Nous vous annoncions ici-même la tenue prochaine d’un colloque dédié à la recherche archéologique sur la période antique dans les Landes. Sud-Ouest s’en fait aussi l’écho ce jour (source : http://www.sudouest.fr/2017/12/11/des-vestiges-romains-sont-encore-a-decouvrir-4023475-3350.php) :

Landes : des vestiges romains sont encore à découvrir

Publié le par Arnauld Bernard.
Landes : des vestiges romains sont encore à découvrir
Jean-Jacques Taillentou, de la Société de Borda, devant le rempart de Dax, la partie émergée de l’iceberg romain qui se trouve dans le sous-sol de Dax et au-delà. isabelle Louvier/« sud ouest »

Samedi, un colloque « Les Landes romaines » est organisé aux halles par la Société de Borda.

La Société de Borda est à l’initiative, mais elle n’est pas seule. Des universitaires, des archéologues et des érudits, tous bénévoles, seront les forces vives de ce colloque gratuit organisé samedi, aux halles de Dax, de 9h30 à 17 heures. On y apprendra notamment que, contrairement à ce que l’on pense, les Landes sont très riches en vestiges romains, et que surtout, certaines zones de recherches sont encore à découvrir.

Bien entendu, Dax est au cœur des vestiges romain du département, l’Adour était alors une frontière naturelle infranchissable. Il y avait un guet à Dax et la ville se trouvait sur le chemin de l’Espagne. Les « deux voies romaines », celle qui longe la route des Grands Lacs sur la côte, et celle qui suit grosso modo l’ancienne RN 10 jusqu’à Dax, n’étaient en fait que des buttes de terre, d’une largeur d’environ 20 mètres et non pas des voies pavées comme on en retrouve dans d’autres départements.

« Les données sur les vestiges romains évoluent chaque année. C’est pour cela que nous avons décidé d’organiser ce colloque. Pour que les chercheurs nous présentent les dernières découvertes en la matière », explique Jean-Jacques Taillentou, de la Société de Borda.

Nouvelles méthodes de fouille

Hervé Barrouquère, dans ce milieu, n’est plus à présenter. « Les Landes, longtemps considérées comme un territoire sans histoire, sans passé, font pourtant l’objet de recherches archéologiques. » Et imaginer les fouilles archéologiques se cantonner à un préambule nécessaire mais redouté lors de la construction de grands aménagements d’une ville est assez loin de la vérité.

Les méthodes de fouilles ont considérablement évolué, et même les modes d’exploitation forestière ont eu un impact sur les dernières découvertes. « La forêt landaise est plus difficile à sonder. Mais depuis que les exploitants forestiers retournent la terre et labourent les parcelles après l’abattage des arbres, même sur 40 centimètres seulement de profondeur, on trouve des vestiges et des objets tout à fait intéressants. Il y a aussi beaucoup de découvertes à faire en Chalosse. Il ne faut pas fantasmer, il y a peu de chances de découvrir aujourd’hui un site majeur, mais on trouve des choses. »

Bien entendu, la plupart des campagnes de recherche sont portées par des bénévoles, et les recherches institutionnelles ne sont qu’une infime partie des fouilles qui ont lieu chaque année.

« Le Centre de recherche d’archéologie landaise, le Cral, participe à notre colloque, que nous avons imaginé avec ses intervenants comme un état des lieux. Nous voulons parler du passé, mais pas être passéistes. » Derrière ce colloque, qui réunit les spécialistes locaux, une publication aura lieu, en 2018, dans la revue d’archéologie des Pyrénées occidentales et des Landes.

Références aux Romains

Didier Vigneau, du Cral, confirme que, depuis les années 2000, plus d’un millier de sites ont été découverts, toutes périodes confondues. Kévin Laussu, bien connu à Dax pour ses recherches et ses publications sur les thermes et leur apparition au bord de l’Adour, interviendra sur un sujet un peu original : « Un week-end de Pentecôte 1933 à Dax », où les cérémonies du bicentenaire de la naissance du Chevalier de Borda et du bimillénaire de la station thermale de Dax, ont, cette année-là, donné lieu à la reconstitution du quartier romain d’Aquae Tarbellicae, aux abords de la célèbre Fontaine Chaude. Un aqueduc, un musée, un péristyle dorique, un extraordinaire décor éphémère est venu métamorphoser l’aspect extérieur des immeubles…

Ceux qui s’étonnent encore de voir des soldats romains procéder, chaque année, lors de la cérémonie d’ouverture des ferias trouveront sans doute, en assistant à cette conférence, un début d’explication. « Nous avons souhaité que cette journée soit gratuite, ouverte au grand public, pour que chacun puisse venir en apprendre un peu plus sur son propre territoire, et pourquoi pas, participer, un jour, à des fouilles… »

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