Forum d'Archeolandes

"BIGANOS.
Une vingtaine de personnes participent à la mission archéologique Boios 2008 depuis le 11 août dernier avec de nombreuses découvertes à la clé
Sous nos pieds, l'Histoire
Olivier Cougard

Trois semaines.
Luc Wozny, chercheur en archéologie et son équipe n'ont que trois semaines chaque année pour fouiller le site du « Bois de Lamothe » et tenter d'en percer les nombreux mystères. Ils suivent ainsi les traces du docteur Bernard Peyneau, qui avait entamé des fouilles au même endroit il y a près d'un siècle.

Des vestiges qui vont de l'époque gallo-romaine au XXe siècle

Les recherches n'ont repris sur ces lieux qu'à l'été 2005. Depuis trois ans, une vingtaine de personnes participent à l'aventure. Beaucoup sont étudiants en histoire de l'art ou en archéologie. On trouve également quelques passionnés, venus prêter main-forte. Tous sans exception, sont bénévoles.

Deux bâtis du Ier siècle.
Car le travail ne manque pas. Le lieu abrite des vestiges d'époque bien différentes. Les plus récents sont datés du début du XXe siècle, les plus anciens, eux, de l'époque gallo-romaine. « On se trouve ici sur un axe stratégique, au carrefour des routes menant en Espagne et à Bordeaux. Nous sommes également situés sur les bords de l'Eyre, qui était un fleuve navigable à l'époque romaine », explique Luc Wozny. Les fouilles ont permis de découvrir des objets originaires d'Aquitaine méridionale, mais aussi d'Allemagne ou de Bretagne romaine, c'est-à-dire de la Grande-Bretagne actuelle. L'importance commerciale du site n'est donc plus à prouver.
Parmi les plus anciens vestiges, on retrouve deux bâtis datés du Ier siècle après J-C. « Ce sont des entrepôts où l'on stockait, entre autres choses, de la poix, utilisée pour le calfeutrage des navires et pour enduire les barriques », raconte Luc Wozny. À l'époque, en effet, se met en place le vignoble aquitain.

Chef-lieu des Boiates.
Le site de Biganos-Lamothe abrite probablement Boios, l'ancien chef-lieu des Boiates. « Ces lieux, situés à proximité d'une zone portuaire, devaient grouiller de monde », suggère Luc Wozny à la vue du chantier.
Mais le site n'abrite pas que d'anciens vestiges commerciaux. Il compte aussi de nombreuses sépultures. Géraldine Sachau, doctorante en anthropologie, supervise la mise à jour des différents squelettes. « Malgré la végétation, ils sont majoritairement en bon état de conservation. Une fois exhumés, on recueille les ossements pour les dater ensuite au carbone 14 », indique-t-elle.

Découverte d'importance.
La mission archéologique Boios 2008 vient d'ailleurs de mettre à jour les vestiges d'un lieu de culte : l'Église Saint-Jean de Lamothe, construite entre le Xe et le XIIe siècle de notre ère. Un lieu que Bernard Paynaud avait exploré dès 1916 sans réellement localiser les fondations de l'édifice religieux. « C'est vraiment un site fabuleux pour un archéologue. Chaque année nous découvrons de nouvelles choses », s'enthousiasme Marie Bilbao, archéologue assistante.
Mais pour en découvrir davantage, Luc Wozny et son équipe ont besoin de financements. « On cherche à s'ouvrir au mécénat pour financer la partie salariale de l'encadrement scientifique. Nous projetons aussi d'organiser des visites guidées tous les jours de 8 heures à 17 heures, sauf le dimanche. Avec l'argent récolté, on pourrait améliorer le quotidien des bénévoles », projette Luc Wozny.
À la fin du mois, les lieux retrouveront leur calme. Mais il faudra encore bien des années de fouilles à toute l'équipe de Luc Wozny pour percer les innombrables secrets du « Bois de Lamothe ».
3 Tél: 05 57 70 66 63 ou par mail à luc.wozny@free.fr"
http://www.sudouest.com/210808/vil_gir_ … 001446.xml

Luc Wozny, RO à l'INRAP a réalisé plusieurs fouilles préventives dans le département des Landes, notamment à Aureilhan et Gouts. Il a par ailleurs fouillé à plusieurs reprises dans les Pyrénées-Atlantiques, notamment à Oloron-Sainte-Marie, ainsi qu'en Gironde autour du Bassin...mais je ne ferai pas la liste de tous les chantiers de ce brillant archéologue qui, non content de fouiller toute l'année pour son travail, trouve aussi le temps de fouiller pendant ses vacances. Si ça, ce n'est pas de la passion!
A noter la présence de Marie Bilbao, collaboratrice du CRAL et qui, après des chantiers dans le préventif, accompagne Luc sur ce chantier en qualité de responsable de secteur -à l'instar de Géraldine Sachau- avant d'entamer la post-fouille d'un autre site prestigieux, celui de Lacoste (Mouliets-et-Villemartin : http://www.inrap.fr/archeologie-prevent … itaine.htm).

et j'en oublie un en route :

"DOMAINE D'ELUSA.
À Eauze, le plan triennal de fouilles archéologiques s'achève. Si les subventions sont reconduites, les recherches devraient reprendre pour s'achever définitivement en 2011. Visite

Et la piscine des thermes ?
Séverine Guillemet

Elusa, capitale de la Novempopulanie.
Du IIe au VIe siècle, la ville antique couvrait 40 hectares de l'actuelle commune. Aujourd'hui, les vestiges d'une époque gallo-romaine resurgissent en même temps que les projets immobiliers. Ainsi une belle domus dort dans les sous-sols du Centre Leclerc et de sa station essence. Et un temple attend son heure à deux pas du domaine d'Elusa.
En 2001, la Commission interrégionale de recherches archéologiques (Cira) autorisait la fouille d'une demeure gallo-romaine, repérée par prospection aérienne. L'équipe, alors anglaise, mettait à jour une domus certainement aristocratique de 2 800 mètres carrés.
Ainsi sont nés les chantiers archéologiques de la domus de Cieutat à Eauze. Cet été, ils sont 35 à creuser l'antique terre, une armée de bénévoles du cru, d'universitaires et d'étudiants à l'école d'architecture de Toulouse à dégager d'antiques fondations. Pas très palpitant ?
Si très. Ici, on s'attache à résoudre des énigmes vieilles de presque deux millénaires. Et rien n'est simple, parce que l'équipe de Pierre Pisani travaille sans filet. Les travaux sur la domus gersoise sont d'un genre nouveau. « Des amphithéâtres, des temples, ce sont des monuments prestigieux. Mais ces fouilles sont très connues en France. Ici, nous nous attaquons à la connaissance de l'habitat urbain. Nous fouillons la vie quotidienne, c'est assez rare en France, surtout avec un gros budget de 90 000 euros par an (1) », explique Pierre Pisani, responsable Inrap du chantier depuis 2006.


Aucun signe extérieur de richesse.
Et sur la vie quotidienne de la domus de Cieutat, Pierre Pisani est intarissable : « La maison n'appartenait pas à une personne en particulier, mais à une famille. Elle a été habitée du IIe au VIe siècle. La maison n'était peut-être pas habitée à l'année. Il s'agissait sans doute d'une résidence secondaire, la résidence principale étant toujours à la campagne. C'est l'inverse dans notre culture. »

Ce qui est sûr, c'est que cette famille n'avait aucun goût pour le luxe. Et cela ennuie un peu le responsable de chantier

Ce qui est sûr, c'est que cette famille n'avait aucun goût pour le luxe. Et cela ennuie un peu le responsable de chantier : « Nous n'avons retrouvé aucune mosaïque, signe évident de richesse, contrairement à la villa de Séviac. Très peu de marbre, qui venait des Pyrénées, à peine quelques peintures murales dans les espaces de balnéo, quelques couleurs et des peintures géométriques. On pouvait s'attendre à mieux vu la grande superficie de la maison. »


Sacrifice de chien.
Les dernières fouilles ont tout de même permis des découvertes fondamentales. En 2007, quatre espaces de thermes ont été mis jour, dont un très grand : quatre pièces chauffées et une succession de pièces froides.
Au centre de la domus, une pièce carrée a été dégagée, on suppose qu'elle était réservée au culte. On y a retrouvé un couteau à sacrifice et une sépulture de chien. L'équipe de scientifiques explique que dans le cadre d'un culte païen, les animaux étaient souvent sacrifiés et enterrés avec les enfants, pour mieux les accompagner dans l'au-delà.


Une piscine ? L'espoir viendra peut-être de la partie qui reste à fouiller. Et qui jouxte justement l'immense espace de thermes dont la fonction reste encore inconnue. « Ce pourrait être la piscine des thermes et ce serait notre dernière chance de comprendre l'utilité de cette grande pièce chauffée de 80 mètres carrés au centre de la domus. Mais je reste dubitatif. » Ce sera pour l'année prochaine


Un pôle culturel.
Si le plan triennal de fouilles 2005-2008 est reconduit, le chantier archéologique s'achèvera en 2011. Un Syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu) vient d'être créé, il devra permettre la gestion d'un futur pôle culturel regroupant le domaine d'Elusa à Eauze et la villa gallo-romaine de Séviac à Montréal-du-Gers. Un projet de musée gallo-romain est à l'étude, un peu à l'image de ce qui a été fait à la domus de Vesunna près de Périgueux.
(1) Les fouilles archéologiques d'Elusa sont financées par la commune, le Département, la Région et l'État."
http://www.sudouest.com/210808/reg_gers … 002700.xml

Salut à toi Nico,

les fouilles ont lieu du lundi au samedi. Tu peux t'y rendre quand tu veux, Marie se fera un plaisir de t'accueillir pour une présentation du site. Par contre, elle n'y sera pas ce samedi. C'est vrai que ça fait un bail que nous ne nous sommes pas vus, d'autant que nous n'étions pas présents à la tessonnade de Saugnac-et-Muret 2008. Si Marie fouille à Biganos, il en va autrement pour moi, occupé à chercher du travail (j'ai eu le concours d'adjoint du patrimoine 1e classe, mais je n'arrive pas à trouver dans cette branche...ni dans les autres d'ailleurs!). Mais je ferai un saut la semaine prochaine sur le site afin de saluer Luc et voir où le site en est depuis 2006. Il est dommage que le second secteur, celui du "fanum" (avec guillemets puisqu'il n'y a pas de certitude, d'autres hypothèses étant envisageables) ne soit pas exploité cette année; cela n'empêche que le premier secteur est très intéressant.
A bientôt!
amicalement,

Hervé
PS : très bonne l'idée de la bouteille!

Ok, on se cale une journée la semaine prochaine. Si tu as une préférence, n'hésite pas. J'en parle avec Marie et on se tient au courant!

Hervé.

Salut Banban!
pour les résultats, ils seront bien légers au regard de la réalité du site : il y en a probablement pour des années, voire des dizaines d'années! A noter que le chef de chantier, Luc Wozny, est venu faire un sondage préventif (approfondi) dans ton coin en 2007 : Aureilhan, secteur de l'église. Il y a un très bon article dans le dernier numéro de la revue Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes.
Je pense que Marie se fera l'écho des découvertes sur Soliferrum.
à plus!

Hervé

Mercredi me conviens parfaitement,le seul imperatif pour moi être à 17h00 sur Bruges.
Je compte m'y rendre dans la matinée,vers 10h00 je devrais être sur place.

Hervé à écrit:

PS : très bonne l'idée de la bouteille!

Pour l'apéro j'envisage un blanc genre Tariquet et pour celles est ceux qui préfèrent le rouge un bon petit Médoc du siècle dernier (Le Temple à Valeyrac, pour que cela soit de circonstance.)

Faut pas que j'oublie le tire bouchon!

A bientôt,
Bises à Marie.

Salut!
le rouge était terrible. Les filles ont bu le blanc aujourd'hui.
Mercredi, finalement, j'ai surtout nettoyé les coupes au niveau de l'entrepôt antique. Un bord d'amphore se cachait dans le niveau de destruction : sympa d'avoir autre chose que de la tegula! Comble du bonheur, il y avait même un éclat de silex (j'attire le silex, c'est bien connu!). Ça aurait intéressé il y a quelques années un étudiant de Pau qui avait réalisé un mémoire de maîtrise sur la présence du silex en contexte antique.
Et toi, Nico, ta journée de fouille jeudi s'est bien passée? Il me semble que Marie m'a dit qu'elle t'avait fait faire du relevé?
amicalement,

Hervé.

Salut Nico!
Concernant la "mini croisière" Marie m'en a parlé hier : c'est clair que ce serait vachement sympa!
Le chantier se termine aujourd'hui pour ne reprendre que l'année prochaine. J'espère pouvoir mieux me débrouiller en 2009 pour participer à la campagne dans son entier! Théoriquement, il y aura le second secteur d'ouvert, moins complexe que le premier, mais tout aussi passionnant : fanum probable, on ne peut exclure l'hypothèse d'une fontaine monumentale; en 2006, Dany Barraud a même envisagé qu'il puisse s'agir de l'atrium d'une domus. Surtout, Marie y a remarqué quelques éléments périphériques qui l'intriguent et qu'elle aimerait pouvoir comprendre et ressituer dans le plan d'ensemble. Mais on verra tout ça dans un an!
à bientôt!

Hervé.