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Dans le cadre du Temps de l'Arch�ologie, manifestation impuls�e par le Conseil G�n�ral des Landes consistant en conf�rences, expositions, animations un peu partout dans le d�partement, la Soci�t� de Borda consacrera plusieurs de ses s�ances mensuelles � ce th�me. Cela commence demain Samedi 19 mars � Mont-de-Marsan. Voici la programmation compl�te :
Samedi 19 mars 2011 � Mont-de-Marsan, salle Lamarque-Cando, 14 h 30
* Jean-Claude Merlet et et H. Barrouqu�re : Pierre-Eudoxe Dubalen, arch�ologue landais du XXe si�cle aux multiples facettes.
* Bernard Gellibert : Fouilles r�centes de n�cropoles de l��ge du fer dans les Landes.
* Fran�oise Causs� : Marie Baranger et ses fresques dans les Landes (1941-1943).
Samedi 16 avril 2011 � Dax, au Casino Barri�re, 14 h 30
Diversit� et richesse de l�arch�ologie landaise
* Alain Bouet : La basilique romaine de Dax (nouvelle lecture d�un site arch�ologique).
* Yan Laborie : Labrit et les Albret.
* Jean-Claude Merlet : Panorama de l�arch�ologie landaise.
Samedi 25 juin 2011 � Mimizan, salle Maurice Martin, 14 h 30
L�arch�ologie de la for�t
* Jean-Claude Merlet : L�arch�ologie, la for�t et le pays de Born.
* Mathilde Miqueou : Les derniers chasseurs-cueilleurs de la Pr�histoire dans les Landes.
source : http://www.societe-borda.com/actualites … e+Borda%29
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Samedi 19 mars 2011 � Mont-de-Marsan, salle Lamarque-Cando, 14 h 30
Journ�e ensoleill�e et salle comble. Mod�ration : Bruno Cahuzac
Jean-Claude Merlet a pr�sent� l'�rudit local Pierre E. Dubalen (1851-1936), surtout sa carri�re arch�ologique. Les principales d�couvertes ont �t� �voqu�es (Brassempouy, Rivi�re, Sorde-l'Abbaye, Aubagnan). La deuxi�me partie du discours �tait consacr�e � un c�t� �tonnant du personnage, peu connu des Landais. En effet, lors de la fouille de la grotte de Rivi�re au d�but du XXe si�cle, plusieurs objets exhum�s en os sculpt� �taient probablement des faux. Le grand pr�historien fran�ais Henri Breuil soup�onna m�me Dubalen d'�tre le faussaire. Il semblerait cependant que ce ne soit pas lui -il aurait �t� abus�- mais un dacquois � l'origine de cette supercherie qui entacha la carri�re de l'arch�ologue landais. Jean-Claude Merlet rappela une autre anecdote, celle d'une �p�e � antenne de l'Age du Fer expos�e dans le Mus�e de Mont-de-Marsan et soi-disant mise au jour dans un des tumuli (nombreux � cette �poque) du sud des Landes. Photographi�e, l'�p�e fut publi�e � plusieurs reprises dans des ouvrages scientifiques -et non des moindres- sans jamais �veiller le moindre soup�on :
_ Les Civilisations protohistoriques de l'Aquitaine, de Gabrielle Fabre (1953)
_ L'Age du Fer en Aquitaine, de Jean-Pierre Mohen (1980)
Jean-Claude Merlet, en bon connaisseur du mobilier arch�ologique comprit rapidement que cette "�p�e" �tait en fait un assemblage de deux fibules pour les antennes et la poign�e, d'un bout de lame et de lance pour le reste. Le r�sultat est saisissant puisque cette "�p�e � antennes" correspond visuellement � l'id�e que l'on peut s'en faire. Dubalen avait-il manqu� pour son mus�e d'une �p�e en suffisamment bon �tat? Nous ne connaitrons jamais sa motivation dans cette supercherie somme toute assez bon enfant et qui ne retire rien au m�rit� de ce brillant chercheur.
J'ai eu le plaisir de faire la deuxi�me conf�rence de la journ�e. Elle �tait consacr�e � la collection arch�ologique rassembl�e par Dubalen; celle-ci constitua le fonds du Mus�e d'Histoire Naturelle de Mont-de-Marsan. Son contenu, son �volution, mais aussi sa rel�gation dans les r�serves du Mus�e Despiau-Wl�rick ont �t� les diff�rents th�mes abord�s. Un rapide focus a aussi �t� fait sur du mat�riel arch�ologique qui a rejoint depuis les ann�es 50 la collection dite Dubalen : tr�sors du Beillet (Mont-de-Marsan) et de Pujo-le-Plan, collection Schmitt, mobilier de la n�cropole de Sarbazan etc. Il en a �t� conclu que dans des r�serves d'une quarantaine de m�tres carr�s sises au dernier �tage du b�timent dit "donjon Lacataye", se trouvait une collection riche, v�ritable concentr� de l'histoire landaise depuis le Pal�olithique Inf�rieur il y a plusieurs centaines de milliers d'ann�es, jusqu'� l'Ancien R�gime. L'urgence d'un tri, d'un inventaire d�taill� et d'un reconditionnement de la collection a �t� mis en avant, en soulignant que la Mairie de Mont-de-Marsan �tait � l'heure actuelle la seule � pouvoir lancer cette op�ration, la collection ayant un statut municipal.
La troisi�me conf�rence, par Bernard Gellibert, �tait un bilan sur les derni�res d�couvertes de l'Age du Fer faites par le CRAL dans les Landes, � travers 4 sites ayant livr�s des s�pultures protohistoriques :
_ n�cropole de Laglorieuse (140 s�pultures!) d�couvertes au milieu des ann�es 90
_ n�cropole de Beylongue d�couverte au d�but des ann�es 2000
_ n�cropole d'Ygos-Saint-Saturnin d�couverte � la m�me �poque
_ n�cropole de Mazerolles, d�couverte il y a peu.
Un cinqui�me site a aussi �t� pr�sent�, celui de C�re o� une n�cropole du Bronze Final a �t� mise au jour, ayant pour point commun avec les autres (dat�es Premier Age du Fer) le mode op�ratoire dans le rituel fun�raire : cr�mation du corps, d�p�t des restes osseux dans des urnes en terre cuite recouvertes d'un couvercle, d�p�t dans les s�pultures de petits vases en terre cuite finement ouvrag�s, absence de tertre visible surmontant la s�pulture, d�limitation de certaines s�pultures par des pierres fich�es les unes � c�t� des autres et formant des arcs-de-cercle, g�n�ralement tangents les uns aux autres.
Le tout �tait illustr� de clich�s de s�pultures en cours de fouilles et d'urnes restaur�es.
L'apr�s-midi s'est achev� par une conf�rence sur une fresquiste originaire d'Angoul�me, Marie Baranger (http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Baranger). Fran�oise Causs�, apr�s avoir contextualis� le personnage, notamment sa filiation d'artiste chr�tienne, a surtout pr�sent� les oeuvres r�alis�es par l'artiste dans diverses �glises des Landes au cours de l'Occupation.
Malheureusement pour les soci�taires, nul buffet ne les attendait en fin d'apr�s-midi comme ce fut le cas � chaque r�union montoise par le pass� (et comme �a continue de l'�tre dans d'autres communes o� la Soci�t� se d�place en r�union mensuelle). Ni jus de fruit, ni vin blanc, ni g�teau : peut-�tre �tait-ce d� au week-end �lectoral. Comme toujours, cela n'emp�cha pas le d�veloppement de plusieurs discussions entre soci�taires o� il fut question p�le-m�le de Patrimoine, de villas romaines, de n�cropoles, de documents d'archives, d'Edith Piaf et du d�sert de Mauritanie!
Herv�
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Samedi 16 avril 2011 � Dax, au Casino Barri�re, 14 h 30
Journ�e ensoleill�e et salle comble. Mod�ration : Jean-Jacques Taillentou (pr�sident de la Soci�t� de Borda).
Contrairement � l'ordre pr�vu, c'est Jean-Claude Merlet qui est pass� en premier, suivi d'Alain Bouet, pour finir avec Yan Laborie.
La premi�re conf�rence portait sur la recherche arch�ologique dans les Landes au cous de ces dix derni�res ann�es. Ce panorama, pr�sent� par Jean-Claude Merlet, �tait en quelque sorte la suite d'une autre conf�rence du m�me auteur il y a dix ans d�j�, intitul�e Vingt-cinq ann�es d'arch�ologie landaise (1977-2001) et publi�e dans le Bulletin de la Soci�t� de Borda (http://www.archeolandes.com/documents/rechArch25ans.pdf). Aucun aspect n'a �t� oubli�. En effet, Jean-Claude Merlet a choisi d'�voquer devant un public g�n�ralement peu au fait de cette th�matique, les m�thodes de l'arch�ologie de terrain, qu'il s'agisse de celles de l'arch�ologie pr�ventive ou celles de l'arch�ologie programm�e. Bien entendu, en tant que co-fondateur et directeur du Centre de Rercherches Arch�ologiques sur les Landes, il n'a pas manqu� d'apporter quelques pr�cisions sur l'arch�ologie foresti�re landaise, aux m�thodes propres au CRAL. De d�couvertes majeures en objets particuliers, de fouilles urbaines en travaux autoroutiers, bien des aspects de la th�matique arch�ologique ont �t� pass�s en revue : le public a ainsi pu se rendre compte � quel point les Landes ont pu en l'espace de dix ans �tre l'objet de nombreuses recherches, toutes plus enrichissantes scientifiquement les unes que les autres. Jean-Claude Merlet a rappel� que les Landes �taient souvent absentes des cartes nationales de r�partition des sites pour certaines p�riodes. C'est aujourd'hui de moins en moins le cas. Le mythe du d�sert landais a v�cu. Le Projet Collectif de Recherches sur le peuplement de la Grande Lande, men� de 2004 � 2007 et dont les r�sultats sortiront dans une publication de qualit� d�but juillet 2011, le PCR donc, aura �t� le fossoyeur de ce mythe.
La deuxi�me conf�rence a �t� men�e par un grand habitu� de ce type d'exercice, en la personne d'Alain Bouet, professeur d'Histoire et d'Arch�ologie antique � l'universit� du Mirail � Toulouse, apr�s �tre pass� par Bordeaux 3 o� j'eus le bonheur de l'avoir comme charg� de Travaux Dirig�s en licence. L'homme a la verve d'un tribun, c'est ind�niable. Le sujet abord� n'�tait pas des plus faciles l� encore, puisqu'il s'agissait d'�voquer la r�interpr�tation d'un b�timent cher au c�ur des amoureux du patrimoine dacquois, � savoir le suppos� temple partiellement conserv� rue Cazade (� quelques dizaines de m�tres de l� o� si�ge par ailleurs la Soci�t� de Borda). C'est � l'occasion d'une visite en famille il y a quelques ann�es que l'universitaire a compris que l'interpr�tation de ce b�timent ne r�sistait pas � l'�preuve des faits arch�ologiques. La d�monstration savante dont il fit profiter le public de la Soci�t�, plans comparatifs � l'appui et avec une argumentation implacable et imparable, acheva sans doute de convaincre les plus sceptiques. Comme un coup de gr�ce, des restitutions 3d de ce que fut probablement, non le temple longtemps cru, mais la basilique int�gr�e au forum de la ville, d�fil�rent : sans nul doute, les dacquois ont retrouv� ce samedi-l� leur fiert� de Tarbelles!
La troisi�me conf�rence nous a replong� non seulement dans des recherches d�j� anciennes -le d�but des ann�es 90-, mais aussi dans le Moyen Age gascon. Yan Laborie, arch�ologue m�di�viste, a explor� durant 5 ans les archives du sol landais � Labrit. L�-bas, le vaste castrum des Albret gardait pour lui les secrets de son histoire. L'historien Jean-Bernard Marquette, alors qu'il travaillait pour sa th�se sur ce puissant lignage landais issu de cette petite paroisse du sud-est de la Grande Lande, avait enqu�t� dans les archives et sur le terrain afin de retrouver la trace du ch�teau. Cette d�couverte (ou re-d�couverte, la tradition orale faisait que les habitants de Labrit connaissait son emplacement et beaucoup d'enfants en firent leur terrain de jeu, imaginant batailles ou sombres souterrains) ne fut pas suivi de fouilles. Il fallut attendre le d�but des ann�es 90 pour que Yan Laborie parte � la recherche du logis seigneurial. Lors de sa conf�rence, l'arch�ologue a retrac� les �tapes de l'am�nagement du castrum, depuis sa fondation au d�but du XIIIe si�cle. Il est revenu sur les diff�rents b�timents d�couverts : la maison � �tage (rez-de-chauss�e zone de stockage, �tage noble) avec escalier et galerie en fa�ade, la cuisine et les chambres d'un intendant, accol�es au b�timent principal, la chapelle (avec son moule de cloche en son sol) et une zone de forge juste � c�t� d'elle. Une chauss�e empierr�e traversait tout le castrum depuis l'entr�e � l'ouest, jusqu'� la partie habit�e � l'est. La fouille de la motte ne r�v�la finalement sur sa partie sommitale qu'une modeste construction de bois, br�l�e � un moment mais jamais reconstruite. L'importance de la motte est sans aucun doute symbolique � cette �poque. �l�ment important �voqu� par Yan Laborie : le contexte dans lequel s'inscrit l'�dification de ce vaste castrum. En effet, alors que la plupart des ch�teaux de terre �mergent � partir de l'an Mil (la fouille par l'INRAP de Pineuilh en Gironde, restera sans doute un r�f�rentiel important dans la compr�hension du ph�nom�ne : vivement la publication!) et tout au long des XIe-XIIe si�cles, le castrum de Labrit est �rig� plus tard. La perte du Poitou et de la Saintonge par le Roi-Duc face aux fran�ais entraine le resserrement du domaine sur la Guyenne et la Gascogne, fid�le � son suzerain anglais. Des seigneuries d'importance secondaire se retrouvent au premier plan : plusieurs sites strat�giques se fortifient, comme Labouheyre, Bourricos, Sabres. Labrit, qui est pourtant une paroisse enclav�e, situ�e � l'�cart des axes majeures, se fortifie aussi. Les Albret sont d�cid�s � t�moigner de leur puissance par cet acte : la fortification de Labrit rev�t par cons�quent un c�t� ostentatoire ind�niable. Seule une question reste en suspend : le lignage Albret est ant�rieur au XIIIe si�cle; donc o� est situ� leur premier logis? Comme le rappelle Laborie, ce logis n'�tait probablement pas muni d'une motte, contrairement � ce que l'on pensait jadis � la suite du brillant m�di�viste Debord.
La s�ance s'est achev�e, une fois encore sans verre de l'amiti� � partager. D�cid�ment, les choses changent. Heureusement qu'il restait quelques places sur les terrasses, en cette fin de journ�e ensoleill�e, pour continuer de parler d'histoire et d'arch�ologie entre soci�taires!
Herv�.
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en bonne compagnie et devant une bonne bi�re bien fraiche!
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