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je ne me lancerai pas une nouvelle fois dans une diatribe contre les nombreux sites internet reprenant sans réflexion préalable les habituelles idées reçues sur le supposé désert landais et tout son cortège d'inepties (pour ça, il y a déjà une page sur notre site : http://www.archeolandes.com/cms/index.p … -du-marais). Non, juste deux citations tirées d'un forum de généalogie (http://www.familles.com/v4/forums/forum … 11263.html) :
Dans la Haute Landes, on appelait chateau la maison bourgeoise qui appartenait le plus souvent au maire ou au noble qui vivait ailleurs!
Les Landes et en particulier cette région étaient très pauvre et les gens riches n'y vivaient pas.
Il y a à Belhade le seul château fort des Landes.
C'est en lisant ce genre de choses que l'on se dit qu'il y a encore du boulot pour que plus un seul landais ne présente une vision aussi déformée et dépréciative du Passé de son terroir au détour d'une discussion ordinaire.
Il est particulièrement difficile de se battre contre un bourrage de crâne perpétré sur plusieurs générations et qui a parfaitement réussi : le landais s'intéresse peu au Passé de son département tellement persuadé qu'il n'y avait rien. Pire : parler du Passé le ramène à une histoire de misère continuelle, de lutte incessante contre des dynamiques paysagères contraignantes, d'une double soumission à un ordre social lourd et à un espace indomptable. Une triste histoire en somme, forgée de toute pièce par des investisseurs désireux de tirer partie de ce vaste espace voué à une économie traditionnelle pourtant parfaitement rodée, réglée comme du papier à musique depuis le Moyen Age. Et les landais ont accepté cette fiction au point de l'avoir transformé en un véritable héritage familial, mais aussi un héritage honteux que, bizarrement, on exhibe comme une marque de fabrique. Combien sommes-nous à avoir tenté d'expliquer ce qu'était le Passé des landais, ce qu'était leur vrai relation au paysage, ce qu'était leur société avant la Révolution etc. ? A chaque fois, au mieux de l'incompréhension, au pire nous passons pour des falsificateurs. Non, le landais n'a pas le droit d'avoir une histoire. Non, le landais ne peut être glorieux. Jamais le masochisme historique n'a eu une telle ampleur. Et le plus triste est qu'une partie de nos élus a subi cette contamination. Quand on voit les efforts déployés dans n'importe quel village pour valoriser l'art contemporain, la culture de l'immédiat (tauromachie, fêtes, spectacles) et qu'en parallèle, rien n'est fait pour valoriser le Patrimoine ancien ou l'histoire d'avant la loi de 1857 sur l'assainissement et la mise en culture des Landes, on comprend à quel point c'est symptomatique. Il n'y a pas de juste milieu : les Landes, c'est la modernité, c'est la sylviculture mécanisée, c'est l'arrosage sur pivot des maïs, c'est Despiau et Wlérick dans la rue, c'est le théâtre de rue à Luxey, c'est la culture bien pensante, à la mode, contemporaine. La culture à la landaise, c'est apprendre à ne pas regarder trop loin en arrière, puisqu'il n'y a rien à voir.
Heureusement, cette année, un évènement a été impulsé par le Conseil Général des Landes. Il s'agit du Temps de l'archéologie. Pour la première fois de l'histoire des Landes, à l'échelle du département plusieurs dizaines de manifestations sont là pour montrer aux landais toute la richesse de leur Passé. Il a fallu attendre que des élus motivés suivent la voie proposée par des personnes qui ont vu autre chose à placer dans des vitrines que des créations contemporaines ou des affiches de corrida. Que ce soit la Société de Borda, l'équipe du Centre de Recherches Archéologiques sur les Landes, celle du Centre de Recherches et d'Etudes Scientifiques de Sanguinet, celle de la Maison de la Dame à Brassempouy et quelques autres (dont l'équipe si dynamique de Mimizan), nous nous sentons moins seuls dans ce combat qui est le nôtre depuis tant d'années, le plus souvent sans que les Landais n'en aient le moindre écho : redonner aux Landes un Passé.
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Pour en savoir plus sur le Temps de l'archéologie, voir cette page de notre forum : http://www.archeolandes.com/forum/viewtopic.php?id=545
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Consternant et désespérant. Notez que lorsque on dit le contraire même à des gens "éclairés" on a souvent des sourires narquois. Pas plus tard que le mois dernier une collègue enseignante en Histoire, béarnaise il est vrai, m'a affrmé qu'il n'y a rien à voitr dans les Landes et encore moins concernant le médiéval!!!! Que le CRAL poursuive son travail et ça viendra, le "grand public landais" devient de plus en plus réceptif il me semble.
Au sujet des châteaux je m'intéresse aux "maisons forets" type Hontanx. Existe -t-il un inventaire pour les Landes? Une étude de faite?
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Et pourtant, le Moyen Age en a laissé des traces dans nos chères Landes! Il faut quand même un sacré culot pour se permettre de telles appréciation sur le Patrimoine, sans avoir pris la peine de se renseigner auparavant. Ne serait-ce déjà que les bastides ou les églises fortifiées, c'est quand même assez visible dans le paysage et moins discret que les très nombreuses mottes du Born, des vallées de la Leyre, de la Douze ou de l'Adour! Venant d'une prof d'histoire, quelle que soit son origine géographique, je trouve cela assez décevant et symptomatique d'un manque d'humilité éhonté face à un terroir que de toute évidence, elle ne connait pas. Mais toutes celles et ceux qui sont passés par Histoire à la fac n'ont pas forcément eu la chance d'avoir comme professeurs Marquette, Higounet ou Cursente.
A ma connaissance, les principales études sur les maisons fortes en Aquitaine méridionale ont été faites pour le Béarn (Anne Berdoy) et le Pays Basque (Benoît Duvivier). Pour les Landes, je n'ai rien trouvé de significatif concernant un quelconque inventaire de ce type de construction. Tout reste à faire en ce domaine! A moins qu'un sujet de maîtrise (ou de master) ait un jour été donné à un étudiant là-dessus (à Bordeaux, Pau ou Toulouse) et que ce dernier n'ait jamais pris la peine de proposer un article à la Société de Borda. Je vais quand même jeter un oeil sur la base de données Ausonius au cas où.
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Quand je dis béarnaise c'est que pour elle en Béarn ,au moins, il y a quelqque chose. Pire alors que j'organise une sortie avec mes élèves (Bessaut, Lugaut, Labastide et peut être Labrit), elle n'est pas plus intéressée que ça!!!!
Je connais les maisons fortes du Béarn en particulier de la vallée d'Aspe, moins du Pays basque, mais à ma connaissance chez nous il y a Hontanx, Saint Justin, Geaune et bien sur Mont de Marsan. J'ai entendu parler sous toutes réseves de Sanguinet et Sore (mais ça m'étonne) et je ne connais pas le sud des Landes en particulier le Brassenx et le pays d'Orthe. L'aspect qui m'intéresse en ce moment c'est l'évolution de la maison forte en exploitation agricole et donc l'évolution du bâti de la maison forte à la ferme. On a des exemples au Pays basque à ma connaissance pas chez nous et j'aimerai savoir s'il y a un lien entre la ferme dite landaise et des maisons nobles et fortes médiévales. Tout simplement savoir si certaine ferme encore debout n'ont pas des origines médiévales dans leurs structures car je m'interroge sur certaines fermes de mon secteur. J'attend avec impatience le résultat des travaux de Laborie à Sabres.
Quand à ma maîtrise j'ai effectué la relecture, et en vérité je ne suis pas très fier de certains aspects de mon travail dans le fond et dans la forme. Mais si ça intéresse encore....
Dernière modification par arnaud guilhem (2011-05-06 23:12:27)
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en farfouillant dans la base de données d'Ausonius, je suis tombé sur ces deux références qui ont peut-être un rapport avec les maisons fortes landaises :
_ JEOFFROY Marc, Inventaire des résidences aristocratiques situées dans le pays de Buch, le pays de Born, le Marensin, la Haute-Lande et ses bordures (T.E.R.), 1996, Université de Bordeaux 3.
_ PRIEUR Béatrice, Recensement des édifices en briques du Moyen Age dans les Landes (T.E.R.), 1997, Université de Bordeaux 3.
Malheureusement, à part à Bordeaux 3, j'ai bien peur qu'il soit difficile de consulter ces deux mémoires. En effet, quand on voit les mémoires soutenus à Bordeaux 3 ayant un rapport avec l'histoire ou l'archéologie des Landes et quand on voit ce qui a été, par exemple, déposé en copie à la Société de Borda, on ne peut qu'être déçu. C'est dommage que la plupart des étudiants ne comprennent pas l'intérêt d'une divulgation de leurs recherches. Certes, on peut exclure ceux qui ne sont pas convaincus a posteriori par leur travail : ne vous en faites pas, vous n'êtes pas le seul dans ce cas, mais tout travail de recherche est aussi le reflet de l'aboutissement d'une réflexion en un temps T; il est normal d'avoir plus tard une autre vision et être tenté de juger sévèrement son œuvre -c'est même à mon avis, une marque d'intégrité-. Ma femme, par exemple, quand elle se replonge ces temps-ci dans son TER et son DEA, a tendance à trouver ça nul et pourtant, c'est loin d'être le cas. Quoi qu'il en soit, il est regrettable qu'une véritable mine de connaissance reste cantonnée à quelques bibliothèques universitaires : il devrait être obligatoire de déposer copie de tout mémoire ayant trait à un département dans les Archives de celui-ci. Même les étudiants en archéologie, qui usent et abusent de la gentillesse du personnel des Services Régionaux de l'Archéologie déposent rarement une copie dans les bibliothèques de ces derniers.
Pour en revenir au bâti landais et son ancienneté, il est clair que le travail de Laborie fera date. La sortie des actes du colloque de Sabres dans lesquels son article est publié est prévue pour le début du mois de juillet, dans une co-publication Aquitania-APOL-PNRLG. Le bulletin de souscription est là : http://aquitania.u-bordeaux3.fr/PDF%20- … TION24.pdf
Il est probable qu'une bonne partie du bâti de la Grande Lande est ancien, ne serait-ce que par la tradition du remploi des bois, pratique courante dans cette zone. Comme vous le lirez sans doute, la maison Malichecq, dans le quartier de Guirraute, est en effet très vieille, puisque son état le plus ancien la situe au XVIe siècle. Les bois, si les datations pratiquées sont exactes, montreraient bien une translation du bâti depuis une maison plus vieille située ailleurs. Mais à ce jour, il n'y a aucune preuve de l'existence d'une maison à colombages debout au même emplacement depuis l'époque médiévale dans la Grande Lande, contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit ces dernières années.
Le bâti en bois, posé sur sablières basses, remonte quant à lui archéologiquement au moins à l'époque antique. Mais quand on voit les habitats de l'Age du Bronze que le CRAL a fouillé dans le nord du Marsan, on se demande si la construction posée n'était pas déjà la règle. En effet, rares ont été les sites dans lesquels des trous de poteau ont été retrouvés : les conditions de conservation dans le sable ne sont peut-être pas la seule explication. Avec un sol de sable, il est toujours préférable d'utiliser un bâti non scellé au sol.
cordialement,
Hervé
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Vous êtes une mine et un trésor, merci beaucoup encore. Je vais souscrire le plus vite possible. Je pense avoir trouver une ferme très ancienne ( avec une maison forte à l'intérieur intégrée), je ne sais pas si elle est inventoriée. Le propriétaire ne veut entendre parler de rien par contre, même de photos et de mesures. Je peux me rendre à BIII ça me rappelera ma jeunesse. A quel endroit et est ce ouvert à tous?¨Par ailleurs il faut que j'apprenne à me servir d'Ausonius que je ne connaissais pas.
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très intéressante cette ferme potentiellement forte! Peut-être que le SRA a quelques infos dessus; voir aussi du côté des AD40. Tous les propriétaires ne sont malheureusement pas arrangeants. Ça me rappelle une propriétaire d'une parcelle quelque part entre Roquefort et Mont-de-Marsan...
Concernant la base d'Ausonius, elle est pratique et permet même de générer les résultats par département sous forme de tableau excel : http://ausonius.u-bordeaux3.fr/memoires/recherche.php
Pour le tableau, ça donne ça :
On peut même générer une carte par département des communes prises en compte dans les travaux de recherches répertoriés dans la base :
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je me rends compte que la carte n'est pas tout à fait exacte. En effet, à titre d'exemple, mon mémoire traitait non seulement de Tartas (qui est bien pointé) mais aussi les communes voisines, de Lesgor à l'ouest à Meilhan à l'est et de Gouts au sud à Rion au nord, soit en tout 11 communes. Par ailleurs, un ami avait traité la même année que moi de la formation du réseau paroissial dans la Grande Lande, avec des données importantes sur les étapes du peuplement médiéval. Son mémoire ne figure pas dans la base de données, ce qui fausse considérablement la donne quant à la carte de synthèse. Si la liste suivante était prise en compte, je pense que l'on verrait davantage de points :
BARROUQUERE (H.), Occupation du sol et peuplement de la vicomté de Tartas, du Néolithique au XIVe siècle, Travail d'études et de recherches d'histoire, 2001.
BOUHIER (G.), Le peuplement et l'occupation du sol des pays de la Moyenne Leyre au Moyen Age, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1977.*
DARRACQ (J.-Y.), L'occupation du sol et le peuplement de la région d'Amou des origines aux temps modernes, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1969.
DECLA (M.), Recherches sur l'occupation du sol et le peuplement de la région de Pouillon au Moyen Age, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1971.
DUPOUY (D.), Occupation du sol et peuplement dans le bassin de la Gouaneyre, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1994.
DUVIGNAC (N.), L'occupation du sol dans la région de Montfort-en-Chalosse au Moyen Age, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1970.
FRITZ (J.-M.), Vers un inventaire des mottes de la vicomté de Marsan, Diplôme d'études approfondies d'histoire, 1991.
FRITZ (J.-M.), Histoire, occupation du sol et peuplement de la vicomté de Marsan des origines à sa réunion aux domaines de la couronne (1607), Thèse de Doctorat, 2001.
HITTOS (P.), Inventaire des mottes féodales et des ouvrages de terre dans la Grande Lande et ses bordures, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1979.
INCHAUSPE (I.), Occupation du sol et peuplement entre Adour et Midou des origines au XIVe siècle, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1991.
LABAT (E.), La formation du réseau paroissial dans les Grandes Landes et les Landes côtières (VIe-XIVe s.), Travail d'études et de recherches d'histoire, 2001.
LAFITTE (F.), Le peuplement et l'occupation du sol dans le Marensin des origines au XVIe siècle, Travail d'études et de recherches d'histoire, 1978.
Dans d'autres facs, comme Pau, des travaux de recherches ont aussi existé comme celui-ci :
IDIART (S.), Occupation du sol et peuplement entre Adour et Midouze (diocèse d'Aire), Travail d'études et de recherches d'histoire, 1999.
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Le site entre Mont de Marsan et Roquefort a donné lieu à des propos extraordinaires: "l'église est une fortification de la Guerre de 100 ans", "je connais l'emplacement du trésor et je suis la seule", "je ne veux pas de baraque à frite", "il y a un souterrain", la totale! Et on passe à côté d'un site majeur pour 150 m2 de repousse d'accacias...
Pour la ferme ce n'est pas ça quand même mais le soucis justifié du respect des travaux d'isolation au grenier. J'ai proposé à Laborie que je connais depuis les fouilles de Labrit, quasi unique expérience me concernant, et que je n'avais pas revu depuis, de venir voir ça à l'occasion d'une fête et d'une course de toros.
Si le site n'est pas inventorié je pense qu'une cmmunication (Borda?) peut être intéressante. Qu'en pensez-vous?
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pas mal le florilège de citations liées au site entre MdM et Roquefort! Mais il est regrettable qu'un tel site reste inexploité au niveau archéologique, tout en étant exposé à la convoitise des pilleurs, avec ou sans détecteur de métaux (qui dépassent les bornes ces temps-ci dans les Landes : il y en a qui mériteraient de se retrouver avec de lourdes amendes, leurs détecteurs saisis et un peu de prison avec sursis ).
Bonne idée de faire venir Yan Laborie, je pense qu'effectivement, il sera de bon conseil. Pour ce qui est d'une communication à la Société de Borda, c'est en effet envisageable et vaut le coup d'être proposé à Jean-Jacques Taillentou.
Pour info, Jean-Claude Merlet vient de m'informer qu'il avait fait venir à la bibliothèque de la Société de Borda une copie du mémoire de Béatrice Prieur sur les édifices en briques du Moyen Age dans les Landes. C'est déjà plus près que Bordeaux 3!
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