Bienvenue sur l'espace de dialogue du site ARCHEOLANDES : n'hésitez pas à vous y inscrire pour poster!
Vous n'êtes pas connecté.
Paru dans le quotidien Sud-Ouest/Landes, Vendredi 11 Mars 2005:
"IMMOBILIER. -- Bloqué pendant un an en raison d'un différend sur la conduite des fouilles archéologiques, le projet de résidence de la rue Frédéric-Bastiat redémarre.
Surprises en sous-sol: Olivier Bonnefon
Le sous-sol du Moun recèle de nombreuses surprises. Parfois, ces dernières peuvent être contrariantes. Il y a exactement une année, Gilles Gimbert, promoteur immobilier montois (1) s'en est rendu compte. Lors des fouilles préventives effectuées fin 2003 sur un terrain dont sa société avait fait l'acquisition entre la rue Saint-François et la rue Frédéric-Bastiat, les spécialistes de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) avaient découvert des vestiges d'un grand intérêt historique.
Jusqu'au début du XVIIIe siècle, ces terrains situés entre la rue Frédéric-Bastiat et la rue Saint-François étaient englobés dans le Couvent des Cordeliers. Ils vont bientôt accueillir une résidence nouvelle.
Un rapport établi par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) avait conduit le préfet de Région à prendre un arrêté afin de conduire des fouilles approfondies. Seulement, voilà, le financement de ces dernières incombe désormais au possesseur du terrain. Une disposition rendue obligatoire par la loi d'août 2003.
« L'Etat autorise bien les propriétaires à faire appel à la concurrence. Mais, dans les faits, un seul organisme, l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), est agréé », explique Gilles Gimbert.
Fouilles astronomiques. « Quand nous avons reçu le devis de l'INRAP, le montant nous a stupéfaits, poursuit le chef d'entreprise. Pour trois semaines de fouilles, l'organisme demandait un budget équivalent à plus de deux fois l'achat du terrain ! Une somme prohibitive. Dans ce contexte, notre opération immobilière n'était plus réalisable. »
Prévu pour mai-juin 2004 (pour une livraison début 2005), le début des travaux de la résidence Saint-François est reporté sine die. « La commercialisation de la résidence a été suspendue. Nous avons même envisagé avec mes associés d'attendre plusieurs années que cette législation très contraignante évolue et de laisser le terrain de la rue Frédéric-Bastiat en friche. »
Quelques semaines plus tard, la ville de Mont-de-Marsan et la communauté d'agglomération vont rencontrer la même mésaventure sur le site de l'ex-collège Saint-Vincent-de-Paul, prévu de longue date pour accueillir la future bibliothèque-médiathèque. Ce terrain est situé en plein coeur historique du Moun.
Et c'est bien là le problème ! Des fouilles préventives révèlent là aussi un grand intérêt historique. Quand Jean-Pierre Jullian et Philippe Labeyrie reçoivent le budget prévisionnel des fouilles chiffré par l'INRAP, ils sont assommés. Conséquence, les deux élus annoncent à l'automne que la bibliothèque-médiathèque ira finalement à Bosquet. Rester à l'ombre des remparts aurait coûté trop cher à la collectivité.
Pour la résidence Saint-François, la situation va finalement se débloquer avec l'aide et les conseils de Jean-Bernard Faivre, architecte des Monuments de France.
Après de multiples entretiens avec la DRAC, cette dernière a accepté que la SARL Tour de la Douze revoie ses plans afin de mettre en place des fondations qui ne bouleversent pas l'actuel sous-sol.
Des micro-pieux. « Notre architecte, Rémi Tarricq, va utiliser des micro-pieux de 25 centimètres de diamètre reliés par des longrines. Le sous-sol sera renforcé par un remblai de 50 centimètres. Ainsi, le bâtiment ne nécessite pas de fondations profondes. Les réseaux et aménagements paysagers seront inscrits dans l'épaisseur de ce remblai. »
Le nouvel ensemble disposera au final de seize appartements (T2, T3, T4) avec parking ou garage et d'un seul local commercial. « Nous avons bien sûr revu le projet pour tenir compte des contraintes nouvelles », assure Gilles Gimbert.
Le permis de construire modificatif est sorti début janvier, après que la DRAC a transmis un avis favorable annulant l'arrêté du préfet de Région exigeant des fouilles. Le coût d'envoi des travaux est prévu pour septembre 2005. Quant à la commercialisation, elle vient de redémarrer.
« Cette fois la situation est claire, soupire Gilles Gimbert. Nous espérons que le chantier sera terminé au troisième trimestre 2006. Ce type de projet immobilier répond à une demande nouvelle, le retour des habitants dans l'hypercentre. Nous venons d'ailleurs de démarrer une nouvelle résidence rue de la Croix-Blanche avec douze appartements type 2 et 3 qui ont tous été vendus. Et nous avons un autre projet sur une parcelle de 2 400 mètres carrés, derrière la résidence Gaston-Phoebus, dans le même secteur. »
(1) Gilles Gimbert est associé avec Jean Medel et Thierry Martins dans la SARL Tour de la Douze ainsi que l'agence immobilière APIAA"
Hors ligne