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La victoire de Kossina
En vogue dans les pays anglo-saxons, la g�n�alogie g�n�tique gagne petit � petit du terrain en France. Tant que l'on reste sur le simple raisonnement g�n�alogique (par exemple : "ah, mes analyses g�n�tiques montrent que mes anc�tres sont issus de telle ou telle zone"), �a ne pose pas vraiment de probl�me et peut m�me rev�tir � la fois un caract�re amusant et profond�ment universaliste (combien serions-nous � nous trouver des cousinages �parpill�s � travers divers pays?).
Le souci, c'est que certains c�dent actuellement � la tentation de reconstituer les migrations humaines dans un Pass� lointain (du Pal�olithique sup�rieur � l'Age du Fer) afin d'expliquer certaines �volution techno-culturelles. Ainsi, certains se risquent � chercher les traceurs g�n�tiques des "indoeurop�ens" alors que cette notion n'est rien d'autre au d�part qu'une hypoth�se linguistique, d'autres des Campaniformes, comme si le seul fait d'utiliser une certaine forme de c�ramique vous rattachait g�n�tiquement � un groupe particulier ou d'autres les Celtes ou les Protobasques. En fait, ces apprentis sorciers sont dans l'antichambre des th�ories raciales telles qu'elles ont pu na�tre dans la France du XIXe ou l'Allemagne du d�but XXe si�cle.
Ils partent de l'�quation suivante :
un haplogroupe (ou traceur g�n�tique) = un peuple = une langue = une culture mat�rielle.
Nous sommes l� dans la science fiction! Des porteurs d'une culture dite lat�nienne pouvaient tr�s bien ne rien avoir de commun dans leurs g�nes avec la zone alpine par exemple. La diffusion du mod�le du vase campaniforme est bien trop vaste pour imaginer la conqu�te culturelle et g�n�tique d'un seul peuple. Idem pour le m�galithisme.
On entre dans le domaine des confusions dangereuses.
De gr�ce, laissez l'�tude des cultures mat�rielles aux arch�ologues et l'�tude des langues aux linguistes.
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C'est pour moi un probl�me de l'arch�ologie actuelle. Elle se veut de plus en plus scientifique, et j'ai peur qu'elle en oublie sa place, avant tout en "science" HUMAINE. Il est clair qu'il faut bien plus qu'un simple g�ne pour d�finir un homme. Pourtant on y vient...
La culture, ce qui fait l'identit� d'un homme, n'est pas �tudi�e par les scientifiques (je parle des blouses blanches, des sciences dures, tout en g�n�ralisant bien entendu), ils ne s'attachent qu'aux �l�ments physiques.
De toute fa�on c'est un probl�me outre arch�ologique. Il y a eu r�cemment un d�bat traitant de ce sujet dans "Ce soir ou jamais" (je crois que le th�me �tait "Du nucl�aire aux pesticides, l'instrumentalisation de la peur") o� les scientifiques ont �t� clairement accus�s par certains. L'autorit� de la blouse blanche est un v�ritable danger et on le voit bien dans le domaine pharmaceutique ou avec l'exp�rience Milgram.
Personnellement je ne remet pas en cause la science, je trouve cette discipline �videmment formidable, ces m�thodes sont logiques et coh�rentes. Mais je trouve que les scientifiques ne restent pas � leur place. Certaines recherches ne sont pas raisonnables et m�nent � des catastrophes...
Pour en revenir � l'arch�ologie, ces recherches g�n�tiques sont �videmment int�ressantes mais comme tu l'as tr�s bien dis, c'est "l'antichambre des th�ories raciales".
N'oublions pas, "in medio stat virtus".
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