Bienvenue sur l'espace de dialogue du site ARCHEOLANDES : n'hésitez pas à vous y inscrire pour poster!
Vous n'êtes pas connecté.
Pages: 1
LE PEUPLEMENT DE LA GRANDE-LANDE
DES LAGUNES AUX AIRIAUX
Colloque organisé par le Parc naturel régional des Landes de Gascogne.
(Samedi 8 et dimanche 9 novembre 2008, Pavillon des Landes, Sabres)
Placé sous la direction du Conseil scientifique et culturel du Parc Naturel Régional, le 3e colloque de Sabres se tiendra dans les nouvelles installations du Pavillon des Landes, près de la gare de Sabres, le samedi 8 et le dimanche 9 novembre 2008.
Durant deux journées, une vingtaine de chercheurs feront part de leurs plus récentes découvertes, et donneront des éclairages nouveaux sur l'apparition des lagunes, sur la datation des dunes continentales ou sur l'anthropisation des milieux humides, mais aussi sur la création de l'habitat en "quartiers" et "airiaux", ou encore sur la datation et l'évolution des maisons à pans de bois.
PROGRAMME
Le peuplement de la lande. Thématique I : "Des lagunes ..."
_ Jean-Pierre TEXIER, "La forrnation des lagunes".
_ Didier GALOP, avec la collaboration d'Élodie FAURE, "Analyses palynologiques de quelques tourbières des Landes de Gascogne".
_ Michel LENOIR. Gwénolé BELBEOC'H, "L'Azilien de la région d'Hostens (Gironde)".
_ Jean-Claude MERLET, "Les chasseurs-cueilleurs du Mésolithique dans la Grande Lande".
_ Julia ROUSSOT-LARROQUE, "Les armatures de flèches du Mésolithique dans les Landes de Gascogne".
_ Didier VIGNAUD, "L'artisanat des produits goudronneux dans les Landes de Gascogne durant l'Antiquité".
_ Hervé BARROUQUERE. "Du haut Moyen Âge jusqu'au XIVe siècle dans la Grande Lande : habitats, artisanat potier".
_ Jean-Pierre LESCARRET. "Quelques clés de lecture des paysages grand-landais"
Posters :
_ Jean-Pierre TASTET et al. ."Les dunes de la Grande Lande".
_ Bernard GELLIBERT. "Les implantations humaines au Néolithique final et au début de l'âge du Bronze autour des lagunes au sud de la Grande Lande".
_ Marie BILBAO, "Les sites funéraires de l'âge du Fer dans les Landes de Gascogne".
_ Julia ROUSSOT-LARROQUE, "Les sépultures du premier âge du Fer de Pignotte (Moustey, Landes)".
_ Laurent CALLEGARIN. "La circulation monétaire dans la Grande Lande durant l'Antiquité".
_ Bénédicte BOYRIE-FÉNIE, "Toponymie et recherche archéologique dans les Landes de Gascogne".
Le peuplement de la lande. Thématique II : "...aux airiaux."
_ François LALANNE, "Le quartier de Guiraute à Sabres (ses airiaux, ses familles) au fil du temps".
_ Yan LABORIE, "Fouiller le sous-sol d'un quartier landais : l'exemple de Guiraute".
_ Evelyne BALLION, "Analyse du bâti landais à pans de bois et torchis à partir du démontage de la maison "Malichecq" de Guiraute.
_ Béatrice SZEPERTYSKI, "Datation des bois de la maison "Malichecq" de Guiraute : l'apport de la dendrochronologie".
_ Bénédicte BOYRIE-FÉNIE, "La micro-toponymie de Guiraute et des espaces limitrophes : les noms de lieux nous parlent".
_ Marie PÉRÈS, "La 3D au service de l'archéologie du bâti : l'exemple de la maison "Malichecq" de Guiraute.
Bulletin d'inscription:
Nom et Prénom :
.......................................................................
Adresse :
.......................................................................
Tél. :
.......................................................................
Frais de participation au colloque :
*Inscription (actes du colloque compris) :
Tarif I - 40 euros x (nombre de personnes : )= ....... euros
Tarif II - 25 euros x (nombre d'étudiants : )= ....... euros
*Repas de midi du samedi 8 novembre :
16 euros x (nombre de personnes : )= ....... euros
*Repas de midi du dimanche 9 novembre
16 euros x (nombre de personnes : )= ........ euros
TOTAL ....... euros
Prière de :
-renvoyer votre Bulletin d'inscription au Parc Naturel régional des Landes de Gascogne, 33, route de Bayonne. 33 830, Belin-Beliet. Libeller votre chèque à l'ordre du Trésor public.
Hors ligne
Salut à toi,
c'est vrai que c'est un peu cher, mais les actes du colloque sont inclus dans le prix. Après, je ne sais pas s'il y a possibilité d'y assister librement (et donc sans réservation des actes). Je demanderai.
amicalement,
Hervé.
Hors ligne
hormis la photo en grand de ta vedette préférée, c'est généralement la présentation détaillée d'un sujet sous forme d'affiche. En cherchant sur le net, on en trouve des exemples : http://www.ifremer.fr/delec/communicati … NCOISE.pdf et même des recommandations pour leur réalisation http://www.onf.fr/pro/Renecofor/colloqu … osters.pdf
Cela permet d'éviter d'étirer en longueur les colloques avec trop de conférences, tout en informant malgré tout le public sur certains sujets.
Dans le cas des posters du colloque de Sabres, ils seront intégralement publiés dans les Actes.
Hervé.
Hors ligne
Si jamais je ne peux pas venir, le compte rendu sera t-il dispo sur le site?
Plan mercès,
Lou Bin'. (http://loblogdeubin.blogspot.com)
Hors ligne
J'essaierai en effet de faire une synthèse des données dévoilées lors du colloque, quelque part vers là : http://www.archeolandes.com/cms/index.p … ande-lande .
amicalement,
Hervé
PS : un nouveau blog? Tu as eu des problèmes avec l'autre?
Hors ligne
Le Parc Naturel s'est enfin décidé à mettre en ligne le programme du colloque : http://www.parc-landes-de-gascogne.fr/1 … airiaux%22
En espérant qu'il parle aussi sur ce même site du PCR sur les lagunes et non seulement du PCR sur les airiaux...
Hors ligne
Suite à une réunion préparatoire tenue cette semaine, Jean-Claude Merlet vient de me faire part qu'il a :
"obtenu du Parc la modification suivante des frais de participation:
- inscription au colloque : 10 € (gratuit pour les étudiants)
- souscription des actes du colloque : elle est déconnectée de l'inscription au colloque. Ce sera 25 € pour les inscrits au colloque qui veulent les actes, puis 30 € (port inclus) pour les demandes ultérieures venant des non inscrits.
- prix du repas du samedi midi : inchangé à 16 €.
Le dimanche 9 : pas de séance le matin, ni de repas organisé le midi. séance seulement l'après-midi.
Une nouvelle circulaire va sortir dans les prochains jours avec le programme complet avec les horaires. Chaque intervenant disposera de 20 minutes + 10 minutes de discussion. J'ai aussi obtenu que les auteurs de posters puissent disposer de quelques minutes pour présenter leur oeuvre."
Des frais d'inscription gratuits pour les étudiants, voilà qui devrait te ravir Banban!
Hervé.
Hors ligne
Salut Banban!
je viens d'avoir Jean-Claude Merlet au téléphone : il m'a confirmé la gratuité pour les étudiants; pas besoin de renvoyer de bulletin d'inscription dans ce cas, tu arrives comme ça. Les actes pourront être réservés sur place, 25 euros.
à bientôt!
Hervé.
Hors ligne
Un compte-rendu du colloque de Sabres a déjà été mis en ligne sur BLOGiferrum (http://www.soliferrum.com/blog/) par Marie, le mien ne devrait pas tarder (si j'ai enfin internet d'installé là où j'habite en semaine! Depuis le 8 octobre qu'Orange m'annonce que ça va venir... Ça fait long!)
Hervé
Hors ligne
http://www.sudouest.com/landes/actualit … 144d7a1441
Voilà ce que l'on pouvait lire dans le quotidien Sud-Ouest le Mercredi 12 Novembre 2008 :
"SABRES. Le colloque du conseil scientifique du Parc a fait le point sur des aspects du peuplement des Landes de Gascogne
On a avancé sur la connaissance du peuplement des Landes de Gascogne en allant des « lagunes aux airiaux ». Dans le nouvel « amphi » archi-plein - c'est bon signe - du Pavillon des Landes, le public a pu réexaminer ses fondamentaux sur le prétendu « désert » qu'on voulait, comme d'autres, coloniser au XIXe siècle.
On est beaucoup parti du terrain, car le conseil scientifique du Parc naturel régional, organisateur du colloque, fonctionne avec de rigoureux « positivistes » s'appuyant sur l'observation des faits : documents anciens exhumés des archives, prospection sur le terrain, mesures en laboratoires, comparaison par superposition de cartes et de cadastres, vérité d'une photo ou d'un relevé précis d'architecte ou d'archéologue... Le poids des mots également, puisque les noms de lieux fournissent aussi des indices à l'historien.
Ruptures climatiques.
D'abord, il y a lagunes et lagunes. Les rondes - quand il en reste, car elles ne sont pas protégées réglementairement - résultent souvent de petits effondrements karstiques dans des calcaires affleurant sous la couche sablonneuse (Luxey, Hostens...). Les autres sont des bas-fonds humides au creux de certaines dunes fossiles repérées à Ychoux, Moustey ou Cazalis. Les recherches de J.-P. Lescarret montrent que ces lieux isolés furent pourtant de grand intérêt agricole pour communes et propriétaires privés qui se disputèrent âprement leur possession. L'analyse des pollens révèle d'étonnantes et fort rapides ruptures climatiques.
Ensuite, la savante réunion apporte d'autres intéressantes surprises. Pour la préhistoire, les prospections réalisées dans le cadre du PCR (Programme concerté de recherche) ont fourni un abondant « attirail » fait de pointes de flèches et autres silex taillés. Conclusion : les chasseurs-cueilleurs de la Grande Lande se déplaçaient aussi, de la Garonne au bassin de la Midouze en bivouaquant le long des deux Leyre et de leurs petits affluents. Pour la période médiévale, les prospections de D. Vignaud, H. Barrouquère ou M. Bilbao permettent de faire le point sur l'artisanat (four à goudron de Sabres par exemple) ou l'expansion de l'habitat (réseau paroissial étoffé à partir de Labrit, Sabres, Sore ou Pissos).
Poteaux et sablières
Enfin, il y a les enseignements du désormais fameux airial de Guiraute, à Sabres, tout près de ce qui fut « lo castèth », modeste château de garluche et torchis, non loin de la « caperania » où s'éleva une chapelle.
Conservateur du patrimoine au PNR, F. Lalanne, qui, depuis quarante ans, travaille sur les archives et le paysage de la Lande, a accumulé les « pièces à conviction », si l'on ose dire. En superposant carte de Belleyme (fin XVIIIe siècle), anciens et nouveaux cadastres, il a pu inventorier plusieurs types d'airiaux et de bâtiments dans le « triangle des Landes ».
Dans l'avenir, remontée sur l'airial de Marquèze, la vieille maison Malichecq, avec certains poteaux et sablières datés de 1288-1297, a dû être une de ces maisons évolutives landaises qu'on agrandissait ou déménageait au fil des partages et des défrichements (1). Certes l'archéologue Y. Laborie, penché méticuleusement sur ses sols, ne veut guère y voir une bâtisse antérieure au XVIe siècle, mais l'architecte E. Ballion, relevés à l'appui, opte pour des éléments plus anciens.
(1) Une remarquable présentation en 3D des principes de construction des maisons landaises a également été faite et sera sans doute reprise sur le plan muséographique."
Auteur : J.-J Fénié
Hors ligne
Comme évoquée dans l'article, l'origine glaciaire de la majeure partie des lagunes et remise complètement en cause. Seules les lagunes à bourrelet périphérique peuvent avoir été des buttes cryogènes (type pingos). Les lagunes ovales, quant à elles, présentes en contexte dunaire, semblent valider une hypothèse éolienne. En revanche, concernant la majorité de ces étendues circulaires d'eau douce, motif paysager récurrent du plateau landais, il apparaît que la présence d'un karst -ou d'un crypto-kart- profond soit à même d'expliquer ce que les divers prélèvements, datations (trop basse pour une hypothèse périglaciaire) et observations ont apporté ces 5 dernières années. Les lagunes sont nées d'effondrements dans des niveaux calcaires non affleurants, créant un effet de soutirement (effet entonnoir) des sédiments supérieurs. C'est finalement une réhabilitation des thèses d'André Klingebiel et François Billy, présents tous deux lors du colloque.
Une précision importante est à faire concernant l'attribution des recherches mises en avant : Didier Vignaud a travaillé sur l'artisanat antique autour de la production de poix, Marie Bilbao a réalisé un poster détaillé sur les rites funéraires du Premier Age du Fer dans la basse vallée de la Leyre et j'ai effectivement rapporté les résultats des prospections et sondages sur des sites médiévaux, mais il faut préciser que nous étions 3 à oeuvrer sur le terrain : Gwénolé Belbéoc'h sur la zone nord du PNRLG, Jean-Pierre Lescarret autour de Saugnac-et-Muret et moi sur la zone sud.
En ce qui concerne l'airial de Guiraute, contrairement à ce qui est parfois colporté depuis quelques années, il ressort que les résultats de l'archéologie sont cohérents : succession des niveaux archéologiques à l'emplacement du bâti de bois, présence d'un sol antérieur décalé par rapport au bâti actuel (c'est de ce premier état du XVIe siècle que sont probablement issus les bois de la maison, eux-mêmes probablement récupérés sur un -ou plusieurs- site médiéval non déterminé de Sabres). Les hypothèses issues de la dendrochronologie sont en décalage avec les données de l'archéologie : ce n'est pas la première fois selon plusieurs archéologues aquitains que ce problème intervient avec la même dendrochronologue. Problème d'étalon de référence? Rien ne vient démentir en tout cas l'hypothèse d'un réemploi des bois, pratique courante dans les Landes de Gascogne, où par tradition l'on pouvait hériter de la maison, mais non du terrain sur laquelle elle était bâtie comme l'a justement rappelé à l'occasion de ce colloque François Lalanne.
Ce colloque fut aussi l'occasion d'évoquer l'avenir de la maison Malichecq de l'airial de Guiraute. Déjà démontée, elle se verra prochainement transférée sur l'airial de Marquèze -en dépit de la cohésion du site, image de ce qu'il était d'après le cadastre napoléonien-. A cette occasion, deux interventions ont cloturé le cycle de conférences. D'abord, celle d'un jeune architecte qui a présenté un court métrage avec une reconstitution 3d de la maison Malichecq : ça fait toujours son effet, même si on fait beaucoup mieux aujourd'hui au niveau professionnel (n'importe qui peut arriver à de bons résultats avec le logiciel Sketchup Pro par exemple...); ce travail est malvenu dans la mesure où il reprend les hypothèses non validées par l'archéologie, ce qui risque de tromper les futurs visiteurs de la maison Malichecq, dans la mesure où cette vidéo sera projetée à Marquèze. La dernière intervention de cette journée nous a plongé dans le monde étrange d'une jeune universitaire parlant pour elle-même, citant Bachelard ou Baudrillard (elle n'a pas dû dépasser les B dans son dictionnaires de citations pompeuses), évoquant les impératifs scénographiques lors de la future mise en oeuvre de la présentation de la maison Malichecq, se perdant dans des reflexions absconces appuyées par des mimiques risibles et un ton de voix exagéré. J'en suis venu à me demander comment avait-on pu concevoir l'écomusée de Marquèze sans elle! Il est triste que pas un instant elle ne comprit que le public (y compris le conseil scientifique du Parc) en avait assez et se retenait de rire. Comme le dirait Aimé Césaire (moi aussi je peux faire des citations), c'était "comique et laid". Déjà que cet après-midi là fut éprouvant par la confrontation à distance entre une dendrochronologue sur la sellette méprisante à l'égard des archéologues ayant pu remettre en doute le scénario de l'évolution de la maison Malichecq et ces derniers, cette dernière intervention n'a rien arrangé. Heureusement que ce fut l'occasion de discussions de couloir fort instructives, devant les posters préparés par plusieurs d'entre nous sur des sujets aussi divers que la production céramique bas médiévale de Saint-Symphorien ou les découvertes monétaires antiques faites en Grande Lande depuis le XIXe siècle, en passant par les rites funéraires de l'Age du fer en basse vallée de la Leyre ou les campements de chasseurs-cueilleurs dans la haute vallée du même cours d'eau.
Hors ligne
Voici deux compte-rendus des interventions paléo-environnementales :
Jean Pierre TEXIER "La formation des lagunes"
Le chercheur a commencé par une présentation de la notion de lagune : définition, aire de répartition, localisation en zone interfluve. Un bourrelet périphérique est parfois présent ce qui donne un indice sur l'origine du plan d'eau. Il a passé en revue les diverses hypothèses qui ont été émises depuis un demi-siècle sur la génèse de la lagune landaise :
_ hypothèse anthropique
_ hypothèse éolienne (notion de cuvette de déflation) : Henri Enjalbert
_ hypothèse karstique : François Billy, André Klingebiel
_ hypothèse "cicatrices de buttes cryogènes" plus connue sous le nom d'hypothèse Pingos. Il est préférable d'utiliser le terme palses minérales que pingos (qui sont isolés et présents en points bas, contrairement aux lagunes landaises, présentes en groupe et sur le plateau interfluve).
Boyé a réfuté les trois premières hypothèses pour ne garder que la dernière : les lagunes se sont formées à partir de lentilles de glace emprisonnées dans le sol lors de la dernière période glaciaire; le volume de l'eau transformé en glace étant important, des bombements étaient alors occasionnés. La fonte des ses lentilles de glace lors du réchauffement post-glaciaire a provoqué l'effondrement de ces buttes cryogènes et les cuvettes ainsi formées se sont remplies automatiquement de l'eau de la partie capillaire de la nappe phréatique. Ce phénomène a été observé en Alaska et permisd'expliquer pendant longtemps l'origine des lagunes.
Pour comprendre cette origine et valider ou invalider l'hypothèse "buttes cryogènes", JP Texier s'est attaché à une méthode rigoureuse :
_ analyse de la distribution géographique des lagunes (il y a renoncé à cause de la disparition de nombreuses d'entres elles suite aux importants travaux agricoles des années 50-60 consécutifs à l'importation du modèle américain de maïsculture, mais aussi à cause de la sylviculture du pin, peu avare en drainage forcené).
_ analyse morphologique
_ analyse stratigraphique
_ datations Carbone 14
_ analyses granulométriques
Deux lagunes témoins ont servi à l'étude, répondant aux cadres morphologiques et géographiques mis en avant dans la présentation et communément admis par la communauté scientifique.
D'emblée, l'hypothèse glaciaire a été invalidée par plusieurs remarques :
_ datations des niveaux de tourbe trop basses (datations obtenues également sur plusieurs autres lagunes)
_ sols jeunes ne correspondant pas à des sols glaciaires
_ pas de traces d'impact glaciaire sur l'accumulation des sédiments
_ écoulements en masse vers le centre de la lagune et non vers l'extérieur (aurait dû être le cas si à l'origine avait existé un bombement)
Proposition : les lagunes se seraient formées suite à l'évolution d'un karst profond. Seules les lagunes à bourrelet périphérique ne peuvent être prises en compte par cette hypothèse (10% selon Boyé, vraisemblablement beaucoup moins selon Texiequi n'en a que rarement observé). Les lagunes à bourrelet périphérique sont peut-être effectivement d'origine glaiciaire. Reste la question des lagunes ovales, observées à plusieurs reprises et le plus souvent en contexte de dunes continentales : l'hypothèse éolienne doit-elle être envisagées pour elles?
Il ressort de cette étude que la question de ces étendues d'eau douce de faible profondeur (0.50 à 2 mètres généralement) et de superficie oscillant entre 10 et 100 mètres ne peut être résolue à partir d'un processus unique : l'origine glaciaire expliquait difficilement depuis quelques années les écarts entre les datations de niveaux tourbeux et la période de leur apparition supposée. L'origine karstique remise au goût du jour permet de mieux comprendre pourquoi des lagunes ont continué à se former il y a encore 2000 ans.
Didier GALOP, Elodie Faure (collab.), Analyses palynologiques de quelques tourbières des Landes de Gascogne"
Didier Galop étant retenu par un autre colloque en Europe centrale, c'est Elodie Faure qui a présenté les résultats de leurs recherches palynologiques.
Quatre lagunes ont été retenues pour l'étude paléoenvironnementale :
_ Bordelounque et La Hubla à Canenx-et-Réaut
_ La Hounteyre à Le Tuzan
_ Les Anguilleyrons à Saint Magne
Méthodes employées :
_ carrotage dans les sédiments à l'aide d'une tarrière
_ datations Carbone 14 pour déterminer l'âge de diverses séquences palynologiques
Bordelounque :
_ datation à la base de la tourbe : 6441-6200 BC
_ traces d'activités anthropiques dès 5400 BC
_ traces d'anthropisation de l'espace (déforestation) dès le Néolithique Moyen/Final
_ accentutation de la déforestation au Bronze Ancien
_ le seigle et le noyer apparaissent vers 550 BC
_ période historique : déforestation progressive et importante, notamment du chêne.
La Hubla:
_ datation à la base de la tourbe : 5737-5637 BC
_ à la fin de la Protohistoire, quelques indices d'anthropisation, le milieu naturel est déjà ouvert avec boisements épars.
_ début période historique (Antiquité et Moyen Age) : grosse pression anthropique avec une réduction nette de la forêt, une domination de la lande; la lagune s'assèche. Traces importantes d'agriculture céréalière dans une zone relativement proche.
_ période contemporaine : reboisement en pins et maïsculture
La Honteyre :
_ datation à la base de la tourbe : 4933-4727 BC
_ première traces d'anthtropisation du milieu au Néolithique Moyen; les céréales apparaissent au Chalcolithique. La couverture forestière demeure très présente. On peut supposer l'existence d'une agriculture itinérante qui n'atteint que modérément le milieu naturel (pas de défichements de grande ampleur).
_ la lagune subit une crise importante vers 4000-3000 BC caractérisée par un arrêt de la formation de tourbe. Cet assèchement probable est peut-être lié à un épisode climatique sévère qui reste à déterminer.
_ la séquence pollinique reprend au Bronze Final. L'anthropisation du milieu est très marquée au Premier Age du fer : chute des taxons arboréens par rapport aux taxons herbacés. Malgré cela, la forêt reste bien présente dans le paysage.
_ un déboisement considérable est observable pour le Moyen Age.
Les Anguillerons :
_ datation à la base de la tourbe : 362-157 BC
_ au début de la séquence (Second Age du Fer et début Antiquité), le chêne domine un boisement épars, avec des pins bien présents. L'activité pastorale est très marquée (bactéries coprophiles abondantes).
_ la pression anthropique s'accentue durant l'Antiquité et au Moyen Age : seigle, noyer, orties, oseille etc. La présence des arbres baisse et la lagune se comble (de plus en plus de tourbe).
_ au Moyen Age et à l'époque moderne, le milieu est déboisé, au moins clairsemé, aboutissement d'une activité humaine invasive.
_ de nouvelles datations sont en attente pour cette lagune afin d'affiner au mieux la chronologie des modifications environnementales de la période historique.
Il est à noter que les auteurs de ces travaux confirment les recherches menées par JP Texier autour de l'origine des lagunes par des datations particulièrement basses.
Hors ligne
J'avoue ne pas avoir pris de notes pour les interventions de Michel Lenoir, Jean-CLaude Merlet, Julia Roussot-Larroque et Didier Vignaud... Cela dit, j'ai recopié une partie de chacune de nos synthèses annuelles sur le site Archeolandes : http://www.archeolandes.com/cms/index.p … ande-lande
L'intervention de Jean-Pierre Lescarret sur l'intégration des lagunes dans le peuplement des XVIIIe-XIXe siècles était fort instructive; un beau travail de géographie historique.
Comme à son habitude, avec un grand sourire et de manière claire, Bénédicte Boyrie-Fénié nous a livré des clés bien utiles pour comprendre la toponymie du terroir grand landais, plus particulièrement des indices toponymiques pouvant aider dans les recherches historiques et archéologiques. Je mettrai une partie de la liste de toponymes dans la section cachée du Forum afin de ne pas tenter certains pilleurs avides de sites à explorer.
Hervé.
Hors ligne
Un résumé de l'intervention de Michel Lenoir est consultable sur BLOGiferrum, le blog du site www.soliferrum.com
C'est là que ça se passe : http://www.soliferrum.com/blog/?p=104
Hors ligne
Pages: 1