Nous souhaitons faire un peu de pub à un jeune chercheur en archéologie/numismatique : il s’agit d’Eneko Hiriart, jeune homme passionné et passionnant qui a soutenu sa thèse intitulée Pratiques économiques et monétaires entre l’Ebre et la Charente (Ve s. – Ier s.a.C.) en 2014 à Bordeaux 3-Ausonius. Il propose ses services en SIG, DAO, expertises numismatiques, fouilles etc. à travers son site internet ArchéoGraphie : http://www.archeographie.fr/

Par ailleurs, il est possible de consulter ses travaux sur Academia : https://univ-amu.academia.edu/EnekoHiriart

Archéologues du préventif, du territorial, universitaires : n’hésitez pas à faire appel à lui !

Une loi très étonnante concernant les Basques était encore en vigueur en Islande depuis le XVIIe siècle. Elle est désormais abrogée, même si son application était impensable de nos jours (en revanche, la chasse à la baleine est toujours d’actualité…). Le quotidien Sud Ouest s’en fait l’écho (source : http://www.sudouest.fr/2015/04/29/en-islande-il-est-desormais-interdit-de-tuer-les-basques-1907363-4758.php) :

En Islande, il est désormais interdit de tuer les Basques

Une loi vieille de plusieurs siècles a été symboliquement abrogée en Islande. Au XVIIe siècle, les baleiniers basques risquaient gros en s’y aventurant

En Islande, il est désormais interdit de tuer les Basques
Si ce décret est aujourd’hui supprimé, il s’agit d’une décision dont la portée est uniquement symbolique. ©

CC-BY-NC-NDTerre et Côte Basques & CC-BY-NC-ND Loïc Lagarde

 

Depuis le 22 avril, une stèle est installée à Hólmavík, une petite commune de 375 âmes au nord-ouest de l’Islande. Elle est érigée en souvenir du massacre de 32 baleiniers basques en 1615. Présent lors de la cérémonie de commémoration, l’administrateur de la région du Vestfirðir (littéralement « les fjords de l’Ouest ») en a profité pour abroger un décret vieux de quatre siècles et qui était encore en vigueur jusque-là. Celui-ci autorisait ni plus ni moins à tuer les Basques qui se trouvaient dans la région !“Bien entendu, cette abrogation fait avant tout sourire : nous avons des lois dans notre pays qui interdisent de tuer des Basques » a lancé Jónas Guðmundsson, des propos relayés par le site Iceland Review. Il a également ajouté avec malice que cela pourrait s’avérer positif pour attirer les touristes venus d’Euskadi :

« Au moins, les lieux sont sans danger pour eux désormais ! »

32 baleiniers fusillés

Comme nous l’expliquions il y quelques jours, le différend date d’il y a quatre siècles. En 1615, les Basques chassent déjà la baleine depuis plusieurs décennies. Une traque vue d’un mauvais œil par les marins islandais, soumis à l’interdiction de pêcher le mammifère. L’Islande est alors l’un des plus pauvres pays d’Europe.

« Une mesure avant tout symbolique pour commémorer une page tragique de l’Histoire »

Quand un navire guipuzcoan s’échoue sur les côtes islandaises, le responsable du district ordonne l’exécution sommaire de ces naufragés. Seul un marin serait parvenu à s’échapper. L’hommage du 22 avril était le point d’orgue d’un cycle de conférences organisé tout au long de la semaine en Islande, par l’Institut culturel basque Etxepare. Des commémorations qui scellent officiellement la réconciliation entre Basques et Islandais, officieusement rabibochés depuis longtemps.

Le député général guipuzcoan, Martin Garitano était présent lors de la cérémonie aux côtés du ministre islandais de la Culture. Une visite fraternelle dont il partagé quelques souvenirs sur son compte Twitter :

http://twitter.com/mgaritano/status/590945301990658048/photo/1

Un décret oublié

Si ce décret est aujourd’hui supprimé, il s’agit d’une décision dont la portée est uniquement symbolique. Les touristes basques ne l’ont pas attendue pour découvrir les richesse de l’Islande et s’y rendre en toute sécurité. Il existe en effet, dans ce pays comme dans de nombreux autres, des lois anciennes qui n’ont jamais été supprimées. Remplacées par des législations ultérieures, elles sont simplement tombées dans les oubliettes de l’Histoire. Autant dire que voyager au pays des geysers était sans risque.

Notons que si le Pays basque ne compte aujourd’hui plus de baleinier, l’Islande n’a pas cessé de chasser les grands cétacés. Cette pratique traditionnelle, partagée avec le voisin norvégien, vaut d’ailleurs à ces pays de vives critiques des associations écologistes. Elle explique aussi en partie leur réticence à intégrer l’Union Européenne, qui est hostile à la chasse à la baleine.

Lu dans le quotidien La Semaine du Pays Basque (source : http://www.lasemainedupaysbasque.fr/2014/06/26/23411-decouverte-d-un-parcours-botanique)

Découverte d’un parcours botanique

Publié le Le 01/07/2014, dans Abense-de-Haut/Onizegaine | par Gilles Choury

Trois parcours découvertes ont été créés par la Communauté des communes.
Découverte d’un parcours botaniqueC’est Jean François Etchepare, ancien de l’ONF qui a servi de guide pour découvrir le sentier botanique de la saligue à Abense de Haut. © Gilles Choury

La mousse pousse-t-elle toujours du côté nord des troncs d’arbres ? Y-a-t-il des plantes aux baies toxiques pour l’homme dans la forêt souletine ? Pourquoi le peuplier noir disparait-il?

Ce sont autant de questions, auxquelles Jean-François Etchepare, ancien cadre à l’Office National des Forêt, a pu répondre lors d’une balade dans la saligue à Abense-de-Haut.

Une balade organisée par la Communauté des communes de Soule Xiberoa et la commune d’Alos-Sibas-Abense pour fêter la réalisation du parcours botanique créé au bord du gave, juste à droite du pont d’Abense-de-Haut.

Avec le concours des menuisiers de l’atelier de réinsertion Interface et de Audrey Elgoyhen et Pette Jaragoyhen, en service civique à la Communauté des communes et au panier souletin, le site a pu voir le jour. De petits panneaux indiquent ici un arbre, là une fleur et des lieux de repos jalonnent le parcours : tables de pique-nique, bancs et même canapés (en bois !).

Cette réalisation à Abense-de-Haut n’est pas la seule lancée par la Communauté des communes. Du côté de Camou-Cihigue, ce sont les alentours de la source d’eau chaude, Lamiñen ziloa, qui ont été aménagés. Et à Trois Villes, c’est une boucle autour du village qui a été créée avec là aussi une aire de pique-nique.

Pour pourvoir repérer les sites de ces trois balades, une petite brochure a été éditée et est disponible dans les offices de tourisme de Mauléon et Tardets.

Et pour revenir à la balade le long du gave effectuée en compagnie de Jean-François Etchepare, on donnera quelques réponses aux questions posées plus haut. Non, la mousse ne pousse pas que du côté nord des arbres parce que le climat est tellement humide qu’elle peut se plaire partout dans les forêts de Soule. Il existe d’ailleurs des fougères que l’on ne trouve que dans certains canyons de Ste-Engrace et nulle part ailleurs sauf en… Amérique du sud !

Autre réponse, celle concernant le peuplier noir. S’il est en voie de disparition c’est parce qu’il est mal perçu par l’homme. Contrairement aux autres peupliers plus longilignes, le noir a le tronc déformé et marqué par de nombreux nœuds. Du coup, il est souvent remplacé par des peupliers blancs ou croisé naturellement alors qu’il est parfait pour le maintien des berges autour du gave.

Enfin, nos forêts regorgent-elles de plantes toxiques pour l’homme ? Il ne faut pas exagérer, mais rien que dans la saligue d’Abense-de-Haut, Jean-François Etchepare a relevé quelques baies et plantes toxiques. Et c’est suffisant pour être convaincu de suivre son conseil : « avant de toucher une plante ou une baie, il vaut mieux la connaître ! Et ça vaut aussi pour les champignons ».

Le Cress prépare les Tessonnades

Le Cress prépare les Tessonnades
Guillaume Parpaite et André Tartas, du Centre de recherches et d’études scientifiques de Sanguinet. © Photo Francis Nin

En présence de nouveaux élus et d’un public nombreux, le Centre de recherches et d’études scientifiques de Sanguinet (Cress) a tiré le bilan d’une année 2013 particulièrement riche en actions et événements, même si les fouilles archéologiques sont restées au point mort faute d’autorisation des instances nationales. Comme l’a expliqué le président André Tartas, la nouvelle réglementation en matière de fouilles oblige à utiliser des plongeurs professionnels et non amateurs. Pour ce faire, il a fallu entreprendre des démarches afin de changer de statut.

Un projet ambitieux

« En fait, précise André Tartas, la validation des plongeurs est faite par la Direccte Aquitaine (la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Mais n’ayant pas de compétence en la matière, un avis est demandé à l’Institut national de la plongée professionnelle (Inpp). À l’issue de ces tracasseries administratives, les plongeurs obtiennent le CAH (Certificat d’aptitude à l’hyperbare), devenant ainsi professionnels ou scaphandriers. Si pour l’heure l’intégralité des dossiers a reçu un avis favorable de l’Inpp, nous devons attendre le retour du courrier de validation de la Directe. »

Lors de ce bilan, le président des archéologues sanguinétois a rendu hommage à Raymond Sentucq pour la restauration de la pirogue, copie conforme d’une embarcation de 2 300 ans, actuellement exposée au musée de Saint-Sébastien (voir « Sud Ouest » du 6 février). Il a également salué les efforts de Philippe Camin, ancien conservateur des musées des Landes, « qui a beaucoup œuvré pour le Cress ».

Outre la participation aux Journées nationales de l’archéologie, les 6, 7 et 8 juin, où des responsables locaux expliqueront les techniques de fouilles subaquatiques au musée du Lac, le Cress prépare les Tessonnades dont le thème sera « Quand l’humain transforme la matière ». Une rencontre thématique sur la terre, l’eau et le feu qui se déroulera du 13 au 22 juin à l’espace Gemme. « C’est un projet ambitieux, a souligné André Tartas. Chaque jour, il y aura un atelier suivi d’un débat dînatoire animé par le responsable de l’expérience, un scientifique et un universitaire. »

Francis Nin

Article paru ce jour dans le quotidien Sud Ouest. Source : http://www.sudouest.fr/2014/04/15/le-cress-prepare-les-tessonnades-1525797-3542.php

En janvier dernier a eu lieu sur le plateau de l’Ermitage (zone périurbaine d’Agen) une campagne de sondages-diagnostics, menée sous la direction de l’archéologue Frédéric Prodéo (INRAP). Cette étape vise à vérifier la potentialité archéologique d’un terrain en prévision d’un aménagement invasif ou destructif pour les archives du sous-sol (autoroute, supermarché, lotissement etc.). En fonction des résultats, une fouille sera (ou pas) demandée afin d’enregistrer un maximum de données relatives au(x) site(s) menacé(s) par l’aménagement programmé. Si la première étape est entièrement financée par l’Etat et réalisée par l’INRAP ou des archéologues de collectivité territoriale, en revanche, la fouille est attribuée après appel d’offre soit à l’INRAP soit à un opérateur de fouille (=entreprise) agréé par l’Etat. Son financement n’est pas le fait de l’Etat, mais de l’aménageur. Ce tarif n’est pas imposé de but en blanc, mais découle de négociations entre l’aménageur et l’archéologie, principalement en fonction d’un cahier des charges. Tout ceci est réglementé par deux lois, votées respectivement en 2001 et 2003. C’est la théorie et généralement la pratique. Mais il arrive que certains terrains recèlent de véritables trésors pour le Patrimoine national : c’est pour cela que le prescripteur de sondages-diagnostics, l’Etat, représenté par le Service Régional de l’Archéologie, met parfois en garde l’aménageur afin qu’il modifie son projet si celui-ci a une forte probabilité de concerner un gros site archéologique (voire le dissuade d’agir sur tel ou tel terrain). En effet, si le site n’a pas été classé et donc protégé, sa fouille se fera de manière approfondie, attentive et extensive afin de ne perdre aucune info : cela entraine des coûts astronomiques pour l’aménageur (on parle souvent dans des cas comme celui-ci de plusieurs millions d’euros!). Dans le cas de l’Ermitage à Agen, le rôle de l’Etat a été de dissuader l’aménageur de lotir cette zone : connu pour être l’oppidum des Nitiobroges, diverses recherches ultérieures avaient souligné la richesse du lieu. Nous sommes aujourd’hui après la première étape : le sondage a été mené, le rapport va être rendu. Les premiers résultats révélés dans le petit milieu des archéologues régionaux suscite bien évidemment des interrogations : doit-on nécessairement sacrifier le Patrimoine, bien commun, pour des raisons urbanistiques? N’y a-t-il pas possibilité de lotir ailleurs sur la commune? C’est ce qui ressort de l’article paru dans la Dépêche du Midi ce jour (source : http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/13/1837901-agen-ermitage-ne-detruisez-pas-les-archives-du-sol.html) :

Agen. Ermitage : «Ne détruisez pas les archives du sol»

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L’association «La Mirande» vient d’appeler les archéologues du Lot-et-Garonne pour faire le point sur les «fouilles» préventives à l’Ermitage. Et lancer un appel aux élus…

Les sondages réalisés en début d’année ont donné «des résultats significatifs». C’est Michel Couderc, le président de «La Mirande» qui le dit. Mais il base son propos sur des avis plus autorisés encore. «On attend pour le mois de mai le rapport définitif de l’INRAP (Institut de recherches archéologiques préventives) et la lecture qu’en fera le Service régional de l’archéologie». Et puis, autorisés aussi, les avis et commentaires de l’Association des archéologues du Lot-et-Garonne, «ce que le diagnostic a permis de confirmer, c‘est bien la place de l’Agenais sur la carte du monde gaulois et gallo-romain». Pour Jean-François Garnier, secrétaire de l’association départementale, «on vient de confirmer les recherches précédentes. L’oppidum de l’Ermitagne était le centre d’un royaume, celui des Nitiobroges dont on trouve trace d’ailleurs dans les écrits de Jules César, qui désigne nommément le roi et le prince d’une vaste zone dépassant les limites du Lot-et-Garonne d’aujourd’hui…».

L’épée à antennes

Le diagnostic et les sondages ne portent que sur une surface représentant 5 % de la zone sur laquelle pourrait être implanté le lotissement qui alimente toutes les critiques de «La Mirande». «C’est peu et cela laisse augurer de découvertes plus grandes encore, essentielles pour comprendre la naissance de la ville d’Agen.» Il s’agit, selon le mot des archéologues du département, «d’archives du sol» venues d’une époque qui n’avait que très peu d’archives écrites. «On a connu par le passé, sur Agen, des projets immobiliers qui ont totalement effacé ces archives du sol.» En l’occurrence, sur l’Ermitage, la mise au jour d’une chaussée – «un axe de circulation datant de 50 avant JC» – ouvre le champ des possibles. Mais la découverte la plus importante, et «pas forcément la plus spectaculaire», est une tête en bronze de quelques centimètres, «l’extrémité d’une épée poignard à antennes dont on ne connaît que 10 exemplaires en France». Pour les archéologues du département, François Stéphanus ou Claude Gras, «cette découverte atteste de la présence de gens armés sur le coteau de l’Ermitage». De quoi, en tout cas, attirer l’attention des candidats d’aujourd’hui, élus de demain. «Évitons les erreurs passées, ne rendons pas le sol opaque pour un lotissement qui enterrerait à jamais la préhistoire d’Agen».

Ce sera, en effet, aux élus de l’Agenais de décider, in fine, l’avenir qu’ils dessinent pour l’Ermitage. Un lotissement ou un lieu d’histoire et, pourquoi pas, de «tourisme culturel» ?

J.-L. A