Forum d'Archeolandes

lu dans Sud-Ouest Landes du 2 Août :
"BERGES DE L'ADOUR. Des murs qui pourraient être des vestiges de quais ont été mis au jour.
Sous le parking, les quais: Didier Piganeau 
On pensait à un hôpital ou à un couvent. Finalement, on pencherait plutôt pour des quais d'un port fluvial. C'est ce qu'il ressort des fouilles de sauvetage entreprises début juillet sur les berges de l'Adour entre les hôtels des Thermes et Miradour sur ce qui sera prochainement un parking (lire « SO » du 6 juillet). Les archéologues de l'Institut national de recherches en archéologie préventive (INRAP) ont mis au jour plusieurs maçonneries plongeant à plus de 2 mètres sous terre et qui ne ressemblent pas à des murs de bâtiment d'habitation. « Compte tenu des matériaux utilisés, de la structure, tout porte à croire qu'il s'agit bien d'un quai, vraisemblablement construit vers le XVIIe siècle », explique Catherine Boccacino, directrice de la petite équipe d'archéologues.
La coupe du terrain, réalisée à la pelle mécanique et que les archéologues lisent comme une véritable photographie du passé, montre également les traces d'une voie pavée de galets longeant ce quai. A une profondeur de 2 mètres environ, au point le plus haut de la zone de fouille, on arrive à ... l'Antiquité. « Des tessons de poteries nous renseignent sur l'âge des coupes de terre, explique Catherine, on voit nettement que le sol a été creusé très profondément pour construire cette muraille. »
Quatre tombes.
Où sont donc passés l'hôpital Saint-Jacques et le couvent des Capucins dont on pensait initialement trouver les traces de fondations en bordure de l'Adour ? « Ils sont certainement un peu plus haut, à quelques dizaines de mètres », avance Christian Scuiller, autre archéologue, qui a découvert, un peu au-dessus des vestiges du quai, quatre sépultures. Des tombes pour le moins surprenantes. « Il ne s'agit certainement pas d'un cimetière puisqu'il semble que les personnes aient été enterrées le long d'un mur, les unes derrière les autres. Les corps sont correctement installés, les bras repliés sur la poitrine. Il peut s'agir soit de protestants, soit de malades que l'on n'a pas voulu mettre dans un cimetière chrétien ».
Outre des tessons de poteries, les autres archéologues qui travaillent avec Catherine et Christian (Bertrand Ducourneau, Jean-François Deschamps et Philippe Calmette) ont découvert une demi-douzaine de pièces de monnaie et des restes de pieux de bois, des éléments qui serviront à dater avec une certaine précision les couches dans lesquelles ils ont été trouvés. Par ailleurs, l'Adour étant à son niveau le plus bas, des vestiges de deux ponts sont en ce moment parfaitement visibles. Un peu en aval du pont actuel, on aperçoit quelques gros blocs de pierres, restes d'un pont en dur sans doute du XVIIe siècle. Quelques mètres plus bas, ce sont des piquets qui affleurent. Ce seraient les bases d'un pont de bois du Moyen Age.
La fouille de sauvegarde doit se poursuivre jusqu'au 2 septembre."
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