Forum d'Archeolandes

Bienvenue sur l'espace de dialogue du site ARCHEOLANDES : n'hésitez pas à vous y inscrire pour poster!

Vous n'êtes pas connecté.

Annonce

CE FORUM EST CLOS. IL RESTE NÉANMOINS TOUJOURS ACCESSIBLE EN LECTURE SEULE. POUR BÉNÉFICIER DES DERNIÈRES NOUVELLES DU PATRIMOINE ANCIEN DE L'AQUITAINE MÉRIDIONALE, RENDEZ-VOUS SUR LE BLOG DU CLUB DUBALEN (HTTP://CLUBDUBALEN.FR/blog)

#1 2011-03-18 09:46:24

archeolandes
Administrateur
Date d'inscription: 2005-03-09
Messages: 1124

Société de Borda et Temps de l'Archéologie

Dans le cadre du Temps de l'Archéologie, manifestation impulsée par le Conseil Général des Landes consistant en conférences, expositions, animations un peu partout dans le département, la Société de Borda consacrera plusieurs de ses séances mensuelles à ce thème. Cela commence demain Samedi 19 mars à Mont-de-Marsan. Voici la programmation complète :

Samedi 19 mars 2011 à Mont-de-Marsan, salle Lamarque-Cando, 14 h 30

    * Jean-Claude Merlet et et H. Barrouquère : Pierre-Eudoxe Dubalen, archéologue landais du XXe siècle aux multiples facettes.
    * Bernard Gellibert : Fouilles récentes de nécropoles de l’âge du fer dans les Landes.
    * Françoise Caussé : Marie Baranger et ses fresques dans les Landes (1941-1943).


Samedi 16 avril 2011 à Dax, au Casino Barrière, 14 h 30
Diversité et richesse de l’archéologie landaise

    * Alain Bouet : La basilique romaine de Dax (nouvelle lecture d’un site archéologique).
    * Yan Laborie : Labrit et les Albret.
    * Jean-Claude Merlet : Panorama de l’archéologie landaise.


Samedi 25 juin 2011 à Mimizan, salle Maurice Martin, 14 h 30
L’archéologie de la forêt

    * Jean-Claude Merlet : L’archéologie, la forêt et le pays de Born.
    * Mathilde Miqueou : Les derniers chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire dans les Landes.

source : http://www.societe-borda.com/actualites … e+Borda%29


Des dunes, des marais...et l'Homme :
Pas de "désert landais"!
Les Landes ont un Passé
www.archeolandes.com

Hors ligne

 

#2 2011-03-25 14:30:31

archeolandes
Administrateur
Date d'inscription: 2005-03-09
Messages: 1124

Re: Société de Borda et Temps de l'Archéologie

Samedi 19 mars 2011 à Mont-de-Marsan, salle Lamarque-Cando, 14 h 30
Journée ensoleillée et salle comble. Modération : Bruno Cahuzac
Jean-Claude Merlet a présenté l'érudit local Pierre E. Dubalen (1851-1936), surtout sa carrière archéologique. Les principales découvertes ont été évoquées (Brassempouy, Rivière, Sorde-l'Abbaye, Aubagnan). La deuxième partie du discours était consacrée à un côté étonnant du personnage, peu connu des Landais. En effet, lors de la fouille de la grotte de Rivière au début du XXe siècle, plusieurs objets exhumés en os sculpté étaient probablement des faux. Le grand préhistorien français Henri Breuil soupçonna même Dubalen d'être le faussaire. Il semblerait cependant que ce ne soit pas lui -il aurait été abusé- mais un dacquois à l'origine de cette supercherie qui entacha la carrière de l'archéologue landais. Jean-Claude Merlet rappela une autre anecdote, celle d'une épée à antenne de l'Age du Fer exposée dans le Musée de Mont-de-Marsan et soi-disant mise au jour dans un des tumuli (nombreux à cette époque) du sud des Landes. Photographiée, l'épée fut publiée à plusieurs reprises dans des ouvrages scientifiques -et non des moindres- sans jamais éveiller le moindre soupçon :
_ Les Civilisations protohistoriques de l'Aquitaine, de Gabrielle Fabre (1953)
_ L'Age du Fer en Aquitaine, de Jean-Pierre Mohen (1980)
Jean-Claude Merlet, en bon connaisseur du mobilier archéologique comprit rapidement que cette "épée" était en fait un assemblage de deux fibules pour les antennes et la poignée, d'un bout de lame et de lance pour le reste. Le résultat est saisissant puisque cette "épée à antennes" correspond visuellement à l'idée que l'on peut s'en faire. Dubalen avait-il manqué pour son musée d'une épée en suffisamment bon état? Nous ne connaitrons jamais sa motivation dans cette supercherie somme toute assez bon enfant et qui ne retire rien au mérité de ce brillant chercheur.

J'ai eu le plaisir de faire la deuxième conférence de la journée. Elle était consacrée à la collection archéologique rassemblée par Dubalen; celle-ci constitua le fonds du Musée d'Histoire Naturelle de Mont-de-Marsan. Son contenu, son évolution, mais aussi sa relégation dans les réserves du Musée Despiau-Wlérick ont été les différents thèmes abordés. Un rapide focus a aussi été fait sur du matériel archéologique qui a rejoint depuis les années 50 la collection dite Dubalen : trésors du Beillet (Mont-de-Marsan) et de Pujo-le-Plan, collection Schmitt, mobilier de la nécropole de Sarbazan etc. Il en a été conclu que dans des réserves d'une quarantaine de mètres carrés sises au dernier étage du bâtiment dit "donjon Lacataye", se trouvait une collection riche, véritable concentré de l'histoire landaise depuis le Paléolithique Inférieur il y a plusieurs centaines de milliers d'années, jusqu'à l'Ancien Régime. L'urgence d'un tri, d'un inventaire détaillé et d'un reconditionnement de la collection a été mis en avant, en soulignant que la Mairie de Mont-de-Marsan était à l'heure actuelle la seule à pouvoir lancer cette opération, la collection ayant un statut municipal.

La troisième conférence, par Bernard Gellibert, était un bilan sur les dernières découvertes de l'Age du Fer faites par le CRAL dans les Landes, à travers 4 sites ayant livrés des sépultures protohistoriques :
_ nécropole de Laglorieuse (140 sépultures!) découvertes au milieu des années 90
_ nécropole de Beylongue découverte au début des années 2000
_ nécropole d'Ygos-Saint-Saturnin découverte à la même époque
_ nécropole de Mazerolles, découverte il y a peu.
Un cinquième site a aussi été présenté, celui de Cère où une nécropole du Bronze Final a été mise au jour, ayant pour point commun avec les autres (datées Premier Age du Fer) le mode opératoire dans le rituel funéraire : crémation du corps, dépôt des restes osseux dans des urnes en terre cuite recouvertes d'un couvercle, dépôt dans les sépultures de petits vases en terre cuite finement ouvragés, absence de tertre visible surmontant la sépulture, délimitation de certaines sépultures par des pierres fichées les unes à côté des autres et formant des arcs-de-cercle, généralement tangents les uns aux autres.
Le tout était illustré de clichés de sépultures en cours de fouilles et d'urnes restaurées.

L'après-midi s'est achevé par une conférence sur une fresquiste originaire d'Angoulême, Marie Baranger (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Baranger). Françoise Caussé, après avoir contextualisé le personnage, notamment sa filiation d'artiste chrétienne, a surtout présenté les oeuvres réalisées par l'artiste dans diverses églises des Landes au cours de l'Occupation.

Malheureusement pour les sociétaires, nul buffet ne les attendait en fin d'après-midi comme ce fut le cas à chaque réunion montoise par le passé (et comme ça continue de l'être dans d'autres communes où la Société se déplace en réunion mensuelle). Ni jus de fruit, ni vin blanc, ni gâteau : peut-être était-ce dû au week-end électoral. Comme toujours, cela n'empêcha pas le développement de plusieurs discussions entre sociétaires où il fut question pêle-mêle de Patrimoine, de villas romaines, de nécropoles, de documents d'archives, d'Edith Piaf et du désert de Mauritanie!

Hervé


Des dunes, des marais...et l'Homme :
Pas de "désert landais"!
Les Landes ont un Passé
www.archeolandes.com

Hors ligne

 

#3 2011-05-13 13:16:57

archeolandes
Administrateur
Date d'inscription: 2005-03-09
Messages: 1124

Re: Société de Borda et Temps de l'Archéologie

Samedi 16 avril 2011 à Dax, au Casino Barrière, 14 h 30
Journée ensoleillée et salle comble. Modération : Jean-Jacques Taillentou (président de la Société de Borda).
Contrairement à l'ordre prévu, c'est Jean-Claude Merlet qui est passé en premier, suivi d'Alain Bouet, pour finir avec Yan Laborie.

La première conférence portait sur la recherche archéologique dans les Landes au cous de ces dix dernières années. Ce panorama, présenté par Jean-Claude Merlet, était en quelque sorte la suite d'une autre conférence du même auteur il y a dix ans déjà, intitulée Vingt-cinq années d'archéologie landaise (1977-2001) et publiée dans le Bulletin de la Société de Borda (http://www.archeolandes.com/documents/rechArch25ans.pdf). Aucun aspect n'a été oublié. En effet, Jean-Claude Merlet a choisi d'évoquer devant un public généralement peu au fait de cette thématique, les méthodes de l'archéologie de terrain, qu'il s'agisse de celles de l'archéologie préventive ou celles de l'archéologie programmée. Bien entendu, en tant que co-fondateur et directeur du Centre de Rercherches Archéologiques sur les Landes, il n'a pas manqué d'apporter quelques précisions sur l'archéologie forestière landaise, aux méthodes propres au CRAL. De découvertes majeures en objets particuliers, de fouilles urbaines en travaux autoroutiers, bien des aspects de la thématique archéologique ont été passés en revue : le public a ainsi pu se rendre compte à quel point les Landes ont pu en l'espace de dix ans être l'objet de nombreuses recherches, toutes plus enrichissantes scientifiquement les unes que les autres. Jean-Claude Merlet a rappelé que les Landes étaient souvent absentes des cartes nationales de répartition des sites pour certaines périodes. C'est aujourd'hui de moins en moins le cas. Le mythe du désert landais a vécu. Le Projet Collectif de Recherches sur le peuplement de la Grande Lande, mené de 2004 à 2007 et dont les résultats sortiront dans une publication de qualité début juillet 2011, le PCR donc, aura été le fossoyeur de ce mythe.

La deuxième conférence a été menée par un grand habitué de ce type d'exercice, en la personne d'Alain Bouet, professeur d'Histoire et d'Archéologie antique à l'université du Mirail à Toulouse, après être passé par Bordeaux 3 où j'eus le bonheur de l'avoir comme chargé de Travaux Dirigés en licence. L'homme a la verve d'un tribun, c'est indéniable. Le sujet abordé n'était pas des plus faciles là encore, puisqu'il s'agissait d'évoquer la réinterprétation d'un bâtiment cher au cœur des amoureux du patrimoine dacquois, à savoir le supposé temple partiellement conservé rue Cazade (à quelques dizaines de mètres de là où siège par ailleurs la Société de Borda). C'est à l'occasion d'une visite en famille il y a quelques années que l'universitaire a compris que l'interprétation de ce bâtiment ne résistait pas à l'épreuve des faits archéologiques. La démonstration savante dont il fit profiter le public de la Société, plans comparatifs à l'appui et avec une argumentation implacable et imparable, acheva sans doute de convaincre les plus sceptiques. Comme un coup de grâce, des restitutions 3d de ce que fut probablement, non le temple longtemps cru, mais la basilique intégrée au forum de la ville, défilèrent : sans nul doute, les dacquois ont retrouvé ce samedi-là leur fierté de Tarbelles!

La troisième conférence nous a replongé non seulement dans des recherches déjà anciennes -le début des années 90-, mais aussi dans le Moyen Age gascon. Yan Laborie, archéologue médiéviste, a exploré durant 5 ans les archives du sol landais à Labrit. Là-bas, le vaste castrum des Albret gardait pour lui les secrets de son histoire. L'historien Jean-Bernard Marquette, alors qu'il travaillait pour sa thèse sur ce puissant lignage landais issu de cette petite paroisse du sud-est de la Grande Lande, avait enquêté dans les archives et sur le terrain afin de retrouver la trace du château. Cette découverte (ou re-découverte, la tradition orale faisait que les habitants de Labrit connaissait son emplacement et beaucoup d'enfants en firent leur terrain de jeu, imaginant batailles ou sombres souterrains) ne fut pas suivi de fouilles. Il fallut attendre le début des années 90 pour que Yan Laborie parte à la recherche du logis seigneurial. Lors de sa conférence, l'archéologue a retracé les étapes de l'aménagement du castrum, depuis sa fondation au début du XIIIe siècle. Il est revenu sur les différents bâtiments découverts : la maison à étage (rez-de-chaussée zone de stockage, étage noble) avec escalier et galerie en façade, la cuisine et les chambres d'un intendant, accolées au bâtiment principal, la chapelle (avec son moule de cloche en son sol) et une zone de forge juste à côté d'elle. Une chaussée empierrée traversait tout le castrum depuis l'entrée à l'ouest, jusqu'à la partie habitée à l'est. La fouille de la motte ne révéla finalement sur sa partie sommitale qu'une modeste construction de bois, brûlée à un moment mais jamais reconstruite. L'importance de la motte est sans aucun doute symbolique à cette époque. Élément important évoqué par Yan Laborie :  le contexte dans lequel s'inscrit l'édification de ce vaste castrum. En effet, alors que la plupart des châteaux de terre émergent à partir de l'an Mil (la fouille par l'INRAP de Pineuilh en Gironde, restera sans doute un référentiel important dans la compréhension du phénomène : vivement la publication!) et tout au long des XIe-XIIe siècles, le castrum de Labrit est érigé plus tard. La perte du Poitou et de la Saintonge par le Roi-Duc face aux français entraine le resserrement du domaine sur la Guyenne et la Gascogne, fidèle à son suzerain anglais. Des seigneuries d'importance secondaire se retrouvent au premier plan : plusieurs sites stratégiques se fortifient, comme Labouheyre, Bourricos, Sabres. Labrit, qui est pourtant une paroisse enclavée, située à l'écart des axes majeures, se fortifie aussi. Les Albret sont décidés à témoigner de leur puissance par cet acte : la fortification de Labrit revêt par conséquent un côté ostentatoire indéniable. Seule une question reste en suspend : le lignage Albret est antérieur au XIIIe siècle; donc où est situé leur premier logis? Comme le rappelle Laborie, ce logis n'était probablement pas muni d'une motte, contrairement à ce que l'on pensait jadis à la suite du brillant médiéviste Debord.
La séance s'est achevée, une fois encore sans verre de l'amitié à partager. Décidément, les choses changent. Heureusement qu'il restait quelques places sur les terrasses, en cette fin de journée ensoleillée, pour continuer de parler d'histoire et d'archéologie entre sociétaires!

Hervé.


Des dunes, des marais...et l'Homme :
Pas de "désert landais"!
Les Landes ont un Passé
www.archeolandes.com

Hors ligne

 

#4 2011-06-09 12:53:53

Banban
Modérateur
Date d'inscription: 2007-04-19
Messages: 272
Site web

Re: Société de Borda et Temps de l'Archéologie

A côté de la source chaude et son monument antique !

Hors ligne

 

#5 2011-06-09 13:00:23

archeolandes
Administrateur
Date d'inscription: 2005-03-09
Messages: 1124

Re: Société de Borda et Temps de l'Archéologie

en bonne compagnie et devant une bonne bière bien fraiche!


Des dunes, des marais...et l'Homme :
Pas de "désert landais"!
Les Landes ont un Passé
www.archeolandes.com

Hors ligne

 

Pied de page des forums

Propulsé par PunBB
© Copyright 2002–2005 Rickard Andersson
Traduction par punbb.fr