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#1 2008-05-05 21:18:11

Marie B
Modérateur
Date d'inscription: 2006-05-18
Messages: 20

Colloque AFEAF 2008 Bourges

Bonjour à tous !

Ces derniers jours s'est tenu à Bourges le dernier colloque de l'AFEAF, concernant l'Age du Fer dans la boucle de la Loire et la question de l'habitat urbain du Deuxième Age du Fer : les Gaulois sont dans la ville. Au programme, des questions très intéressantes autour de la connaissance et reconnaissance de ce qu'est censée être une "ville" gauloise. Les interventions d'un antiquisant ( Michel Tarpin ) et d'un médiéviste ( Henri Galinié ) ont permis à la fois de recadrer l'utilisation des termes associés à la ville trouvés dans les textes antiques (notamment le terme oppidum) mais également de réfléchir à la définition de la ville du Haut Moyen Age, encore très mal connue et appréhendée avec grand mérite par Henri Galinié.

Ces réflexions nous ont amené à revoir dans l'ensemble notre perception de l'habitat de l'Age du Fer et nous avons réalisé à quel point nos schémas mentaux influençaient notre perception des choses.
Michel Tarpin a en effet justement insisté sur la volonté des Protohistoriens de voir en la ville du Deuxième Age du Fer une copie non monumentale de la ville romaine. En effet, celle-cii se pose pour nous, encore à l'heure actuelle, comme un exemple. Il est à noter une de ses remarques, extrêmement pertinente, sur la monumentalisation des villes romaines : alors qu'en Gaule certains exemples de murus gallicus sont aujourd'hui daté de la fin du 2ème siècle avant J.-C, fortification dont le rôle défensif est partiellement remis en cause, la monumentalisation des villes méditérranéennes est plus tardive. Notre vision d'une ville gauloise, imitation non monumentalisée d'une ville romaine est donc erronée et il semble logique de revoir dans son ensemble notre copie.
Il est aussi intéressant de noter la remise en cause de la présence d'un rempart pour la définition d'un oppidum, bien que ce dernier élément soit important et surtout facilement reconnaissable. Pour Michel Tarpin, l'oppidum correspond à la création d'un habitat réfléchi par un groupe de personnes reconnu comme un peuple (il cite notamment la tentative de création d'oppidum en Italie par des Gaulois, prouvée par les textes). L'oppidum est caractérisé par l'acte de sa création, la mise en place d'un sillon à l'intérieur duquel seront installées les structures urbaines.

Pour Henri Galinié, une ville se reconnait à trois critères :
- les besoins primaires, qui correspondent aux besoins des habitants
- les besoins développés, qui correspondent par exemple au commerce avec l'extérieur etc..
- les besoins supérieurs, rendant compte de l'organisation hiérarchique de l'habitat et des personnes qui l'habitent.

Pour autant, et il s'agit là d'une remarque personnelle, comment peut-on concrètement voir ces caractéristiques sur le terrain : les besoins primaires se retrouvent sur tout type d'habitat, les besoins développés sont difficiles à appréhender, surtout lors des fouilles urbaines car nous sommes dans l'incapacité à l'heure actuelle de comprendre un artisanat dans son ensemble (si le mode opératoire est connu, il est difficile de dire quel type d'objet est créé et quelle est sa diffusion à l'extérieur de l'habitat). Quant aux fonctions supérieures, elles sont caractérisées par des personnes physiques en premier lieu, mais aussi semble-t-il par des "lieux du pouvoir". Comment appréhender ces lieux lorsque l'on travaille sur des populations dont nous ne connaissons que peu l'organisation réelle.

En résumé, on peut dire que l'existence d'une ville est prouvée par ces trois fonctions, qui sont quasi impossibles à identifier seulement par le terrain, mais il faut encore réaliser que l'importance d'une ville ne vient pas de sa taille, de son système défensif ou encore de la multiplication des artisanats. Chaque agglomération se développe selon une population donnée, qui peut être très variable d'une zone à l'autre, mais également par une spécialisation ou non de l'artisanat, qui dépend des ressources disponibles. Enfin, les lieux de pouvoirs, que l'on imagine souvent importants et magnifiques, peuvent, selon le type de pouvoir exercé, ne pas être reconnus car moins importants que ce que l'on pense. Bref, il semble que nous soyons aujourd'hui dans l'impasse lorsque nous cherchons à analyser le réseau urbain d'un territoire et la hiérarchisation des agglomérations.

Au final, l'intervention de ces deux chercheurs m'a semblée plus que bénéfique pour l'appréhension d'un fait archéologique que nous peinons toujours à définir et que nous avons parfois tendance à voir là où finalement il n'y a pas grand chose.

Dernière modification par Marie B (2008-05-05 22:51:51)

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