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#1 2011-09-19 19:00:48

archeolandes
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Sept siècles d'histoire pour l'armagnac

Lundi 1 août 2011 à 06h00
Par Gaëlle richard
Au cœur de sept siècles d'histoire de l'armagnac
La Société archéologique du Gers publie un ouvrage retraçant les 700 ans d'histoire de l'armagnac. Dix historiens gersois y décrivent les origines et la consommation actuelle.

Il suffira de se plonger dans les 187 pages de « Sept siècles d'histoire de l'armagnac » pour être incollable sur l'eau-de-vie gasconne. De quoi briller dans les dîners ces soirs d'été.

La Société archéologique du Gers vient de publier son dernier ouvrage sur les 700 ans d'histoire de l'armagnac. En fait, il s'agit des actes du colloque qui s'est tenu l'année dernière à Castex-d'Armagnac. Au fil des chapitres, on plonge, mais une bonne dose de concentration est tout de même nécessaire, dans les origines de la vigne et du vin dans l'Antiquité, comme en témoignent les mosaïques de Séviac près d'Eauze. On y apprend, par exemple, que Virgile recommande les vendanges tardives : « Sois le dernier à vendanger », dit-il à l'agriculteur.

Dans le port de Bayonne

Francis Brumont y détaille les origines de l'armagnac jusqu'à la Révolution. Il a trouvé trace, dans les archives du port de Bayonne, de l'eau-de-vie de la région soumise à l'impôt. Il faut attendre 1632 pour voir le premier acte concernant l'armagnac. Un chargement de 4,5 barriques d'armagnac embarque alors dans les cales de « L'Espérance », un navire bayonnais avec du sel, de la réglisse et du vinaigre, cap sur l'Irlande.

La région de Vic et de Lupiac, notamment, produit beaucoup de vin. On trouve aussi des traces écrites de distillation en 1650 à Cazaubon. Cela ne signifie évidemment pas qu'elle n'a pas existé auparavant. L'auteur du chapitre assure que « la production d'eau-de-vie a connu quelques tâtonnements dans ses débuts. Les premières eaux-de-vie proviennent du Bas-Armagnac : Eauze, Nogaro, Cazaubon, Le Houga et sans doute aussi de la Ténarèze (Vic-Fezensac). » En revanche, dans le port de Bordeaux, les eaux-de-vie « garonnaises » subissent la concurrence, dès le XVIIIe siècle, de celles de Charente. Dès les années 1700, la rivalité entre armagnac et cognac régnait.

Jacques Lapart, lui, précise que, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les documents administratifs mentionnent des chaudières au bois à brûler le vin pour parler de la distillation. À partir de la seconde moitié de ce siècle, on voit de plus en plus de négociants, notamment autour d'Eauze, car de nombreux grands domaines viticoles élusates distillent.
L'âge d'or

Le XIXe marque l'âge d'or pour l'armagnac. C'est durant cette période que l'eau-de-vie prend son nom définitif et que la production et le commerce s'organisent.

Durant tout le siècle, la demande d'eau-de-vie croît et les guerres, partout dans le monde, n'y sont pas étrangères. Il faut bien abreuver les soldats. En 1866, la réouverture du marché américain redonne prospérité aux vins et armagnacs gersois. Entre 1800 et 1880, tous les aspects de la production progressent : la distillation, les moyens de transport, les prix sont rémunérateurs, les exportations se font toujours par Bayonne et Bordeaux, plaques tournantes du grand commerce. On transporte l'armagnac par la Baïse, via Condom, par la voie ferrée ou la route. Le phylloxéra marque la fin de cet âge d'or et produit une crise entre 1880 et 1914. Le 25 mai 1909, le Lot-et-Garonnais Armand Fallières, président de la République, fait publier un décret qui fixe les différentes appellations de l'armagnac encore en vigueur aujourd'hui : bas-armagnacs, haut-armagnac et ténarèze.

Carte à l'appui, l'œnologue Marie-Claude Ségur détaille l'identité de chaque terroir. Aujourd'hui, quarante maisons de négoce et 250 producteurs indépendants vendent de l'armagnac en bouteille.

« Sept siècles d'histoire de l'armagnac », Société archéologique du Gers, juillet 2011.

source : http://www.sudouest.fr/2011/08/01/au-co … 9-2691.php


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