Forum d'Archeolandes

lu dans Sud-Ouest Landes du 17/05/05 :
"ANTIQUITE. --Les vestiges de thermes du début de notre ère ont été récemment mis au jour. Cette découverte bouleverse ce que l'on croyait savoir sur l'histoire du développement urbain de la ville
Au sud, de nouvelles découvertes :Didier Piganeau 
Bientôt, ce sera un immeuble tout neuf, dans ce quartier derrière le cours du Maréchal-Joffre. Il y a près de 2 000 ans, c'était une grosse villa gallo-romaine avec des thermes, ou peut-être même des thermes tout court. Mais aux yeux des historiens et archéologues, sa situation géographique a plus d'importance que la destination de ce bâtiment que l'on vient de découvrir.
En fait, cette découverte remonte au mois de février dernier. Dans le cadre du permis de construire, le promoteur a dû faire faire des fouilles sur ce terrain qui était la cour d'une maison. Et, surprise ! Les archéologues, en dégageant 450 à 500 m2 de terrain sur un mètre de profondeur, ont mis au jour les fondations de ce qui fut un vaste bâtiment avec notamment deux absides concentriques. Des restes de canalisations en terre cuite et des galeries laissent penser qu'il s'agissait de thermes, vraisemblablement du Ier ou IIe siècle, en tout cas datant du Haut Empire.
Au sud. « Ce qui nous a surpris, c'est que c'est la première fois que l'on a une occupation antique à l'extérieur des futurs remparts et dans cette direction, c'est-à-dire vers le sud », explique Olivier Ferullo, archéologue à la Direction régionale des affaires culturelles de Bordeaux (DRAC), qui a travaillé sur le site dacquois. « Et ça remet en question certains aspects de l'histoire de la ville », poursuit l'abbé Jean Cabanot, historien et spécialiste de l'Antiquité et du Moyen Age.
« On pensait jusqu'à maintenant que la cité, qui à l'époque était relativement importante, puisqu'elle était sur un point de passage terrestre entre Bordeaux et les Pyrénées, et sur l'Adour qui était navigable, s'était développée essentiellement le long du fleuve et un peu à l'est, mais pas au sud », raconte Olivier Ferullo.
Au IVe siècle, pour résister aux envahisseurs et aux brigands, on érige le puissant rempart autour de ce qui n'était pas encore Dax, mais Aquae Augustae (ou Tabellicae). « On a fait une ville close de plus de 12 hectares. C'est une des plus anciennes et des plus grandes de tout le Sud-Ouest », précise Jean Cabanot. Les actuels cours Foch, Gallieni, Joffre et Saint Pierre épousent à peu près les limites du fossé - des douves - qui se trouvait devant la muraille.
Carrière. La construction du mur d'enceinte demande beaucoup de matériaux et des bâtiments antiques en font les frais, puisque nombre d'entre eux sont alors démolis. Les pierres de la villa - ou les thermes - découvertes dernièrement ont certainement servi à ériger les fortifications. En tout cas, Olivier Ferrullo en est convaincu. « Les murs du bâtiment ont été très arasés depuis longtemps, ce qui laisse supposer que l'on a essayé d'enlever le maximum de pierres ». L'archéologue est également persuadé que d'autres vestiges se trouvent sous un bâtiment, situé à quelques mètres de la villa antique et qui doit être prochainement détruite. L'histoire de Dax sera peut-être à revoir."
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