Une très bonne nouvelle : les archives municipales de Bordeaux rouvrent enfin ! Le quotidien Sud Ouest consacré un article à cet évènement (source : http://www.sudouest.fr/2016/03/10/les-archives-ouvrent-en-plus-grand-2296628-2780.php) :

Des archives désormais à l’échelle de Bordeaux Métropole

Le bâtiment principal a pris la place des magasins généraux de la compagnie Paris-Orléans.
Le bâtiment principal a pris la place des magasins généraux de la compagnie Paris-Orléans. ©

photo philippe taris

Après plus d’un an de fermeture et un déménagement, les archives municipales et même métropolitaines rouvrent au public vendredi matin dans un bâtiment neuf.

Les généalogistes, historiens et autres chercheurs sevrés de vieux papiers depuis la fermeture des archives municipales rue du Loup, à Bordeaux, n’auront pas attendu pour rien. Le nouveau bâtiment de La Bastide, qui ouvrira demain vendredi à 9 h 30, n’a plus rien à voir avec le vénérable hôtel de Ragueneau (1) et son plancher XVIIe qui grinçait.

La vieille salle de lecture.© Photo arch. q. s.

Ici, rue de la Rotonde, aux avant-postes de la ZAC Bastide-Niel, cap sur la modernité. Surtout, c’est fou ce qu’il y a comme place. 40 chaises et tables rien que pour la salle de lecture tout en longueur quand, rue du Loup, on se marchait sur les pieds à 25. Les chercheurs auront vue sur les quatre niveaux de magasins de documents historiques, bien à l’abri dans leur coffre de béton moderne. Au moins, ça ne risque pas de grincer.

Frédéric Laux et Frédéric de Vylder étrennent la nouvelle salle de lecture, avec vue sur les magasins d’un côté et sur la cour de l’autre.© Photo photo philippe taris

La lumière entre côté cour, où, authenticité historique oblige, l’architecte Frédéric de Vylder (agence Robbrecht en Daem) a tenu à conserver les pavés et les rails de l’ancienne halle des magasins généraux construite en 1852 pour la compagnie de chemin de fer Paris-Orléans. À ceci près que le bâtiment originel a brûlé en 2008, ne laissant que les murs. Il a fallu tout reconstruire.

De quoi voir venir

Dont les fameux magasins. Il y en a 19 exactement, organisés en silos selon la nature des documents : fonds privés, fonds anciens depuis le XIIe siècle , imprimés et enfin archives contemporaines depuis 1947. Température et hygrométrie s’affichent à chaque porte. « Idéalement, il doit faire 18 degrés et 55 % d’humidité », détaille le directeur Frédéric Laux, conservateur en chef du patrimoine.

Les couloirs des magasins.© Photo photo archives quentin salinier

À l’intérieur, de nouvelles portes façon coffre-fort et des étagères chargées de milliers de boîtes à archives réglementaires. Au point que la charge utile est ici de 1 300 kilos au mètre carré contre… 200 pour un appartement normal. Évidemment, les petites boîtes noires ne sont pas arrivées là en deux temps trois mouvements. Frédéric Laux est bien placé pour le savoir : « Il a fallu trois mois pour tout déménager avec une noria de camions mais bien plus pour reconditionner auparavant tous les documents selon les normes les plus modernes. Ainsi que la loi nous y oblige, nous avons également assuré le récolement, autrement dit le recensement de chaque document avant et après. »

À l’arrivée, il ne manquait rien, merci, mais ces opérations successives expliquent qu’il ait fallu un an et trois mois pour franchir la Garonne.

Il a fallu un an et demi pour tout déménager.© Photo archives quentin salinier

Le prochain déménagement n’est pas pour tout de suite : le règlement de conservation des archives oblige les collectivités concernées à avoir suffisamment de réserve foncière pour pouvoir y construire un bâtiment de même dimension que celui qui arriverait à saturation. Le terrain existe, juste à côté des archives neuves. De quoi voir venir…

De nouveaux publics

Le nouvel équipement n’est pas seulement voué à la conservation des registres, actes officiels, affiches, journaux, plans, images, maquettes et autres documents en tous genres produits à Bordeaux. « L’enjeu est aussi de désacraliser l’institution et de se tourner vers de nouveaux publics », résume Frédéric de Vylder.

La surface accueillant le public a été multipliée par 10 pour atteindre 1 000 mètres carrés.

La surface accueillant le public a été multipliée par 10 pour atteindre 1 000 mètres carrés. Le bâtiment principal s’accompagne en effet d’une « annexe » sur deux niveaux qui sert d’entrée et où les scolaires et les autres pourront participer à des ateliers numériques ou historiques et où des conférences seront programmées dans une salle de 100 personnes. À l’opposé de la salle de lecture, la salle d’exposition accueille déjà un parcours consacré à 800 ans d’archives qui racontent aussi 800 ans d’histoire de la ville et tout cela est gratuit.

Quant au parvis, il est grand ouvert et les habitants du futur quartier Bastide-Niel auront accès aux bancs et au jardin.

La glycine originale a été bouturée sur le parvis.© Photo photo philippe taris

À propos de jardin, la canopée sera bientôt recouverte de chèvrefeuille et de glycine. Indispensable glycine, dont les boutures viennent de l’arbre historique de la rue du Loup. Comme un trait d’union supplémentaire entre passé et présent.

(1) La Ville a décidé depuis de vendre l’hôtel de Ragueneau.

Les archives municipales deviennent celles de Bordeaux Métropole

Depuis le 1er mars, les archives municipales sont celles de Bordeaux Métropole. Le service sera désormais commun à toutes les communes de la Métropole, ce qui n’avait pas été prévu au moment où le déménagement a été décidé. Pessac et Bruges ont adhéré les premières à la convention mise en place.

C’est ainsi que le kilomètre de documents pessacais et les 500 mètres de documents de Bruges rejoindront bientôt la rive droite. À terme, le nouveau bâtiment de La Bastide accueillera une trentaine d’agents.

Quant aux archives de l’ancienne CUB, elles sont conservées avenue du Docteur-Schinazi, à Bacalan, dans un entrepôt suffisamment spacieux. S’agissant de documents essentiellement administratifs, ceux-ci sont peu fréquemment demandés mais peuvent être communiqués à La Bastide sur commande.

Par ailleurs, les archives accueillent également la Mémoire de Bordeaux, jusqu’ici hébergée au musée d’Aquitaine et ses 400 mètres de documents essentiellement consacrés à la période Chaban.

Les archives en chiffres

13 kilomètres d’archives sont conservés dans le nouveau bâtiment qui peut en accueillir cinq de plus en attendant un futur bâtiment supplémentaire.

14,5 C’est en millions d’euros, le coût de la construction dont 12,6 millions pour la Ville de Bordeaux, le reste venant de l’État et de la Région.

40 C’est le nombre de places de la salle de lecture. La salle de conférences en comptera 100.

260 000 pages d’archives, en particulier l’état-civil, sont d’ores et déjà numérisées et pour la plupart accessibles sur le site www.archives.bordeaux.fr

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