Forum d'Archeolandes

lu vendredi 7/10 dans le quotideien Sud-Ouest Pays Basque :
"THERMES ROMAINS D'IRUN. -- Ils ont été mis au jour par la société savante locale Arkeolan, dans le jardin du futur musée de la romanisation. « Une découverte capitale » au dire des historiens du cru
L'ancienne cité Oiasso: Anne-Marie Bordes 
L'homme qui a découvert les premiers vestiges romains d'Irun s'appelle Jaime Rodriguez Salis. Propriétaire d'un vignoble dans la Rioja Alavesa, il habite la partie ancienne de la ville, non loin de l'église paroissiale Del Juncal et du futur musée de la Romanisation qui ouvrira (peut-être) ses portes au premier trimestre 2006.
« J'ai trouvé quelques premiers éléments dans les années 70, explique-t-il. Ils se trouvaient sur la place de l'église. Mon premier travail avait été d'avertir mon ami Jean-Luc Tobie, un grand spécialiste. Il a beaucoup travaillé ces questions et tout particulièrement sur le site romain de Saint-Jean-le-vieux... »
Inutile de dire que Jaime Rodriguez Salis dont la villa (« Beraun ») repose vraisemblablement sur d'autres vestiges, a suivi la première visite officielle de la trouvaille réalisée sur le périmètre d'Oiasso, l'antique cité créée par les Romains sur l'estuaire de la Bidassoa.
Il s'agit donc de thermes mis au jour sur la partie arrière du futur musée, aménagé par la commune dans un établissement scolaire déserté depuis de longues années. Un jardin de 700 m2 donnant sur d'autres petits bouts de jardin privés, une ruelle et un dos de maison. Le site a été passé au crible par une équipe d'Arkeolan, société savante d'Irun, spécialisée dans la recherche archéologique et historique. Une douzaine de personnes y ont travaillé.
Un plan classique.
Les premiers sondages réalisés en 1996 avaient donné à penser qu'il y avait anguille sous roche. Le jardin fut laissé en l'état jusqu'en 2002 où de nouveaux sondages confirmèrent les premières hypothèses. La ville d'Irun décida de modifier les plans du musée dont la façade arrière a été largement ouverte sur les vestiges.
Les travaux n'ayant réellement commencé qu'en avril dernier ont permis de constater qu'il s'agissait de thermes publics dont l'agencement correspond au schéma « classique » que les Romains appliquèrent en série dans les villes de l'empire, autour de trois types de salles : froide (frigidarium), tiède (tepidarium) et chaude (caldarium). La première, la mieux conservée, comporte une grande piscine de 84 m2, dont le sol - en partie sauvegardé - était recouvert de briquettes placées en épis.
Au dire d'Arkeolan, la construction de ces thermes remonte à la première moitié du 1er siècle après Jesus Christ. Ils auraient fait l'objet de réaménagements successifs avant d'être démolis, recouverts de terre et transformés en espace de culture. Les archéologues pensent que les murs de cet espace public étaient recouverts de marbre dont de multiples fragments ont d'ailleurs été retrouvés sur place de même que très nombreux objets : vaisselle, bijoux, monnaies... Ceux-ci actuellement soumis à inventaires précis seront exposés au musée.
Une idée fausse.
Pas l'ombre d'un doute pour Javier Arce, professeur d'archéologie romaine à Lille, excellent connaisseur de la fameuse Oiasso d'Irun. « Cette découverte est absolument capitale, assure-t-il. Nous avons longtemps pensé qu'au Pays Basque, comme sur toute la côte cantabrique, il n'y avait pratiquement pas trace des Romains, jusqu'à ce que des thermes apparaissent à Gijon. Les thermes sont un élément très caractéristique d'une certaine forme de vie, je ne sais pas si on peut parler réellement de "romanisation" mais le fait est là. A Irun, où on a également découvert un port, l'existence de ces thermes publics suppose aussi celle d'un forum voisin et d'une forte présence humaine... »
http://www.sudouest.com/071005/reg_pays … a75407.xml

Pour en savoir plus sur l'équipe d'archéologues : http://www.arkeolan.com/