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Mardi 25 octobre 2011 à 06h00
Par Alexandra Tauziac
Villeneuve-sur-Lot
Une ferme gallo-romaine sous un lotissement ?
Avant que ne débute le chantier de lotissement à Saint-Sylvestre-sur-Lot, les archéologues ont commencé la fouille préventive. Ils ont trois mois pour faire parler la terre.
Pour le moment, ce que les badauds curieux peuvent distinguer des fouilles de Saint-Sylvestre-sur-Lot (au lieu dit La Mariniesse sur la route de Trentels en bordure de la D911), ce sont surtout les tas de déblai qui longent la clôture. « Je passe mes journées à répondre aux gens que la terre n'est pas à vendre », soupire la responsable du chantier, Marie-Luce Merleau, dépêchée sur les lieux après la découverte d'une sépulture d'enfant datant de l'âge de fer sur le chantier d'un futur lotissement.
Le reste n'attire pas vraiment l'œil. Les fouilles ne font que débuter et jusqu'ici, ce sont surtout les pelleteuses qui ont été à l'œuvre pour décaper le terrain et laisser deviner fossés ou trous de poteaux. « C'est un chantier un peu ingrat, explique Marie-Luce Merleau. Nous n'avons que des structures fossoyées que nous ne comprenons pas pour l'instant. » Une chose est sûre, les installations sont de la main de l'homme.
Des trous et du flou
La petite dizaine d'archéologues de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) qui s'affaire a encore jusqu'au 13 janvier pour écrire l'histoire du site. Selon leurs premières estimations, cette histoire se situerait aux alentours de l'âge du fer. « Mais je ne comprends rien ! J'ai une sorte de millefeuilles où toutes les phases se chevauchent ! », s'exclame l'une des archéologues, l'air perplexe.
Une remarque qui résume assez bien le flou qui règne pour le moment sur le chantier. Mais Marie-Luce Merleau ne s'inquiète pas. En attendant que les choses finissent pas se décanter, elle a quelques hypothèses. Déambulant précautionneusement au milieu des marques dessinées sur le sol à la bombe de peinture, elle reconnaît quelques structures. « Ici, il y a cinq trous de poteaux. Il y avait donc un petit bâtiment parallèle au grand fossé. Cela ressemble à ce que l'on peut trouver dans une ferme agricole. »
Pas pour les pillards
Imaginer des bâtiments à partir de quelques trous : c'est ce que vont faire pendant près de trois mois les archéologues. « Mais nous n'allons rien trouver d'extraordinaire », prévient la responsable du chantier. Les pillards, nombreux dans le secteur selon Joëlle Sawané, de l'Inrap Grand Sud-Ouest, feront donc chou-blanc. « Nous avons déjà enlevé tout ce qui pouvait être volé par des chasseurs en quête de leur petit musée archéologique personnel », ajoute Marie-Luce Merleau.
De toute manière, le site ne se prête pas aux découvertes précieuses. Pas de monnaie, pas de fibule (broche antique). Pas même une scorie (déchet lié à la métallurgie) à proximité de ce qui semble être une batterie de fours.
Une pauvreté du matériel qui n'aide d'ailleurs pas à déchiffrer le site. « Nous n'avons aucune idée de ce que l'on pouvait cuire dans ces fours, admettent les archéologues. Probablement de la céramique. C'est le plus courant et il y avait un atelier de potiers plus au sud. »
Villa gallo-romaine
Cependant, une chose se distingue nettement en ce début de fouilles. Le plan d'un bâtiment de 18 mètres de long. « Il ne reste qu'un fond de fondation, relève la chef de chantier, mais il présente toutes les caractéristiques d'une villa gallo-romaine. » Dire que les archéologues s'attendaient à trouver un site préhistorique...
Quoi qu'il en soit, les archéologues estiment que rien n'empêchera le projet de lotissement de voir le jour.
source : http://www.sudouest.fr/2011/10/25/une-f … 8-3862.php
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