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Lu sur le site du Petit Futé : "Le massif forestier des Landes de Gascogne est une forêt artificielle entièrement plantée par l’homme au XIXe siècle afin d’assainir les vastes étendues de sable ou de marécages qui occupaient un triangle de près de 11 000 m2." http://www.lepetitfute.com/tourisme_en_ … index.php3
La forêt représentait déjà 30% de l'espace de chaque paroisse dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle (voir la Carte de Belleyme), une forêt en grande partie naturelle (chênes, châtaigners, aulnes, saules, frênes, ormes, pins maritimes) et en partie aussi, artificielle : Jacques Sargos, auteur de "Histoire de la forêt landaise", a transcrits des documents archivistiques évoquant des "pinhadars"(plantations de pins, en langue gasconne) dès le XVe siècle.
Si Napoléon III a promulgué une loi en 1857, c'est bien pour rationnaliser l'économie d'un espace auparavant dévolu à l'agropastoralisme auto-subsistant et le vouer à une activité jugé par la classe politique de plus rentable, ce que l'on a appelé alors "la mise en culture", c'est à dire la plantation. Evidemment, on n'assainit strictement rien par la plantation de pin, il faut drainer avant de planter avec des fossés.
Ce qui s'est passé au XIXe siècle autour de l'action impériale n'a jamais été aussi simple que ce qui est évoqué par les guides touristiques publiés sur notre région ou ce qui est véhiculé parfois encore par le corps enseignant : la mise en culture des Landes de Gascogne suite à la loi de 1857 a vu le double affrontement de la traditionnalité contre la modernité (système agro-pastoral versus sylviculture industrielle) et de la province contre la capitale (Napoléon III selon ses propres paroles veut "coloniser" les Landes de Gascogne et surtout privatiser les communaux majotiraires au profit des amis du régime). Ce double conflit, souvent concrétisé par des incendies, est narré à merveille par H. Goulaze dans un article publié dans le Bulletin de la Société de Borda en 2004, 2e trimestre : "Les incendies de la Grande Lande consécutifs à l'application de la loi d'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne du 19 juin 1857" p.239-254.
Il est quand même effarant que de-ci de-là, la propagande impériale liée à la loi de 1857 soit encore un élément déterminant dans la narration historique du passé de nos Landes, y compris dans la bouche des Landais et c'est encore plus triste!
pour faire le tour de la question, des indications bibliographiques peuvent être trouvées sur cette page : http://www.archeolandes.com/texte/pensebetelandais.htm
et pour comprendre en quoi les lagunes de la Grande Lande sont différentes des marécages auxquels on les assimile trop souvent, deux articles à consulter :
http://www.archeolandes.com/documents/lagunes_form.pdf
http://www.archeolandes.com/documents/lagunes.pdf
(je mettrai bientôt en ligne les premiers résultats des prélèvements entrepris par le C.R.A.L. avec l'aide de D. Galop dans des tourbières de lagunes : il y a de grandes surprises concernant le milieu naturel et la chronologie de l'interaction de l'homme avec celui-ci!)
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Après une journée passée récemment autour du Bassin d'Arcachon, double constat affligeant des aléas du patrimoine archéologique dans cette zone...
La journée avait pourtant bien commencée par la visite des lieux les plus marquants de l'antique cité de Boïos, avec les commentaires eclairés du responsable des recherches archéologiques L. Wozny (les visites publiques du chantier de fouille auront lieu quant à elles durant la deuxième quinzaine d'août). De nombreux trous de dimensions variables et particulièrement frais nous ont ramenés aux dures réalités de certains terrains : le site est très régulièrement pillé, certaines cavités descendant jusqu'à une trentaine de centimètres pour atteindre un diamètre de soixante! A la vue de ces dégradations, il ne fait aucun doute qu'un ou plusieurs individus très bien renseignés oeuvrent systématiquement en ces lieux. Aujourd'hui, non seulement 50 hectares sont classés pour préserver le site de toute destruction, mais il y a également eu un dépôt de plainte contre X. Mais tant que les pilleurs n'auront pas été repérés et appréhendés, la situation risque de durer encore longtemps!
L'après-midi, petit passage au musée d'Arcachon, qui, outre ces collections océanographiques ou ethnographiques, expose du mobilier archéologique varié, issu notamment des fouilles du Dr Peyneau au début du XXe siècle. Les urnes funéraires du Premier âge du fer sont en train de s'effondrer sur elles-mêmes, tandis qu'une partie du mobilier métallique subit les désagréments d'une salle très froide en hiver et trop chaude en été (que dire des ossements provenant de ces mêmes urnes!). Il paraît que la municipalité se contrefiche de ce patrimoine et désire acquérir le terrain (il appartient à la fac de Bordeaux 1) afin d'y construire un casino de plus! Très judicieux comme choix! L'argent plutôt que le patrimoine! A croire que l'on manque autant de casinos en Gironde que de golfs dans les Landes...
Bref, une journée instructive...et bien triste à la fois!
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Une prise de conscience de plus d'un patrimoine sans mise en valeur voir même "abandonné"!!!! De ce côté là ça n'a pas l'air de s'arranger...
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