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L'exposition Aquitaine Préhistorique version Bayonne dans le quotidien Sud-Ouest :
7 mars 2011 06h00 | Par véronique fourcade
Bayonne
Ces découvertes qui sortent de terre
Vingt ans de découvertes préhistoriques sont exposées jusqu'au 22 mai.
Chercher, fouiller, trouver. Tel est le premier travail de l'archéologue. Travail qui gagne à ne pas rester confiné au milieu scientifique, comme le prouve l'exposition inaugurée jeudi dernier au musée basque.
Le commissaire Vincent Mistrot, chargé des commissions préhistoriques au musée d'Aquitaine, a tout spécialement recalibré cette exposition pour le Musée basque. Elle avait été montrée auparavant à Bordeaux et lève le voile sur une période passionnante : celle qui a vu se croiser Néandertal et Cro-Magnon.
« Cette exposition est l'occasion de montrer à Bayonne des pièces rares » notait Vincent Mistrot lors de la visite inaugurale. Un exemple parmi tant d'autres : la parure en coquillage de Cro-Magnon sortie du musée d'Aquitaine.
Ainsi, plus de 2000 objets - des pierres taillées, des os travaillés, des céramiques, des objets en métal - figurent dans les vitrines qui retracent, chronologiquement, 300 000 ans d'histoire humaine en Aquitaine.
Si les sites majeurs de la vallée de la Dordogne ont livré de nombreuses informations, l'exposition s'attache à mettre en valeur les autres lieux fouillés en Aquitaine. Elle s'enrichit des renseignements fournis par ces divers chantiers et des interprétations qu'ont pu en tirer les scientifiques.
Les découvertes sur les sites de Brassempouy (Landes) et Isturitz sont, bien sûr, mises en valeur. L'exposition au Musée basque de Bayonne se réfère également aux recherches effectuées à Arancou, près de Bidache et à Sorde-l'Abbaye (Landes).
Les recherches archéologiques réalisées dans le piémont pyrénéen montrent notamment que certaines pièces retrouvées là proviennent de zones situées dans le nord de l'Aquitaine, tels ces silex taillés dans des pierres transportées depuis le Bergeracois.
Artistes et parures
L'exposition se divise en trois parties. La première salle détaille les divers types de fouilles : d'urgences, programmées, préventives… Elle montre aussi le rôle des professionnels et des bénévoles qui se partagent, sur le terrain, l'étude du patrimoine archéologique.
Un chantier est reconstitué et le public peut visionner les fouilles conduites par l'INRAP sur l'autoroute Bordeaux-Pau (1).
La deuxième partie de l'exposition montre la transition entre paléolithique moyen et paléolithique supérieur. On y trouve les pièces les plus emblématiques, notamment les sépultures qui ont permis de décortiquer les rites funéraires au fil des millénaires. Pour Vincent Mistrot, ces tombes abritent des trésors : perles en ivoire de mammouth, dents d'ours et de lion des cavernes.
« Comme pour les silex ou les os travaillés, on se rend compte que les hommes préhistoriques ont développé des techniques très pointues. Tailler un silex, ce sont 200 gestes à mémoriser et à effectuer dans un certain ordre. Nos ancêtres ont acquis cela au fil des générations. Aujourd'hui, on prend la mesure de ces techniques lorsqu'on cherche à apprendre à tailler le silex. Moi, cela fait trois ans que je m'entraîne et j'ai toujours du mal à y arriver ! »
La préparation des pigments pour les dessins ornant les grottes est un autre exemple de spécialisation.
Le parcours de l'exposition se termine par une évocation du début de l'âge de fer.
Familial et ludique
Pour mieux comprendre le cheminement des individus et des sociétés, l'exposition comprend un parcours ludique qui devrait faire le bonheur du public familial.
Un microscope permet d'observer des pollens. Les enfants pourront manipuler des moulages de crâne, reproduire des dessins à la manière d'hommes préhistoriques. Ils seront aussi invités à se mettre dans la peau d'un archéologue.
Pour les plus grands, le parcours ne se contente pas de vitrines : vidéos, bornes interactives, reconstitutions et maquettes donnent corps à l'archéologie et à ses méthodes.
(1) Institut national de recherches archéologiques préventives.
source : http://www.sudouest.fr/2011/03/07/ces-d … 2-3951.php
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