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Généralement, les ouvrages traitants de ce sujet tombent toujours dans le même écueil quand il s'agit d'évoquer l'Aquitaine sub-garonnaire : les auteurs reconnaissent qu'il y a des différences, mais pas suffisamment pour ne pas tirer des conclusions générales sur le peuplement celte à l'échelle de la France, à croire que cette idée périmée chère à la Troisième République d'une nation une et entière remontant aux Gaulois trouve encore quelques échos nauséabonds...
J'avais déjà été agréablement surpris en lisant il y a quelques années "Histoire de la Gaule" de Danièle et Yves Roman, aux éditions Fayard (1997), pavé de plus de 600 pages, bien documenté : les peuples de l'Aquitaine historique n'y sont pas présentés comme celtes, bien que probablement influencés dans une certaine mesure par eux, probablement bien moins que par les peuples du nord de la Péninsule ibérique. Ce même ouvrage insiste également, dans un autre passage, sur les particularités administratives de cette zone sous domination romaine. Les auteurs ne s'étendent pas plus sur ce sujet épineux, souvent écarté (nié?) ou minimisé dans d'autres ouvrages sur le même sujet.
Force est de constater que "Les peuples gaulois" de Stephan Fichtl, paru en 2004 aux éditions Errance, joue lui aussi la carte de la sincérité historique. Il faut d'abord préciser qu'il y a pratiquement un document iconographique toutes les 2 pages (clichés, cartes, plans, croquis). Le texte, lui, prend en compte tous les aspects de la question administrative, gestion des territoires, évolution des frontières, organisation politique, relations entre peuples...c'est donc avant tout sous l'angle institutionnel que l'auteur analyse la question. Ce dernier précise son choix de ne pas englober dans ce même sujet, l'Aquitaine subgaronnaire "qui pose des problèmes plus complexes". Une telle sincérité historique est malheureusement rare. En plus, l'auteur n'est pas tombé dans un autre écueil habituel : en annexe, outre un tableau des oppida et des sites fortifiés classés par civitas et taille, on y trouve un tableau de la survivance des noms de peuples dans les noms de commune : les peuples Aquitains y sont mentionnés, notamment les Tarusates (évoqués par César dans la Guerre des Gaules) replacés comme il se doit à Aire-sur-l'Adour et non à Tartas, toponyme médiéval qui ne doit rien a un peuple qui perd son nom au 1er siècle avant notre ère (les Tarusates deviennent les Aturates après la défaite infligée par la légion romaine). Le Tursan est le toponyme qui dériverait directement du peuple Tarusate. Si vous avez 22 euros sur vous, si vous aimez l'histoire antique, courez chez votre contrebandier préféré pour vous le procurer! Un ouvrage publié aux Editions Errance est généralement un gage de qualité.
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