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Paru ce jour dans le quotidien Sud-Ouest :
8 janvier 2011 06h00 | Par jefferson desport
Dax
Nouveaux parkings : les archéologues d'abord.
Dès lundi, les abords de la cathédrale seront sondés. Les prémices d'un vaste projet souterrain.
La cité thermale disposera-t-elle dans un avenir plus ou moins proche d'un ou deux parkings souterrains supplémentaires ? Impossible pour l'heure à certifier, mais force est de constater que le sujet, qui a largement alimenté la dernière campagne des municipales, en particulier celle du candidat Bellocq, est désormais à l'ordre du jour. En effet, dès lundi, des archéologues de l'Inrap - l'Institut national de recherches archéologiques préventives - seront à pied d'œuvre en deux endroits bien précis de la ville, avant d'attaquer la semaine suivante un troisième chantier. Et ce dans le but de réaliser à chaque fois un diagnostic archéologique des sites qui pourraient, le cas échéant, abriter ces futurs parkings enterrés. En clair, la Ville vient donc de demander aux archéologues de sonder le terrain. Même si elle est obligatoire, cette étape n'en reste pas moins le point de départ plus que symbolique d'un projet qui, quoi qu'il arrive, sera de très longue haleine.
Mais pour l'heure, avant de réserver son emplacement au quatrième sous-sol, place aux recherches. Et très certainement aux découvertes. En effet, comme on pouvait s'y attendre, les deux premiers sites qui seront passés au crible se situent à proximité immédiate de l'actuel parking semi-enterré de la cathédrale. Plus précisément sont concernés la rue de la Halle qui sépare le parking de la cathédrale, menant à la place Roger-Ducos, et le square Max-Moras. Dans le détail, les archéologues vont creuser ici des trous de 2 mètres de large afin d'atteindre le toit de possibles vestiges. Lesquels pourraient se situer à 2 mètres de la surface.
Des ossements ?
Reste qu'en creusant près d'un édifice comme la cathédrale, il est pratiquement certain que les archéologues trouveront des traces et des témoignages de l'histoire locale. « Lorsque le parking semi-enterré a été construit, se souvient Jacques Pène, l'adjoint en charge de l'urbanisme, ils étaient tombés sur un cimetière. Là, il est probable que l'on trouve quelques ossements… » Voire mieux. Comme lorsque les Halles, situées à quelques mètres de là, ont été reconstruites. « À l'époque, ils avaient mis au jour une statue de Mercure », raconte Jacques Pène. Les premiers sondages du sous-sol débuteront lundi matin et se poursuivront jusqu'à vendredi. En conséquence la circulation sera coupée (lire par ailleurs). Ce qui, quelque part, préfigurerait ce que deviendrait l'endroit si ce parking souterrain était réalisé. En effet, dans cette perspective, le stationnement serait dès lors interdit sur la place Roger-Ducos, laquelle deviendrait entièrement piétonne et serait reliée au square Max-Moras par une voie également piétonne. « Mais, rappelle, Jacques Pène, nous n'en sommes pas encore là. »
Le long de l'Adour aussi
Une certitude, un autre emplacement est aussi à l'étude. Il s'agit des bords de l'Adour entre les deux ponts. Autrement dit, au niveau du boulevard des Sports où, là aussi, les archéologues vont réaliser des sondages du 17 au 26 janvier. Ici, l'idée serait de supprimer ce boulevard et de le remplacer par un parking enterré. Ce dernier présenterait comme autre caractéristique d'avoir un toit végétalisé qui serait situé au niveau du parc Théodore-Denis. Et qui, de ce fait, pourrait être raccordé à la coulée verte qui part du lac de Lestey, devenant par là même un élément d'urbanisme à part entière.
Mais avant de se projeter dans le futur et de voir un promoteur privé - l'option qui sera retenue in fine - s'engager dans une telle opération, il va falloir se plonger dans le… passé.
source : http://www.sudouest.fr/2011/01/08/nouve … 2-3350.php
Chose qu'il faut préciser : il y a eu à Dax plusieurs grandes fouilles réalisées dans le passé. Elles ont permis de mieux appréhender la nature du tissu urbain antique d'Aquae Tarbellicae, car il ne faut pas oublier que la ville moderne est située sur une ancienne civitas, une cité au sens fort du terme, capitale d'un territoire qui s'étendait du nord de la vallée de l'Adour jusque dans les Pyrénées au sud.
Hors ligne
paru aujourd'hui dans Sud-Ouest :
11 janvier 2011 06h00 | Par jefferson desport
Dax
Les archéologues ont commencé à creuser.
Les premiers coups de pelle ont été donnés hier à la recherche de vestiges antiques.
Sous l'œil de Florence Cavalin et de Philippe Camettes, les deux archéologues de l'Inrap - l'Institut national de recherches archéologiques préventives- les premiers coups de pelle - mécanique - ont été donnés, hier après-midi, dans la rue qui sépare la cathédrale du parking semi-enterré. Comme nous l'indiquions dans notre édition de samedi, l'objectif de ces travaux est simple : établir un diagnostic archéologique du site de manière à envisager la possibilité d'un agrandissement de ce parking. Agrandissement qui, s'il est réalisable, reposerait sur une destruction préalable de cet équipement, avant de creuser plusieurs niveaux sous terre. Ce parking devant du même coup être complètement enterré et non plus semi-enterré. Ce qui permettrait ainsi de supprimer cette verrue dont le « toit » sert aussi de stationnement. Inexistant dans la nouvelle version dans la mesure où, in fine, il s'agit de créer en surface un vaste espace piétonnier avec une place Roger-Ducos débarrassée, elle aussi, des voitures.
Une tranchée de 20 mètres
L'avenir étant à écrire, place d'abord au présent. Et au diagnostic du passé. Avec cette nuance, qu'en terme archéologique, diagnostic ne signifie pas fouilles. En clair, les deux archéologues vont procéder à une première lecture du sous-sol. Et c'est sur les bases de leurs conclusions que sera déterminé s'il y a lieu ou pas de pousser les recherches plus loin et donc d'établir des fouilles. Sachant, comme le précise Florence Cavalin, que seule une période de l'histoire est ici concernée. « Nous devons contourner les couches médiévales, explique-t-elle. On ne va s'intéresser qu'à la partie antique. » Soit les couches les plus profondes.
Pour ce faire, une tranchée de près de 20 mètres de long sur deux de large a commencé à être creusée hier après-midi. Un travail qui a débuté à la scieuse. Un outil spécialisé dans la découpe du bitume. Ceci fait, la pelle mécanique a pris le relais avec, précision utile pour les amateurs, un godet lisse. Plus « doux » et surtout moins destructeur qu'un godet à dents. Le but étant certes de creuser mais aussi de laisser apparaître, de manière « lisible », les différentes strates du sous-sol.
Un petit port fluvial
La profondeur des recherches étant, quant à elle, déterminée au fur et à mesure. Mais les deux archéologues n'excluaient pas de devoir creuser jusqu'à 3 mètres. Là où, très probablement, se situent les niveaux recherchés. Que peuvent-ils découvrir ? « Ce quartier a été fortement remanié lors de la construction du parking puis des Halles, souligne Philippe Camettes. Lors de ces travaux, des niveaux du Haut Empire romain ont été vus. Ils dateraient du I er au IIIe siècle après JC. À cette époque, Dax est une ville enfermée dans son enceinte avec des tours, qui a déjà bâti sa renommée autour de ses sources thermales, c'est aussi un petit port fluvial. C'est une ville avec beaucoup de passage. »
Une certitude, les deux archéologues ne pourront descendre physiquement dans cette tranchée au-dessous de 1,30 m de profondeur. « Au-delà, indique Florence Cavalin, nous n'avons pas le droit pour des raisons de sécurité. » À moins bien sûr de recourir à des équipements appropriés comme des parois blindées, seules aptes à protéger les chercheurs contre les éboulements. Le fond de la tranchée sera donc observé à l'œil nu et à l'aide de mesures. Ce chantier qui durera jusqu'à vendredi prendra ensuite la direction du square Max-Moras où d'autres sondages seront faits dans la partie qui longe la rue de l'Evêché.
source : http://www.sudouest.fr/2011/01/11/les-a … 1-3350.php
Il est regrettable d'emblée d'exclure le médiéval, mais ce n'est qu'un avis personnel et un tout petit peu intéressé... Après, il est fort probable que les niveaux médiévaux aient subi une altération conséquente avec l'évolution moderne et contemporaine de l'urbanisme.
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