c’est déplorable et peu respectueux. La Société de Borda aurait été peña taurine ou association sportive, peut-être cela se serait-il passé différemment? Ou est-ce un relent de l’antagonisme montois versus dacquois qui trouverait ici une bien incroyable et déplacée illustration? En effet, la Société de Borda, bien que basée à Dax, rassemble des adhérents de toutes les Landes, voire des Landais expatriés un peu partout en France et sa prétention encyclopédique dépasse largement les petites territorialités mesquines.

Lien vers le site de la Société de Borda : http://www.societe-borda.com/