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Lu aujourd'hui dans le quotidien Sud-Ouest Landes (http://www.sudouest.com/080408/vil_lan_ … 223083.xml) :
SANGUINET. --Après trente ans de fouilles archéologiques au fond du lac, le Cress remonte le temps et découvre un nouveau site datant de l'âge du bronze
Le village de Matocq
Francis Nin
L'histoire des fouilles archéologiques sous les eaux du lac remonte avant 1977. Année qui a vu le président fondateur du Centre de recherches et d'études scientifiques de Sanguinet, Paul Capdevielle, obtenir du ministère de la Culture (1) une autorisation de prospection archéologique à quelques encablures de la plage du Pavillon. « Effectivement, c'est antérieurement, grâce à une association de passionnés des origines de la commune, que le village gallo-romain de Losa est découvert par une équipe de plongeurs bordelais ».
Lors du bilan des activités du Cress, le président Bernard Maurin est revenu sur l'historique de trente années de fouilles archéologiques dont le musée, aujourd'hui, témoigne d'une richesse patrimoniale inestimable connue au niveau européen. « Les travaux de recherche, échelonnés depuis trois décennies, ont une réelle importance, dit-il, puisqu'ils représentent une tranche d'histoires depuis l'âge du bronze jusqu'à l'époque gallo-romaine. L'histoire des Sanguinétois depuis 3 000 ans ».
Sur un lac primitif.
En effet, trois sites majeurs s'échelonnent le long du lit ennoyé de la Gourgue dont le niveau actuel n'a été atteint qu'à l'époque de Charlemagne. « Sous six mètres d'eau, raconte Bernard Maurin, un pont permettait à une voie romaine de franchir la rivière pour atteindre le village de Losa, près d'un petit temple dont subsistent les fondations. Un kilomètre en aval, à huit mètres de profondeur, on peut voir les vestiges de l'enceinte fortifié de l'Estey du large, où les hommes s'activaient pour produire du fer, façonner armes et outils. Ils vivaient dans des cabanes sur la rive gauche de la rivière ».
En s'enfonçant dans les profondeurs du plan d'eau, les plongeurs archéologues ont trouvé le site de Put Blanc. Un village datant de 600 ans avant JC. « C'est là que nos lointains ancêtres creusaient, dans des pins et des chênes, de longues pirogues afin d'aller pêcher sur un lac primitif, apparemment poissonneux et d'atteindre l'océan tout proche avec lequel le lac communiquait directement ». Preuve en fut faite, film à l'appui, avec une pirogue reconstituée à l'identique qui, à partir du courant d'Huchet, a franchi plusieurs fois les barres de l'océan.
« Le nom du site, un mystère ».
Dès 2006, le champ de leurs investigations élargi, les plongeurs archéologues ont exploré des fonds de près de seize mètres. Et surprise, un nouvel espace archéologique, particulièrement prometteur, a été mis à jour. Le site a fait l'objet de la campagne de fouilles 2007. Des vestiges de l'âge du bronze, période plus ancienne que celle des autres habitants, sont remontés à la surface. Et notamment d'exceptionnelles trouvailles : une pointe de lance en bronze de trente centimètres, avec un bout de manche en bois, estimée à 1000 ans avant JC et un grand vase décoré, à anses. Enfin, deux pirogues ont été repérées puis une troisième, portant à trente-trois le nombre d'embarcations retrouvées au fond des eaux depuis le début des recherches. « Ces lointains ancêtres ont aménagé un village en bordure de la Gourgue et d'un embryon de lac qu'un courant reliait à l'Océan. Le nom de ce village reste un mystère à jamais résolu. C'est pourquoi nous avons choisi de l'appeler site de Matocq, désignation d'emprunt d'un lieu-dit situé à son aplomb, sur la rive est du lac ».
(1) Chaque année, le ministère de la Culture délivre une autorisation de fouilles. La campagne 2008 est la 31e.
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